Antoine Bourdelle

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Antoine Bourdelle
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Naissance 30 octobre 1861
à Montauban (XIXe siècle)
Décès 1er octobre 1929 (XXe siècle) (à 68 ans)
à Le Vésinet
Nationalité Française
Profession Sculpteur
Distinctions Musée Bourdelle

Antoine Bourdelle (Montauban, 30 octobre 1861 - Le Vésinet, 1er octobre 1929) est un sculpteur français. Elève de Alexandre Falguière, praticien de Auguste Rodin pendant 15 ans, il connaitra une renommée internationale avec ses sculptures monumentales comme Héraklès archer.

Sommaire

[modifier] Biographie

Émile Antoine Bourdelles à Montauban en Tarn-et-Garonne (erreur de transcription à l'état civil lors de sa naissance : l'orthographe et donc la prononciation du nom de ses ancêtres est Bourdelles).

[modifier] L'enfance (1861-1876)

Il quitte l'école à l'âge de 13 ans pour travailler, afin de l'aider, dans l'atelier d'ébénisterie de son père.

[modifier] Les années de formation (1876- 1893)

S'orientant vers la sculpture, il décroche une bourse d'études à l'Académie des beaux-arts de Toulouse en 1876.

Il suit ensuite peu de temps les cours de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il a pour maître Falguière. Membre de la bande à Schnegg, il était l'ami de Gaston Schnegg, Lucien Schnegg, François Pompon, Jane Poupelet, Léon-Ernest Drivier...

Il décide de quitter l'Ecole des Beaux Arts en 1886. Pour vivre il dessine et vend ses dessins au bureau des vendeurs d'arts parisiens Goupil & Cie, il travaille aussi chez Théo van Gogh le frère de Vincent.

[modifier] Les années Rodin (1893-1908)

En 1893, il entre comme praticien dans l'atelier de Rodin et il participe au concours pour le monument aux morts de la guerre de 1870 à Montauban sa ville natale. La première maquette de ce monument est présentée en 1896. Les membres du comité en charge du projet l'accueillent très défavorablement. Finalement il obtient cette commande en 1897 gràce à l'intervention de Rodin.

[modifier] L'affirmation de son style (1909-1929)

Bourdelle quitte Rodin en 1908. Il voyage en Pologne et reçoit la commande du Monument à Mickiéwicz auquel il va travailler jusqu'à sa mort. Il exécute le buste d'Ingres, Beethowen dans le vent, Beethowen aux deux mains et le bélier couché.

Il est le créateur et le vice-président du Salon des Tuileries, et en 1924 est décoré commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur.

En 1929, Antoine Bourdelle, malade, va passer l'été dans la maison de son ami le fondeur Eugène Rudier au Vésinet[1], près de Paris. Il y meurt le 1er octobre 1929 et est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

[modifier] Oeuvres

[modifier] Sculptures

Hercules the Archer à New York
Hercules the Archer à New York
Le Monument à Mickiewicz : l'Épopée Polonaise au Musée Bourdelle à Paris
Le Monument à Mickiewicz : l'Épopée Polonaise au Musée Bourdelle à Paris
  • En 1888, il réalise ses premières sculptures de Beethoven. Il opte pour la pureté et la rigueur des formes. Il devient un des précurseurs de la sculpture monumentale du XXe siècle qui suscitera l'admiration notamment d'Auguste Rodin .
  • Il est appelé par Gabriel Thomas sur le chantier du Théâtre des Champs-Élysées pour lequel il s'improvise également architecte. Il travaillera sur cette construction de 1910 à 1914, élaborant des sculptures monumentales. Initialement il devait réaliser le décor sculpté du bâtiment, mais trés vite il participe aux aspects architecturaux aux côtés d'Auguste Perret[2].
  • Pour l' Église Notre-Dame du Raincy d'Auguste Perret, il réalisa au-dessus de la porte d'entrée, le bas-relief qui est une pietà. Elle a été mise en place et inaugurée le 19 septembre 1999[3]. Ce bronze avait été commandé pendant les années 1920 par le chanoine Nègre à Bourdelle, mais faute de crédits l'artiste ne réalisa qu'une esquisse conservée au musée Bourdelle. Il a fallu attendre soixante-dix ans pour voir le bronze coulé et installé.
  • Le Fruit une sculpture réalisée en 1906.
  • Héraclès Archer réalisé en 1909, devait être initialement réalisé en un seul exemplaire selon Gabriel Thomas qui avait commandé l'oeuvre. Mais dés 1916, d'autres exemplaires furent vendus, tant le succès fut important. L'origine de la sculpture est le commandant Doyen-Parigot, qu'il avait rencontré aux "Samedis Rodin". Ce militaire, sportif accompli, inspira Bourdelle qui se tourna vers la légende d'Héraclès. Parmi les douze travaux, Bourdelle choisi l'extermination des Oiseaux du lac Stymphale. Toutefois Bourdelle modifia la tête de son modèle, celui ci ayant demandé qu'il soit impossible à reconnaître. La sculpture fit sensation au salon de 1910.
    Icône de détail Article détaillé : Héraklès archer.
  • Le Monument aux Morts de Montauban est la première commande importante de Bourdelle. Sa vision romantique du monument lui vaudra des oppositions violentes. L'intervention de Rodin en 1897 permit à Bourdelle de réaliser cette sculpture sans accepter aucun compromis. Le monument sera érigé à Montauban en 1902[4].
  • Le Monument à Mickiewicz, la première maquette date de 1909 mais Antoine Bourdelle vit l'inauguration de ce projet, Place de l'Alma à Paris, vingt ans plus tard en 1929 quelques mois avant sa mort.

