Remy de Gourmont

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Remy de Gourmont
Remy de Gourmont

Remy de Gourmont, né au manoir de la Motte à Bazoches-au-Houlme, près d'Argentan (Orne), le 4 avril 1858 et mort à Paris le 27 septembre 1915, est un écrivain français, à la fois romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.

Sommaire

[modifier] Biographie

Remy de Gourmont est issu d'une ancienne famille originaire du Cotentin, dont une branche s'est établie à Paris au XVIe siècle pour y fonder une maison d'édition qui publia des livres et surtout de nombreuses estampes et gravures. Il est le fils du comte Auguste-Marie de Gourmont et de la comtesse, née Mathilde de Montfort.

En 1866, la famille s'installe au manoir du Mesnil-Villeman, près de Villedieu (Manche). Remy de Gourmont est interne au lycée de Coutances de 1868 à 1876. C'est un excellent élève, même si on lui trouve trop d'imagination. En 1876, il s'installe à Caen, 46 rue Écuyère, et entreprend des études de droit. Ayant obtenu en 1879 son diplôme de bachelier en droit, il s'installe à Paris, d'abord rue Richer, puis peu après 41 rue d'Hauteville.

En novembre 1881, il obtient un emploi d'attaché à la Bibliothèque nationale. Il commence à collaborer à des périodiques catholiques tels que Le Monde ou Le Contemporain. Entre 1882 et 1886, il publie divers ouvrages de vulgarisation historique mais c'est avec un roman, Merlette (1886), dont l'action est située dans le pays de son enfance, entre Villedieu et Avranches, qu'il fait véritablement ses débuts littéraires. L'ouvrage est accueilli avec indifférence.

En cette même année 1886, Remy de Gourmont, qui s'était jusqu'alors surtout intéressé à l'histoire et à la littérature ancienne, découvre les nouvelles recherches esthétiques de son temps à travers la revue La Vogue de Gustave Kahn. Il fait également la connaissance de Berthe de Courrière, modèle et légataire universelle du sculpteur Auguste Clésinger, sur lequel elle commande une étude au jeune auteur qui ne tarde pas à devenir son amant. Elle lui inspire des lettres passionnées, rédigées au long de l'année 1887 et qui seront publiées à titre posthume sous le titre Lettres à Sixtine (1921). Il s'installe chez elle, 71 rue des Saints-Pères, et y vivra jusqu'à sa mort.

Berthe de Courrière restera toujours dévouée à Remy de Gourmont. Elle inspire son roman Sixtine (1890), qui s'accorde parfaitement avec la sensibilité multiple de son temps, et qu'il dédie à Villiers de l'Isle-Adam, dont il a fait la connaissance à la Bibliothèque nationale et qui est devenu son ami. À la même époque, il se lie avec Joris-Karl Huysmans, qui sera le dédicataire du Latin mystique (1892) et s'inspirera de Berthe de Courrière dans son roman Là-bas, et fréquente les lundis de Stéphane Mallarmé, rue de Rome.

En 1889, Remy de Gourmont est, avec Alfred Vallette, Louis Dumur, Ernest Raynaud, Jules Renard, au nombre des fondateurs du Mercure de France, auquel il collaborera pendant vingt-cinq ans. Cette collaboration marquera profondément la personnalité de la revue, à laquelle le nom de Gourmont reste indissolublement lié. En avril 1891, il y publie un article intitulé "Le Joujou Patriotisme" dans lequel il soutient que les affinités artistiques et culturelles profondes entre la France et l'Allemagne, qui devraient amener un rapprochement des deux pays, sont contrariées par les passions nationalistes ; le ton dédaigneux de l'article – davantage sans doute que la thèse elle-même – suscite une polémique qui lui vaut d'être révoqué de la Bibliothèque nationale et lui ferme les colonnes de la majeure partie de la grande presse, malgré les efforts de son défenseur Octave Mirbeau, qui parvient tout de même à le faire entrer au Journal.

