Joseph Sanguedolce

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Joseph Sanguedolce est né le 16 décembre 1919 à Sommatino en Italie.

Il fut le maire PCF de Saint-Étienne dans la Loire de 1977 à 1983. Mineur, cheminot, syndicaliste.

Sommaire

[modifier] La résistance et la déportation

Issu d'une famille émigrée de Sicile qui partait initialement pour l'Amérique.

Mobilisé en 1940, il fut prisonnier de guerre en Allemagne au Stalag VII-A jusqu'en 1941, date à laquelle il fut rapatrié à la demande des Houillères de la Loire. En 1942, il créa un groupe de mineurs résistants avec l'appui des clandestins de la Jeunesse communiste de France et sous l'égide des Francs-tireurs et partisans (FTP) dont il devint le responsable départemental. Il fut arrêté par la police française le 21 juin 1943, emprisonné à la prison de Bellevue à Saint-Étienne puis transféré à la prison Saint-Paul de Lyon par les autorités collaborationnistes. Il fut alors placé à la prison centrale d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) où avaient été rassemblés 1200 détenus politiques provenant des prisons de Lyon, Saint-Etienne, Montpellier et Narbonne. Après l'échec d'une tentative de soulèvement du camp, le 19 février 1944, il fut transféré avec ses co-détenus au camp de Compiègne puis livré aux Allemands et déporté au camp de concentration de Dachau. Là-bas, il se présenta comme "ingénieur mécanique". Il put ainsi participer à des opérations clandestines destinées à saboter la production locale au sein des ateliers dans lesquels il avait été réquisitionné, en outre pour le compte de Kaufberen, filiale de BMW, qui contribuait au projet des fusées V1 et V2.

Après la libération du camp de Dachau par la VIIe armée états-unienne, Joseph Sanguedolce put retourner dans sa famille, à Roche-la-Molière, en juin 1945.

Son frère Vincent Sanguedolce fut abattu par les SS en 1944.

[modifier] Un engagement politique

Après la Libération, Joseph Sanguedolce fut très impliqué dans la vie politique locale militante et l'activité syndicale.

Élu d'abord sur une liste municipale à Roche-la-Molière, il fut élu maire de Saint-Etienne dans le cadre d'une liste d'Union de la Gauche en 1977. Raillé pour son origine sociale modeste par ses adversaires politiques, Joseph Sanguedolce fut néanmoins très populaire à Saint-Etienne durant son mandat municipal de six ans, en dépit des graves difficultés économiques du moment (fermeture de Manufrance) et d'obstacles divers rencontrés sur son chemin, tel que le scandale de la caisse noire du président de l'ASSE, qui se conclut par la descente de la célèbre équipe de football en deuxième division, en 1984.

[modifier] Un bilan de son action municipale

Du fait de la propriété d'une partie des actions de Manufrance léguées à la mairie par le fondateur de l'entreprise, Etienne Mimard, il dut gérer en tant que maire communiste et actionnaire les difficultés de l'entreprise. et effectuer un emprunt en Suisse dans ce cadre. Il a tenté de s'opposer à la reprise de Manufrance par Bernard Tapie, qu'il n'estimait pas. Malgré ses efforts, il ne put éviter la liquidation de Manufrance, après la transformation en coopérative.

Les sondages le donnaient gagnant à quelques mois des municipales de 1983, il fut pourtant battu par son adversaire François Dubanchet.

Pour les Stéphanois, cet ancien mineur, qui a connu un parcours exceptionnel, et représentait les valeurs de travail très fortes dans les mentalités, est resté extrêmement populaire.

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