Jardins familiaux

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Les jardins ouvriers, devenus après guerre, jardins familiaux sont des parcelles de terrain mises à la disposition des habitants par les municipalités.
Ces parcelles, affectées le plus souvent à la culture potagère, étaient initialement destinées à améliorer les conditions de vie des ouvriers en leur procurant un équilibre social et une autosubsistance alimentaire.

Jardins familiaux de Samois-sur-Seine
Jardins familiaux de Samois-sur-Seine

Sommaire

[modifier] Les critères d'affectation

Les parcelles de jardins familiaux sont gérées par des associations privées et affectées à des particuliers pour leur propre production.

La demande étant largement supérieure à l'offre, les délais d'obtention d'un jardin peuvent atteindre plusieurs années.

Les critères généralement retenus sont l'appartenance à la commune, la mixité sociale, la proximité géographique (le jardin demande un entretien régulier y compris en semaine).

L'usage commercial est exclu.

[modifier] Article L.561-1 du Code rural

Les associations de jardins ouvriers, qui ont pour but de rechercher, aménager et répartir des terrains pour mettre à la disposition du chef de famille, comme tel, en dehors de toute autre considération, les parcelles de terre que leurs exploitants cultivent personnellement, en vue de subvenir aux besoins de leur foyer, à l'exclusion de tout usage commercial, doivent se constituer sous la forme d'associations déclarées ou reconnues d'utilité publique conformément à la loi du 1er juillet 1901.

[modifier] Historique

C'est au cours des guerres napoléoniennes que l'on commença à parler en Angleterre d'allotments ou terres à alouées aux ouvriers. Pour les uns il fallait 2000 m2 et pour les autres moitié moins. Mais tout le monde était d'accord sur le rôle important des jardins. En France, loué ou cédé, le terrain attachait l'ouvrier à son usine et le maintenait loin du cabaret. S'ils revêtaient un caractère paternaliste, les jardins ouvriers ont séduit parce qu'ils correspondaient à un besoin réel. Les premiers jardins ouvriers français furent inspirés des potagers encouragés par le docteur Schreber en Allemagne. Il fonda l'association des jardins ouvriers et familiaux pour "éduquer la population' et "améliorer la santé publique". Cette idée fit quelques émules comme l'abbé Volpette à Saint-Étienne, et madame Hervieu à Sedan.
A la fin du XIXe siècle, l'abbé Jules Lemire, homme politique influent, député-maire chrétien de la ville d'Hazebrouck en Flandre française (Nord), imagine les jardins ouvriers, dans le but d'améliorer la situation des familles ouvrières.

« Les jardins ouvriers professent une vocation sociale et défendent un certain ordre social : s'ils permettent aux ouvriers d'échapper à leur taudis en profitant d'un air plus respirable, ils les éloignent aussi des cabarets et encouragent les activités familiales au sein de ces espaces verts. »

L'abbé Lemire fonde, la Ligue française du coin de terre et du foyer en 1896, afin de rendre l'accès aux parcelles plus simple à ses administrés,.

[modifier] Évolution

Jardin ouvrier à Saint-Cloud
Jardin ouvrier à Saint-Cloud
Jardin ouvrier à Saint-Cloud
Jardin ouvrier à Saint-Cloud
Jardin ouvrier à Saint-Cloud
Jardin ouvrier à Saint-Cloud

En 1904, il n'existe que quarante-huit jardins ouvriers en région parisienne pour 3,5 millions d'habitants. Par le biais de la Société des jardins ouvriers de Paris et banlieue, leur multiplication est favorisée. En 1913, la région parisienne en possède 1 515, dont la moitié sont implantés en banlieue.

Les deux guerres mondiales provoquent la mise en potagers de nombreux parcs et parcelles historiques. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, on compte 250 000 jardins ouvriers en France.

La loi du 26 juillet 1952 retient le terme de jardins familiaux. Le cadre légal est défini par le Code rural : les jardins familiaux doivent être gérés par des associations loi de 1901.

En France, le 15 octobre 2003, une proposition de loi relative aux jardins collectifs est adoptée par le Sénat.

L’examen de ce texte ravit visiblement les sénateurs qui se succèdent à la tribune pour vanter les mérites de ces jardins lancés il y a plus d’un siècle ;

  • « La poésie du béton et de l’asphalte n’attire plus guère les foules. Le monde se minéralise, s’atomise, s’informatise, et les Français se tournent de plus en plus vers le monde du vivant : les jardins, la forêt, la campagne. Il suffit d’une fleur et d’un jardin autour pour embaumer les heures et colorer les jours » (Christian Cointat, membre de la Délégation parlementaire pour l'Union européenne (UMP))
  • « Voyant dans ces jardins collectifs, l’antidote au mal des villes » (Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret (Centre) (PS))
  • « Nous parlons des fleurs et des fruits, de la ville et de la beauté, de l’insertion de tous. Celui qui bêche, sème, arrose et entretient devient acteur modeste mais à part entière de l’application française du protocole de Carthagène sur la biodiversité » (Marie-Christine Blandin , sénateur du Nord-Pas-de-Calais (les Verts))
  • « Les jardins familiaux, qu’ils soient d’insertion ou partagés sont source d’équilibre social, facteurs de vie locale et de cadre de vie » (Tokia Saïfi, député européen (PPE, Parti populaire européen))

La proposition de loi propose de rédiger l'article L.561-1 du Code rural ainsi : « L’appellation « jardins collectifs » fait référence aux jardins familiaux, aux jardins d’insertion et aux jardins partagés » [...] « On entend par jardins familiaux les terrains divisés en parcelles, affectées par les collectivités territoriales ou par les associations de jardins familiaux à des particuliers y pratiquant le jardinage pour leur propre besoins et ceux de leur famille à l’exclusion de tout usage commercial. ». Cette proposition de loi n'a pas abouti.

[modifier] Concours des plus beaux jardins

Chaque année, un concours des plus beaux jardins est réalisé, tant au niveau local, qu’au niveau national. Au niveau national, le Conseil National des Villes et Villages fleuris organise le concours. Les critères sont le décor potager et le fleurissement.

[modifier] Bibliographie

Étude sur les jardins ruraux, jardins ouvriers et jardins de banlieues :

Côté Jardins, Françoise Dubost, Scarabée & Compagnie

B. Wahmann, Les "Kleingärten", jardins familiaux et ouvriers en Allemagne", in M. Mosser et G. Teyssot, Histoire des jardins

Cent ans d'histoire des jardins ouvriers 1896-1996. La Ligue française du coin de terre et du foyer, sous la dir. de B. Cabedoce et P. Pierson, éd. Créaphis, L'Ecole des filles, 26400 Grane, 1996

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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