Henri Raynaud

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Henri Raynaud, né à Toulouse (Haute-Garonne) en 1890, mort en 1970, était un syndicaliste français. A l'origine militant syndical aux PTT, il fut surtout un dirigeant CGT "interprofessionnel", en particulier à la tête de l'Union Régionale des Syndicats de la Région Parisienne. Membre du Bureau confédéral de la Cgt, il a été un des dirigeants de la CGT les plus influents après la Libération de la France, en contribuant à la mise en place la Sécurité sociale en 1946.

Sommaire

[modifier] quelques repères biographiques

[modifier] aux PTT

Fils d'un ouvrier typographe syndicaliste travaillant à La Dépêche de Toulouse, Henri Raynaud entre dans l' Administration des PTT en 1910, comme surnéméraire puis commis. Il milite, avant 1914 à l'Association générale des agents des PTT, "l'A.G.", comme la nomment les postiers. Cette Association Générale qui avait conduit les grèves postales de 1909, se transforme en Syndicat national des agents des PTT en 1917. Henri Raynaud, qui avait été mobilisé en 1914, avant de travailler dans un service auxiliaire, accompagne les mutations syndicales. En 1919 est constituée une Fédération nationale des travailleurs des PTT qui se rallie la CGT. Raynaud pour sa part se situe dans la minorité révolutionnaire de celle-ci. En 1922, il participe à la création de la CGTU, qui rassemble communistes et syndicalistes anarchistes. Non reconnue par l'Administration, la CGTU anime des grèves où ses militants risquent gros. C'est le cas de Henri Raynaud: il est révoqué en 1922. Ce n'est qu'au moment du Front populaire que cette sanction sera levée. Cette sanction a pour effet d'annuler tout espoir de promotion au sein des PTT, alors qu'il en préparait les concours.

[modifier] sur tous les fronts

Il devient alors permanent syndical et il assume de nombreuses responsabilités dans le mouvement syndical, tant à la CGTU qu'à la CGT réunifiée. Dès 1922, il est secrétaire de l'Union des syndicats de la Région parisienne CGTU, responsabilité qu'il conserve en 1936 lors de la réunification CGT-CGTU. Il est également membre du CA de la CGT. Il en est exclus en 1939, en raison de son militantisme communiste.

Il est emprisonné en 1939 et est transféré de prisons en camp d'internement. Il s'évade en juin 1941, ainsi que trois autres compagnons, du camp de Châteaubriant et il devient l'un des dirigeants clandestins de la CGT pendant l'Occupation allemande. En 1943, il est l'un des signataires des accords du Perreux qui réunifient le mouvement syndical français. Membre du Bureau confédéral de la Cgt en mars 1945, poste qu'il tenait déjà dans les faits, il est un des artisans des réformes sociales de 1945-1946. En particulier il participe à la mise en place de la Sécurité sociale, tenant un rôle important auprès du Ministre communiste Ambroise Croizat et de ses collaborateurs, syndicalistes et haut-fonctionnaires. Il fut membre de la direction de la CGT jusqu'à son retrait en 1964 pour cause de santé défaillante.

[modifier] militant communiste

Henri Raynaud était membre du Parti communiste français depuis 1920. Il avait adhéré au parti socialiste SFIO encore unifié en 1919. Membre de son Comité central à partir de 1924, réélu jusqu'à la guerre de 1939-1945, il se retire "officiellement" de cet organisme lors du 10e Congrès du PCF, en juin 1945. Membre du Bureau confédéral de la Confédération générale du travail il prévient ainsi l'accusation de cumul de mandats politiques et syndicaux. Deux autres militants suivent la même attitude: Benoit Frachon et Gaston Monmousseau. Mais en réalité ils continuent de faire partie des instances dirigeantes du PCF. Ainsi le nom de Henri Raynaud réapparaît sur la liste officielle du Comité central, en 1956. Il quitte cette instance en 1959.

[modifier] sources

  • Henri Raynaud raconté par lui-même, article autobiographique, paru en 1970 dans l'Humanité au moment de sa mort.
  • Georges Frischmann: Histoire de la fédération CGT des PTT. Editions sociales, 1967.
  • Henri Sinno: le patronat et la Sécurité sociale. Article dans les Cahiers de l'institut CGT d'histoire sociale, n° 77-mai 2001.
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.