[modifier] Dessin

Le dessin a été pour Bourdelle une passion impérative. Il a commencé à dessiner très jeune et n'a jamais cessé. Chaque jour à l'aube, il dessinait ses visions d'artiste. À l'Académie de la Grande Chaumière à un élève à qui il demande s'il dessine et qui lui répond : "Oui, un peu", Bourdelle s'enflamme : "un peu! mais ce n'est pas un peu qu'il faut dessiner, c'est constamment. Le dessin c'est de la discipline et c'est là que résidait la grande force d'Ingres. La base de la beauté, le savoir c'est le dessin. La sculpture finalement ce n'est pas autre chose que du dessin dans tout les sens"[5].

Le musée Antoine Bourdelle de Paris conserve prés de 6 000 dessins de celui-ci. Parmi ceux-ci les études à l'encre pour la façade du Théâtre des Champs-Élysées, des dessins d'Isadora Duncan la danseuse américaine, la Cathédrale Notre-Dame de Reims en flammes...

[modifier] Un peintre méconnu

[modifier] Enseignement

[modifier] L'Institut Rodin

L'Institut Rodin est fondé en janvier 1900 à Montparnasse. Les cours devaient être assurés par Auguste Rodin lui même mais aussi par Antoine Bourdelle et Jules Desbois. Malgré son succés, l'entreprise est un échec faute d'une bonne gestion et des absences de Rodin. Cette expérience permet à Bourdelle de découvrir sa vocation d'enseignant[6].

[modifier] L'académie de la Grande Chaumière (1909 - 1929)

À partir de 1909, Antoine Bourdelle enseigne à l'Académie de la Grande Chaumière [7]à Montparnasse qui est une école située au 14 rue de la Grande Chaumière à Paris, fondée en 1902 par la Suissesse Martha Stettler (1870-1946). Elle a surtout été fameuse au début du XXe siècle.

Bourdelle y accueille de nombreux élèves qui seront, pour certains, tels Giacometti et Richier, des artistes majeurs de leur génération. Son influence dans le domaine de la sculpture en fut renforcée et Bourdelle sera bientôt considéré comme l'incarnation d'une césure esthétique, alternative fondamentale à la politique de tabula rasa des avant-gardes. Célébré de par le monde, il est plébiscité par ses contemporains, tels Anatole France, André Suarès et André Gide, ainsi que par les plus prestigieuses institutions muséales internationales, de Rome à Stockholm en passant par Bucarest ou Bruxelles.

Les séances d'enseignement se divisent en deux temps distincts : les corrections des travaux puis la lecture et l'étude de leçons préparées. Antoine Bourdelle enseigne à la Grande Chaumière hebdomadairement accompagné d'un assistant qui retranscrit l'enseignement du maître. Selon Bourdelle l'apprentissage artistique exige le contact avec des oeuvres, ainsi Bourdelle organise en mai 1910 une visite de la cathédrale de Reims. Ce séjour nourrit par la suite plusieurs leçons de Bourdelle. Le musée du Louvre, le salon des Tuileries ou le musée de sculpture comparée font partie des visites récurrentes de Bourdelle et de ses élèves. Ces visites collectives différencient l'enseignement de Bourdelle par rapport à ses confrères[8].