Vers la même époque, Gourmont est atteint par une forme de lupus dont la progression ne peut être enrayée que par des cautérisations extrêmement douloureuses, qui le défigurent et donnent à son visage un aspect insoutenable. Profondément atteint, il reste longtemps cloîtré chez lui et lorsqu'il se remet à en sortir, ce n'est que pour passer dans les bureaux du Mercure, rue de Condé et, une fois par an, pour quelques semaines de vacances à Coutances. Pour lui, désormais, n'existent plus que le travail et les livres. Il publie, quasi-exclusivement au Mercure de France, une œuvre vaste et abondante, composée de romans, de pièces de théâtre, de recueils de poésie et surtout d'essais qui témoignent d'une profonde érudition.

En 1910, il rencontre Natalie Clifford Barney. Elle lui inspire une vive passion qui s'exhale dans les Lettres à l'Amazone, publiées en 1914. Avec elle il accepte de sortir à nouveau et fait même un petit voyage en Normandie. Mais l'ataxie locomotrice qui l'atteint depuis plusieurs années mine sa santé. La Première Guerre mondiale le plonge dans un profond abattement, ses amis partis pour la plupart pour le Front, le Mercure fermé pendant un an. Sa maladie empire, il marche de plus en plus difficilement. Il publie encore quelques articles dans des journaux comme La France et La Dépêche de Toulouse.

Il meurt d'une congestion cérébrale le 27 septembre 1915 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise dans le tombeau de Clésinger. Berthe de Courrière hérite de tous les manuscrits et de la bibliothèque de l'écrivain, qu'elle transmet au frère de celui-ci, Jean de Gourmont, lorsqu'elle meurt à son tour moins d'un an plus tard. Celui-ci s'attachera, pendant près de dix ans, à publier de nombreux inédits.

[modifier] Son œuvre

Il est considéré comme un « dissociateur » d'idées. L'essentiel de son œuvre est consacré à cet exercice cérébral. L'idée au départ est nécessairement vraie, seule l'idée amalgamée est discutable. Un travail de dissociation est alors nécessaire pour dégager la vérité de sa partie polluée pour retrouver l'« idée pure » et par conséquence la rendre inattaquable.

[modifier] Œuvres

[modifier] Poèmes

  • Litanies de la rose, Mercure de France, 1892.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Fleurs de jadis, Monnoyer imprimeur, 1893.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Hiéroglyphes, Mercure de France, 1894
  • Les Saintes du Paradis, images de G. d'Espagnat, Mercure de France, 1899.
  • Oraisons mauvaises, Mercure de France, 1900.
  • Simone, poème champêtre, Mercure de France, 1901.
  • Divertissements. Poèmes en vers, Crès, 1912.
  • Poésies inédites. Paris, François Bernouard, 1921.
  • Rimes retrouvées, Éditions du Fourneau, 1979.
  • L'Odeur des jacynthes, Éditions de la Différence, coll. "Orphée", anthologie poétique présentée par M. Houellebecq, 1991.

