Joseph-Charles Mardrus

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Joseph-Charles Mardrus est un médecin, poète et traducteur français né au Caire en 1868, mort à Paris en 1949. Il fut, en son temps, un éminent orientaliste et un acteur important de la vie parisienne.

Sommaire

[modifier] Biographie

« Musulman de naissance et parisien par accident », ainsi qu’il se définissait lui-même bien qu’égyptien et catholique, Mardrus fut un grand voyageur, parcourant les mers à la recherche des légendes de son Orient natal. Aimant les fleurs, les pierres précieuses, les tables fastueuses, les tissus chamarrés et la photographie, il fut de ceux qui insufflèrent au monde parisien un engouement pour l’orientalisme, tout comme son ami Paul Poiret avec qui il créa la fameuse « Mille et Deuxième Nuit ».

Il fit ses études au Liban avant de s'installer à Paris.

Avant la Première Guerre mondiale, il connut une période de voyages, il a été médecin sanitaire auprès du ministère de l’Intérieur et chargé de mission au Maroc et en Orient, médecin aux Messageries maritimes, puis il sillonna l’Orient avec sa première épouse, la sulfureuse poétesse Lucie Delarue-Mardrus.

À partir de 1915, il voyagea moins, mais eut une vie tout aussi riche aux côtés de Gabrielle Bralant – rebaptisée Cobrette – qu’il rencontra en 1914.

Joseph-Charles Mardrus aura pour nièce Eugénie Mardrus, épouse de Michel Atalla. Ces derniers auront pour petit-fille - née de leur fils Georges Atalla et de leur belle-fille Sophie Hage -, Nora Atalla écrivaine et poète, qui se passionnera autant que Joseph-Charles Mardrus et Lucie Delarue-Mardrus pour la littérature en général, et pour la poésie en particulier.

[modifier] Son œuvre

Encouragé par Mallarmé, il traduisit de 1898 à 1904, une nouvelle version des contes des Mille et Une Nuits, en seize volumes et 116 contes, dans une perspective plus érotique, au texte non expurgé, faisant ressortir les transgressions et les ellipses amoureuses, se nichant dans le texte initial de Galland. Il se servit d’un ensemble varié de textes (l’édition de Brelau, la traduction de Scott, le recueil d’Artin Pacha et de Spitta bey), et même des histoires hindoustanies, tout en prétendant disposer d’un manuscrit inédit.

Ses histoires de Douce Amie, d’Ali Baba ou de La Reine de Saba enchantèrent le Paris des années 1900-1920, d’autant plus que les textes furent merveilleusement illustrés par de nombreux artistes qui assurèrent les illustrations de plusieurs éditions, tels Léon Carré, François-Louis Schmied, Van Dongen, André Derain, Antoine Bourdelle et Picart Le Doux…

D’autres artistes s’inspireront de l’ouvrage du docteur pour leurs créations, tels Léon Carré et Ketty Carré, Eloïse Carolyn Huitel, Louis-Auguste Veillon, Albert Besnard, Pascin, Othon Friesz, sculptures de Lucien Gibert et Antoine Bourdelle, marionnettes de Jacques Chesnais habillées par Paul Poiret, des costumes et maquettes de François Quelvée.

Ami de personnalités aussi différentes que Paul Poiret, l’abbé Mugnier, José-Maria de Heredia, Robert de Montesquiou, André Gide, Auguste Rodin, Élisabeth de Gramont et Catulle Mendès, il eut également une importante correspondance suivie avec des personnalités du monde intellectuel de l’époque tels qu’André Gide, Pierre Louÿs, Maurice Maeterlinck, Henri de Régnier, Remy de Gourmont, José-Maria de Heredia, Robert de Montesquiou, Natalie Clifford Barney...

[modifier] Œuvres

  • Les Mille et Une Nuits, contes traduits par le Dr Joseph-Charles Mardrus, éd. Robert Laffont, collection Bouquins
  • L’Apocalypse qui est la révélation
  • Le Livre des Morts de l’Ancienne Égypte
  • Le Cantique des Cantiques
  • le Livre des Rois
  • Sucre d’amour, conte illustré par François-Louis Schmied, 1926
  • La Reine de Saba et divers autres contes, 1921[1]
  • Le Koran, commandé par le gouvernement français en 1925
  • Le Paradis musulman, illustré par François-Louis Schmied, 1930
  • Toute-Puissance de l'Adepte, Le Livre de la Vérité de Parole, 1932

[modifier] Livre-catalogue

Les Mille et une nuits et les enchantements du docteur Mardrus, exposition « Les saveurs de l’Orient 2004-2005 », livre-catalogue, co-édition Musée du Montparnasse et éd. Norma

[modifier] Références

  1. Une première version de La Reine de Saba est parue en 1918 (sans autres contes) à la Librairie Chapentier et Fasquelle, Paris.
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