[modifier] À voir

[modifier] Lieux de mémoire

  • À Paris, le Musée Bourdelle se situe au 16, rue Antoine Bourdelle dans les anciens ateliers qu'il occupa de 1884 à 1929, dans le XVe arrondissement. Ce musée a été inauguré en 1949 et agrandi une première fois en 1961, à l'occasion du centenaire de sa naissance, avec la construction du grand hall (1959-1961). Puis le 21 octobre 1992 une nouvelle aile du musée, construite par l'architecte Christian de Portzamparc (1989-1992), a été inaugurée[12].
  • À Montauban, la ville expose une partie des œuvres de l'artiste au musée Ingres.
  • Le musée Henri de Toulouse-Lautrec de Toulouse abrite un excellent fond d'oeuvres de Bourdelle.
  • À Égreville, en Seine-et-Marne, un musée de plein air, le Musée Jardin Bourdelle dédié à Antoine Bourdelle présente un remarquable ensemble de 56 sculptures. Cette réplique, en plein air, du musée installé dans son ancien atelier parisien, est un petit bijou dans lequel les bronzes originaux s'intègrent complètement aux parterres dessinés dans l'esprit des broderies des jardins à la française.
  • Ses œuvres peuplent places, parcs et jardins de nombreuses villes du monde entier.
  • À Montauban, le lycée Lycée Antoine Bourdelle revêt son nom en son honneur.

[modifier] Photographies des oeuvres de Bourdelle

Le Monument à Mickiewicz : l'Épopée Polonaise au musée Bourdelle à Paris
Le Monument à Mickiewicz : l'Épopée Polonaise au musée Bourdelle à Paris
Osaka
Osaka
El arquero à Buenos Aires
El arquero à Buenos Aires
Centaure Mourant (1914) Bronze
Centaure Mourant (1914) Bronze
Éloquence. Bronze. Conservé au Musée national des Beaux Arts d'Argentine.
Éloquence. Bronze. Conservé au Musée national des Beaux Arts d'Argentine.
sculpture sur le parvis du Himeji City Museum of Art à Himeji au Japon.
sculpture sur le parvis du Himeji City Museum of Art à Himeji au Japon.


[modifier] Bibliographie critique

  • Colin Lemoine, Bourdelle, Paris, Éditions Cercle d'art, 2004
  • Antoine Bourdelle, passeur de la modernité, catalogue de l'exposition de Bucarest (commissariat Roxana Theodorescu, Juliette Laffon et Colin Lemoine / Catalogue Colin Lemoine), Bucarest, Musée Nationald'Art de Roumanie, 2006
  • Colin Lemoine, Le Fruit : une œuvre majuscule d’Antoine Bourdelle, Ligeia, janvier-juin 2005, n°57-58-59-60, p. 60-78
  • Colin Lemoine, "...sans ce modelé à la Rodin, à la XVIIIe siècle qui beurre le tout" : Bourdelle et la question d'un primitivisme occidental, Bulletin du musée Ingres, mai 2006, n° 78, p. 49-66
  • Cléopâtre Sevastos, Ma vie avec Bourdelle, Paris-Musées et Editions des Cendres, 2005 (édition annotée par Colin Lemoine)
  • Véronique Gautherin, L'Œil et la main (2000)
  • Emmanuel Schwartz, Les Sculptures de l'École des Beaux-Arts de Paris. Histoire, doctrines, catalogue, École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris, 2003.
  • Dossier de l'Art N° 10 de janvier/février 1993.
  • Bourdelle par Ionel Jianou et Michel Dufet Edition Arted 1970.

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Antoine Bourdelle.

[modifier] Notes et références

  1. Référence : http://mapage.noos.fr/shv2/saga_rudier.htm
  2. Source : Denise Basdevant : Bourdelle et le Théatre des Champs Elysées ed Chêne Hachette 1982
  3. André Arcellaschi et Albert Hari, Petit Guide de Notre-Dame du Raincy, éditions du Signe, 2003, ISBN 2-7468-0717-3
  4. Bourdelle par Ionel Jianou et Michel Dufet Edition Arted 1970 page 36
  5. Source : Dossier de l'art N° 10 de Janvier 1993, page 52
  6. Livret de présentation de l'exposition: Antoine Bourdelle "Le meneur de rêves" du 15 janvier au 20 aril 2008 au musée Bourdelle
  7. Source : http://www.grande-chaumiere.fr/page_fr/histoire.html
  8. Cours et leçons à l'Académie de la Grande Chaumière Édition établie et présentée par Laure Dalon Édition des Cendres 2007
  9. Source : http://theses.enc.sorbonne.fr/document1026.html
  10. http://www.texasescapes.com/TexasArtists/Raoul-Josset.htm Raoul Josset aux Etats-Unis
  11. http://www.ville-bergerac.com/eva/spip.php?rubrique119 Musée Costi à Bergerac
  12. Source : http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6937&document_type_id=4&document_id=20365&portlet_id=15834&multileveldocument_sheet_id=3076