Agglomération parisienne

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Vue satellite de l'agglomération parisienne
Vue satellite de l'agglomération parisienne

L'Agglomération parisienne est pour des raisons historiques et administratives une réalité difficile à cerner. En effet, à l'inverse de ses homologues étrangères, comme Londres ou Berlin, la commune de Paris n'a pas agrandi ses limites depuis 1860. Par conséquent, il existe un décalage flagrant entre le Paris politique (la Ville de Paris, qui correspond administrativement à la commune de Paris), dit aussi Paris intra-muros, et la réalité géographique, économique et humaine de la métropole.

Sommaire

[modifier] La commune de Paris

Avec une superficie de 105 km², Paris est petite (Londres, par exemple, est 15 fois plus étendue). En revanche, elle concentrait 2 125 246 habitants en 1999, soit une densité de population de 20 137 hab/km², l'une des plus élevées du monde, et environ 20% de la population totale de la région Île-de-France (pour à peine 0,9 % de sa superficie). En excluant les bois de Boulogne et de Vincennes, la densité de Paris atteint même 24 448 hab/km².

La commune de Paris correspond à un ensemble géographique et historique déterminé : les limites en furent tracées en 1860 lorsque Paris annexa certaines des communes adjacentes (comme Montmartre, La Villette ou Bercy) et correspondent plus ou moins au tracé de l'ancienne enceinte militaire de Thiers, bâtie en 1840. Même si cette enceinte fut rapidement désaffectée, elle marqua longtemps une rupture dans le tissu urbain qui est toujours visible de nos jours dans les « Boulevards des Maréchaux », un ensemble de boulevards ceinturant quasi-intégralement la ville, et le boulevard périphérique, autoroute urbaine circulaire située à l'interieur des limites administratives de la commune. Il existe même à certains endroits des terrains situés entre le périphérique et la limite administrative très prisés par les promoteurs de bureau puisqu'ils conservent une adresse parisienne.

[modifier] La petite couronne

La petite couronne est la zone constituée des trois départements limitrophes de la ville de Paris : les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Elle a été urbanisée dès la fin du XIXe siècle et se caractérise par une très forte densité de population : elle atteint 10 000 habitants/km² dans les Hauts-de-Seine, soit plus que la majorité des centres-villes de la plupart des métropoles mondiales (pour exemple, Queens possède 8 000 habitants/km²). En outre, cette zone possède d'importantes fonctions de commandement, en particulier le quartier de La Défense. Par conséquent, si elle est administrativement considérée comme une banlieue, elle tend de plus en plus à être, sur le plan réel, une véritable expansion du centre ville.

[modifier] L'agglomération de Paris

Croissance de la population parisienne depuis le premier recensement en 1801.
Croissance de la population parisienne depuis le premier recensement en 1801.

L'INSEE, l'institut officiel français de production de statistiques, utilise le concept d'« unité urbaine » pour désigner un ensemble bâti continu, c’est-à-dire où les différents bâtiments sont toujours séparés de moins de 200 mètres : il s'agit du terme officiel qui s'approche le plus de ce qu'est une agglomération. Selon cet organisme, l'unité urbaine contenant Paris comprenait 396 communes et totalisait 9 644 507 habitants en 1999, de Melun à Mantes-la-Jolie. Trois départements — en dehors de Paris — étaient intégralement inclus dans cette unité urbaine : les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne.

