Histoire de la Bourgogne

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Province historique de la France, qui recouvre approximativement la région administrative actuelle.

Plusieurs états ont porté le nom de Bourgogne à travers l'histoire, sans que leurs limites correspondent toujours au territoire de la région actuelle. Habitée depuis des temps très reculés, comme l'attestent les ossements préhistoriques retrouvés à Solutré (-18000 à -15000), la Bourgogne est occupée vers le VIe siècle av. J.-C. par des populations celtiques qui ont laissé d'importants vestiges (trésor de Vix).

Foyer de la résistance gauloise à la conquête de Jules César, jusqu'à la prise d'Alésia, elle est ensuite profondément romanisée : alors qu'Autun (Augustodunum) s'impose comme un riche foyer intellectuel, la région est évangélisée au IIe siècle. Dès le début du Ve siècle, la Bourgogne est ravagée par les invasions barbares. C'est vers 450 que les burgondes s'installent dans la région et fondent un royaume qui lui donnera son nom (Burgundia).

Conquise par les Francs en 534, la Bourgogne est érigée en royaume mérovingien (561-687), avant d'être réunie à l'Austrasie et à la Neustrie par Pépin de Herstal. Le traité de Verdun, qui organise le partage de l'Empire carolingien entre les trois fils de Louis le Pieux (843), fixe la frontière entre le futur duché de Bourgogne, possession de Charles le Chauve, et le futur comté de Bourgogne, ou Franche-Comté, possession de Lothaire, qui relèvera de l'empire germanique jusqu'au XVIIe siècle. En 879, la partie orientale de la région devient le centre d'un royaume de Bourgogne qui s'étend jusqu'à la Provence et sur la rive droite du Rhône. Appelé royaume d'Arles à partir du Xe siècle, le royaume de Bourgogne passe en 1032 aux mains de l'empereur germanique Conrad II.

C'est à la fin du IXe siècle que la Bourgogne occidentale est érigée en duché. Passée aux mains de princes capétiens en 956, elle est remise en 1031 par le roi Henri Ier à son frère Robert, qui fonde la deuxième maison capétienne de Bourgogne, mais la moitié est lui échappe et devient le comté de Bourgogne (actuellement, la Franche-Comté). Le duché connaît à l'époque romane une intense activité religieuse et artistique. L'abbaye de Cluny, fondée en 909 ou 910, et celle de Cîteaux, fondée en 1098, essaiment dans toute l'Europe. Après l'extinction de la lignée ducale en 1361, le roi Jean II le Bon remet le duché en apanage à son fils Philippe II le Hardi (1342-1404).

Sommaire

[modifier] Les États bourguignons

Par son mariage avec la fille du comte de Flandre, le nouveau duc de Bourgogne acquiert la Flandre, l'Artois et la Franche-Comté. Devenu le premier prince territorial du royaume, il possède également, avec la Franche-Comté, des territoires qui relèvent de l'Empire. La dynastie profite de cette situation exceptionnelle et des difficultés de la royauté, en plein conflit avec l'Angleterre, pour jouer un rôle croissant en France. Alors que Jean sans Peur (1404-1419) anime la faction des Bourguignons, alliée aux anglais pendant la minorité et la folie de Charles VI, Philippe III le Bon (1419-1467) obtient de Charles VII d'être exempté de l'hommage en contrepartie de sa neutralité (1435). Doté d'une indépendance de fait, Philippe le Bon s'emploie surtout à agrandir ses états : il acquiert la Picardie et la plupart des territoires qui composent aujourd'hui la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas (1421-1433). La Bourgogne connaît alors son apogée : tandis que les villes se développent, la noblesse, flattée par l'institution de l'ordre de chevalerie de la Toison d'Or (1429), mène une vie fastueuse, à l'exemple de son prince, qui se fait appeler «  Grand duc d'Occident » et est le principal mécène de son temps. La Bourgogne est alors un véritable État, même si les deux blocs territoriaux qui la composent sont encore séparés par la Champagne et par la Lorraine.

Le principal objectif de Charles le Téméraire (1467-1477) est de s'emparer de ces territoires pour reconstituer la Lotharingie et l'étendre jusqu'à la Méditerranée. Mais cette ambition se heurte à l'opposition des cantons suisses, du duc de Lorraine René II, et surtout du roi de France Louis XI. Tenu en échec à Neuss, sur le Rhin (1474-1475), vaincu par les suisses à Grandson et à Morat en 1476, Charles le Téméraire meurt lors du siège de Nancy en 1477. Louis XI s'empare alors du duché de Bourgogne, tandis que l'héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, apporte en dot à Maximilien de Habsbourg la Franche-Comté et les différentes provinces des Pays-Bas, où la monarchie française et la maison d'Autriche s'affronteront pendant plus de deux siècles.

[modifier] Époque moderne

  • Renaissance

La Bourgogne est très touchée par les guerres de religion (1562-1598). Le maréchal de Tavannes, gouverneur de la province, y massacre les huguenots dans les années 1560. Elle est également parcourue par les mercenaires allemands venant s’engager à chaque nouvelle guerre, puis licenciés et retournant en Allemagne à la fin de chaque guerre.

En 1572, lorsque la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy se répand et provoque de nouveaux massacres en province (août-octobre 1572), le gouverneur Chabot-Charny y protège les protestants[1].

  • XVIIIe siècle

La Bourgogne donnera naissance aux départements de Nièvre, Côte-d'Or et de Saône-et-Loire ainsi qu'à une partie de l'Yonne (Auxerre; Avallon)

[modifier] Lien externe

[modifier] Références

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 287