[modifier] Romans et contes

  • Merlette, roman, Plon-Nourrit, 1886.
  • Sixtine, roman de la vie cérébrale, Albert Savine, 1890.
    • Paris, La Connaissance, coll. des Chefs d'œuvre, 1922. Dessins de G. d'Espagnat.
    • suivi de Lettres à Sixtine, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Le Fantôme, avec 2 lithographies d'Henry de Groux, 1893.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Le Château singulier, Mercure de France, 1894.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Proses moroses, contes, Mercure de France, 1894.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Histoire tragique de la princesse Phénissa, Mercure de France, 1894.
  • Histoires magiques, Mercure de France, 1894.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Le Pèlerin du silence, contes et nouvelles, Mercure de France, 1896.
    • Collection Marpon & Cie, Paris, 1921. Illustrations par Deslignères.
    • Histoires magiques et autres récits, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Phocas, avec 3 dessins de Remy de Gourmont, collection de l'Ymagier, 1895.
  • Les Chevaux de Diomède, roman, Mercure de France, 1897.
  • D'un pays lointain. Miracles. Visages de femmes. Anecdotes, Mercure de France, 1898.
    • Éditions Ubacs, Rennes, 1989. Présentation de Henri Bordillon.
  • Le Songe d'une femme. Roman familier, roman, Mercure de France, 1899.
    • Éditions Ubacs, Rennes, 1988. Préface de Henri Bordillon.
  • Une nuit au Luxembourg, roman, Mercure de France, 1906.
    • Chez Simon Kra, Aux Éditions du Sagittaire, Paris, 1923. Illustrations de Serge Beaune.
    • André Plicque & Cie, Paris, 1925. Avec des bois gravés de Cosyns.
    • Éditions Ubacs, Rennes, 1988. Préface de Dominique Sineux.
  • Un cœur virginal, roman. Couverture de Georges d'Espagnat. Paris, Mercure de France, 1907.
    • Henri Jonquières & Cie, coll. "Les Beaux romans", Dessins de Siméon. Paris, 1923.
  • Couleurs, contes nouveaux suivi de Choses anciennes. Paris, Mercure de France, 1908.
    • Éditions de la Chimère, Bruxelles, 1923. Orné de compositions de Jean Laueffer.
  • Lettres d'un satyre. Paris, Crès, coll. "Les Maîtres du livre", 1913. Frontispice de Vibert.
    • Éditions Ubacs, Rennes, 1989. Présentation de Henri Bordillon.
  • Lettres à l'Amazone, frontispice de Vibert, Crès, 1914.
  • Monsieur Croquant, Crès, 1918.
  • La Patience de Grisélidis. Illustrations de P. A. Moras. Paris, Éditions du Sagittaire, 1920.
  • Lettres à Sixtine. Mercure de France, 1921.
    • André Plicque & Cie, Paris, 1927. Avec des bois gravés de Paul Baudier.
    • Précédé de Sixtine, U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1982.
  • Le Vase magique. Paris, Le Divan, 1923.
  • Fin de promenade et trois autres contes. Paris, À l'enseigne de la Porte étroite, 1925.
    • Rumeur des Âges, La Rochelle, 1993.
  • Le Désarroi, roman, Éditions du Clown Lyrique, 2006. (écrit en 1899)

[modifier] Théâtre

  • Lilith, Essais d'Art Libre, 1892.
  • Théodat, Mercure de France, 1893.
    • Théâtre. Théodat - Le Vieux Roi. Paris, Crès, 1925.
  • Le Vieux Roi, Mercure de France, 1897.
    • Théâtre. Théodat - Le Vieux Roi. Paris, Crès, 1925.
  • L'Ombre d'une femme, pièce en un acte et en prose, Champion, 1923.