Population de l'agglomération parisienne stricto sensu

  • 1936 : 6 000 000
  • 1946 : 5 850 000
  • 1954 : 6 550 000
  • 1962 : 7 735 000
  • 1968 : 8 368 500
  • 1990 : 9 318 821 (378 communes)
  • 1999 : 9 644 507 (396 communes)

[modifier] L'aire urbaine de Paris

La notion d'unité urbaine, même s'il s'agit d'une application de critères courants en urbanisme, ne permet pas toujours d'intégrer certaines zones qui sont économiquement et géographiquement des banlieues d'une ville, mais qui n'ont pas une continuité de bâti avec celle-ci (les cités-dortoirs en sont un exemple). C'est pourquoi l'INSEE utilise la notion d'« aire urbaine », définie comme un ensemble de communes d'un seul tenant et sans enclave constitué d'un pôle urbain (une unité urbaine offrant au moins 5 000 emplois) et des communes dont plus de 40 % de la population travaille dans ce pôle urbain. En 1999, l'aire urbaine de Paris contenait 11 174 743 habitants, intégrant presque toute l'Île-de-France (à l'exception principale de l'Est rural de la Seine-et-Marne) et le Sud du département voisin de l'Oise. C'est cette donnée que l'on peut comparer à la notion de metropolitan area américaine, et donc au Grand New York.

L'aire urbaine de Paris — qui contient plus d'habitants que la région Île-de-France elle-même — se situe au 22e rang des mégapoles les plus peuplées du monde.

Évolution de la population de l'aire urbaine de Paris

  • 1990 : 10 561 573 (1155 communes)
  • 1999 : 11 174 743 (1584 communes)

Elle s'étend sur la quasi-totalité de l'Île-de-France et sur une partie des régions avoisinantes (Centre, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie et Picardie), et les 14 départements suivants :

L'aire urbaine de Paris est à son tour englobée dans l'espace urbain de Paris, espace urbain dont elle est le composant principal.

Communes appartenant à l'aire urbaine de Paris

Paris, commune et département, fait bien entendue partie de sa propre aire urbaine. La totalité des communes de l'Essonne, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, du Val-d'Oise et des Yvelines (soit 370 communes) y sont également comprises. De fait, en Île-de-France, seules certaines communes de la Seine-et-Marne n'appartiennent pas à l'aire urbaine de Paris :



Ces sept départements rassemblent 9 806 087 habitants sur 6 096 km2.

[modifier] Administration

Icône de détail Articles détaillés : Mairie de Paris et Loi PLM.

Principale agglomération française, l'agglomération parisienne est soumise à un régime particulier. Ainsi, pour Paris et la petite couronne (départements 75, 92, 93 et 94), la sécurité et la police est assurée non pas par les maires et les préfets, mais par le Préfet de Police.

À la différence de la plupart des principales régions urbaines de France telles que Lille et Lyon, ou d'autres grandes capitales dans le Monde, il n'existe aucune entité intercommunale gérant la région urbaine de Paris, aucun conseil intercommunal ne traitant les problèmes du noyau urbain dense de la région dans son ensemble. La dichotomie opérée entre la ville de Paris, à la surface et au poids démographique particulièrement restreints, et ses banlieues, et le rejet de longue date en périphérie des activités et populations peu désirables en centre-ville est en effet devenu un véritable problème contemporain, et est considéré comme étant pour beaucoup une des principales causes d'un malaise social telles que les émeutes de 2005 dans les banlieues.

Cette problématique globale est à l'origine de la conférence métropolitaine de l’agglomération parisienne qui s'est réunie pour la première fois en mairie de Vanves le 7 juillet 2006[1]. Le président de la République Nicolas Sarkozy s'est également saisi du problème dans son discours du 26 juin 2007[2], critiquant le projet de SDRIF, se disant repenser « l'organisation des pouvoirs » et créer une communauté urbaine, imposant de fait la vision d'une reprise en main par l'État[3],[4], ce qui n'a pas manqué de provoquer de nombreuses réactions parmi les élus locaux de l'agglomération[5].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Site municipal - Conférence métropolitaine de l’agglomération parisienne
  2. Présidence de la république - Inauguration du Satellite n°3 de Roissy Charles-de-Gaulle
  3. Journal Libération du 28 juin 2007 - Nouveau tour de piste pour le «Grand Paris»
  4. Journal 20 minutes - Sarkozy relance le projet d'un « Grand Paris »
  5. Journal 20 minutes - «Grand Paris» : les élus réagissent