[modifier] Essais et chroniques

  • Un Volcan en Eruption, A. Degorce-Cadot, "Bibliothèque du Jeune Âge I", 1882.
  • Une Ville Ressuscitée, A. Degorce-Cadot, "Bibliothèque du Jeune Âge II",1883.
  • Bertrand du Guesclin, A. Degorce-Cadot, 1883.
  • Tempêtes et Naufrages, A. Degorce-Cadot, 1883.
  • Les Derniers Jours de Pompéi, A. Degorce-Cadot, 1884.
  • En Ballon, A. Degorce-Cadot, 1884.
  • Les Français au Canada et en Acadie. Avec 50 gravures. Paris, Firmin-Didot, 1888.
  • Chez les Lapons, mœurs, coutumes et légendes de la Laponie norvégienne. Avec 31 gravures. Paris, Firmin-Didot, 1890.
    • Le Castor Astral, 1990. Préface de Christian Mériot.
  • "Le Joujou Patriotisme", Mercure de France, avril 1891.
  • Le Latin mystique. Les poètes de l'antiphonaire et la symbolique au moyen âge, préface de J.-K. Huysmans, Mercure de France, 1892.
    • Édition revue et augmentée, Crès, 1922.
  • L'Idéalisme, Mercure de France, 1893.
  • L'Ymagier, en coll. avec Alfred Jarry, 2 volumes, 1896.
  • La Poésie populaire, Mercure de France et L'Ymagier, 1896.
  • Le Livre des masques. Dessins de Félix Vallotton. Mercure de France, 1896. Témoignage de premier ordre sur les écrivains du mouvement symboliste.
    • Éditions Manucius, Houilles, 2007. Présenté et annoté par D. Grojnowski.
  • Almanach de "L'Ymagier", zodiacal, astrologique, littéraire, artistique, magique, cabalistique et prophétique, avec 15 bois de G. d'Espagnat, L'Ymagier, 1897.
  • Le Deuxième Livre des Masques, dessins de Félix Vallotton, Mercure de France, 1898.
    • Éditions Manucius, Houilles, 2007. Présenté et annoté par D. Grojnowski.
  • Esthétique de la langue française, Mercure de France, 1899.
  • La Culture des idées, Mercure de France, 1900.
    • U.G.E., coll. "10/18", préface d'Hubert Juin, 1983.
    • éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2008, 1158 pages.
  • Les Petites Revues. Essai de bibliographie avec une préface de Remy de Gourmont, Mercure de France, 1900.
  • Le Chemin de velours. Nouvelles dissociations d'idées. Paris, Mercure de France, 1902.
  • Le Problème du style, Mercure de France, 1902.
  • Épilogues (Réflexions sur la vie, 1895-1898), Mercure de France, 1903.
    • Épilogues II (1899-1901) Mercure de France, 1904.
    • Épilogues III (1902-1904), Mercure de France, 1905.
    • Dialogues des amateurs sur les choses du temps (Épilogues IV, 1905-1907), 1907.
    • Nouveaux Dialogues des amateurs sur les choses du temps (Épilogues V, 1905-1907), 1910.
    • Épilogues (volume complémentaire, 1905-1912). Mercure de France, 1913.
  • Physique de l'amour. Essai sur l'instinct sexuel, Mercure de France, 1903.
  • Promenades littéraires, Mercure de France, 1904.
    • Promenades littéraires, 2e série, Mercure de France, 1906.
    • Promenades littéraires, 3e série, Mercure de France, 1909.
    • Promenades littéraires, 4e série, Mercure de France, 1912.
    • Promenades littéraires, 5e série, Mercure de France, 1913.
    • Promenades littéraires, 6e série, Mercure de France, 1926.
    • Promenades littéraires, 7e série, Mercure de France, 1927.
  • Judith Gautier, biographie, Sansot, 1904.
  • Promenades philosophiques, Mercure de France, 1905.
    • Promenades philosophiques, 2e série, Mercure de France, 1908.
    • Promenades philosophiques, 3e série, Mercure de France, 1909.
  • Dante, Béatrice et la poésie amoureuse. Essai sur l'idéal féminin en Italie à la fin du XIIIe siècle. Mercure de France, 1908.
  • Le Chat de misère. Idées et images, chroniques. Paris, Société des Trente, Albert Messein, 1912.
  • La Petite Ville, Mercure de France, 1913.
    • La Petite Ville suivie de Paysages. Rééd. Paris, Société littéraire de France, 1916. Illustrations par Louis Jou.
  • "Des pas sur le sable...", Almanach littéraire Crès, Paris, 1914. Avec un portrait par E. Vibert.
    • Les Pas sur le sable. Ornements gravés sur bois par Alexandre Noll. Paris, Société littéraire de France, 1919.
    • Des pas sur le sable... suivi de Pensées inédites et de Dernières pensées inédites. Rennes, Éditions Ubacs, 1989. Présentation de Henri Bordillon.
  • La Belgique littéraire. Paris, Crès, 1915.
  • Pendant l'orage, bois d'André Rouveyre, Champion, 1915.
  • Dans la tourmente (avril-juillet 1915). Préface de Jean de Gourmont. Paris, Crès, coll. "Bellum", 1916.
  • Pendant la guerre. Lettres pour l'Argentine, préface de Jean de Gourmont, Mercure de France, 1917.
  • Les Idées du jour, 2 tomes, t. I (octobre 1914-avril 1915), t. II (mai 1915-septembre 1915), Crès, coll. "Bellum", 1918.
  • Trois Légendes du moyen âge. Paris, Société des Trente, Albert Messein, 1919.
  • Pensées inédites, avec 18 dessins de Raoul Dufy, préface de Guillaume Apollinaire. Paris, Éditions de la Sirène, 1920.
    • Des pas sur le sable... suivi de Pensées inédites et de Dernières pensées inédites. Rennes, Éditions Ubacs, 1989. Présentation de Henri Bordillon.
  • Le Livret de "L'Ymagier", bois de Daragnès. Paris, Éditions du Sagittaire, 1921.
  • Petits Crayons, chroniques. Paris, Crès, 1921.
  • Le Puits de la vérité, chroniques. Paris, Société des Trente, Albert Messein, 1922.
  • Dernières Pensées inédites. Paris, François Bernouard, 1924.
    • Des pas sur le sable... suivi de Pensées inédites et de Dernières pensées inédites. Rennes, Éditions Ubacs, 1989. Présentation de Henri Bordillon.
  • Dissociations. Paris, Éditions du Siècle, 1925.
  • Nouvelles Dissociations, Éditions du Siècle, 1925.
  • La Fin de l'art, chroniques. Paris, Cahiers de Paris, 1925.
  • Les Femmes et le langage, Chez Madame Lesage, Paris, 1925.
  • Deux poètes de la nature : Bryant et Emerson. Paris, La Centaine, 1925.
  • Le Joujou et trois autres essais, avec 10 bois de Joseph Quesnel, La Belle Page, 1926.
  • Lettres intimes à l’Amazone, avec 52 lithographies d'André Rouveyre, Mercure de France, 1926.

[modifier] Citations

  • « J’ai vu naître un mot ; c’est voir naître une fleur. Ce mot ne sortira peut-être jamais d’un cercle étroit, mais il existe ; c’est lirlie. Comme il n’a jamais été écrit, je suppose sa forme : lir ou lire, la première syllabe ne peut être différente ; la seconde, phonétiquement li, est sans doute, par analogie, lie, le mot ayant conçu au féminin. J’entendais donc, à la campagne, appeler des pommes de terre roses hâtives, des lirlies roses : on ne put me donner aucune autre explication, et le mot m’étant inutile, je l’oubliai. Dix ans après, en feuilletant un catalogue de grainetier, je fus frappé par le nom d’early rose donné à une pomme de terre, et je compris les syllabes du jardinier. » (Esthétique de la langue française, Mercure de France, 1899).
  • « La femme la plus compliquée est plus près de la nature que l’homme le plus simple. » (Promenades littéraires, Mercure de France, 1904).
  • « Savoir ce que tout le monde sait, c'est ne rien savoir. Le savoir commence là où commence ce que le monde ignore. » (Promenades philosophiques, Mercure de France, 1905).
  • « L'homme commence par aimer l'amour et finit par aimer une femme. La femme commence par aimer un homme et finit par aimer l'amour. » (Physique de l’amour. Essai sur l’instinct sexuel, Mercure de France, 1903).
  • « Un vice est comme un amour, il n'y a rien qu'on ne lui sacrifie. » (Pensées inédites, Rennes, Éditions Ubacs, 1989).
  • « L'intelligence de l'homme n'a pas progressé depuis son apparition sur terre. », (La Culture des idées).
  • « L'irreligion est une religion. », (La Culture des idées).
  • « Le peuple, c'est tous ceux qui ne comprennent pas. », (La Culture des idées).

[modifier] Bibliographie

  • Dr Paul Voivenel, Remy de Gourmont vu par son médecin. Essai de physiologie littéraire. Paris, Éditions du Siècle, 1924.
  • Marcel Coulon, L'enseignement de Remy de Gourmont. Paris, Éditions du Siècle, 1925.
  • André Rouveyre, Le Reclus et le retors. Gourmont et Gide. Avec 16 lithographies et un frontispice. Paris, Crès, 1927.
  • Blaise Cendrars : Bourlinguer. Paris, éd. Denoël, 1948.
  • Karl D. Uitti, La passion littéraire de Remy de Gourmont. Princeton University/PUF, 1962.
  • Charles Dantzig, Remy de Gourmont. "Cher vieux daim !". Monaco, Éd. du Rocher, 1990 / éd. Grasset, 2008
  • Anne Boyer, Remy de Gourmont. L'écriture et ses masques. Paris, éd. Champion, 2002.
  • Gourmont, Cahier de l'Herne, 2003.

[modifier] Liens externes