Helvetica

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Helvetica
Helvetica
Type Sans-serif
Crée le : 1957
Auteur(s) Max Miedinger
Entreprise Haas’sche Schriftgießerei
Linotype
Variations Helvetica Neue
Helvetica Next
Nimbus Sans

Helvetica est une police de caractère sans serif créée en 1957 par Max Miedinger qui l'a dessiné dans un objectif précis : atteindre l'harmonie optique la plus aboutie possible. Symbole de la typographie suisse, son tracé d'une grande neutralité lui permet de se prêter à tous les usages, si bien qu'elle est désormais une des police les plus utilisées dans le monde et dispose d'une indéniable réputation auprès de la majorité des graphistes et autres typographes[1].

Sommaire

[modifier] Origines

Aidé de Eduard Hoffmann, Le graphiste zurichois Max Miedinger a dessiné Helvetica alors qu'il était employé pour le bureau Haas, à Bâle. Un temps nommée Neue Haas Grotesk, pour des raisons marketing, la fonte de caractères a pris son nom définitif en 1960[1], dérivé de Confederatio Helvetica, le nom latin de la Suisse.

Le réalisateur Gary Hustwit a produit un documentaire sur Helvetica, simplement appelé « Helvetica »[2]. Il est sorti en 2007 pour coïncider avec le cinquantième anniversaire de la fonte de caractère. Dans le film, le designer graphique Wim Crouwel explique que « la police de caractères Helvetica a été une réelle avancée dans la typographie du XXe siècle [...]. Helvetica est une fonte neutre, car elle devait l'être. Elle ne devait pas avoir un sens à soi. Le sens est dans le contenu du texte et non pas dans les caractères ».

[modifier] Usages et popularité

À la fin des années 1960, après des années de typographies dessinées à la main, irrégulières et désordonnées, l'usage d'Helvetica croît de façon exponentielle tant et si bien que la fonte devient rapidement incontournable. Michael Vanderbyl explique qu'« au début des années 1970, Helvetica n’était pas une police de caractère mais un mode de vie »[3]. La contre-culture des années 1970 dénoncera ce symbole de la conformité et de l’uniformité, divisant tout de même l'usage de la fonte auprès des graphistes. Une étude réalisée au début des années 1980 révéla qu'Helvetica était alors la police la plus utilisée en France, devant Univers qui est la plus utilisée dans les pays occidentaux, usage confirmé et accru avec le retour des polices de caractères dépouillées dans les années 1990.

Il serait difficile mais surtout inutile de dresser une liste des marques qui l'utilisent dans leurs logotypes, dans leurs communications. Citons néanmoins quelques exemples de compagnies majeures comme Panasonic, 3M, American Airlines, Lufthansa, Jeep, Toyota, Orange, Evian, ou encore toute la signalétique du métro New-Yorkais. Apple l'utilise également dans Mac OS X ainsi que dans la plupart de ses produits, comme pour les interfaces de l'Iphone ou de l'Ipod qui sont toutes deux exclusivement en Helvetica. Les noms des produits de la marque sont en revanche tous écrit avec la fonte de caractère Kozuka Gothic.

Pour l'anecdote, la police qui compose le logotype Microsoft est également Helvetica, ce qui est un comble compte tenu du fait que la société a demandé la création de l'Arial en remplacement d'Helvetica en mesure de réduction des coûts.

Si la plupart des designers apprécient cette fonte de caractère, une minorité en revanche l'exècre, notamment Erik Spiekermann, fondateur de United Designers à Berlin, qui l’assimile « à une armée de soldats nazis marchant en rangs serrés »[4].

[modifier] Déclinaisons

La police est disponible en plusieurs versions, parmi lesquelles le latin, le cyrillique, l'hébreu et le grec. Elles comprennent les jeux de caractèrs Unicode, les caractères spéciaux et les accents de l'hindi, l'ourdou, le cambodgien et le vietnamien. Enfin, pour compléter Helvetica, il a également été développé des variantes comprenant les systèmes d'écriture en chinois, japonais et coréen.

[modifier] Fontes voisines

Exemples de différences entre Arial et Helvetica
Exemples de différences entre Arial et Helvetica

Arial est une police d'inspiration similaire établie en 1982 par Monotype et choisie par Microsoft pour Windows. Elle diffère cependant d'Helvetica en plusieurs points, même si la largeur des caractères est identique et qu'un néophyte ne les distingue pas. Les majuscules C, G et R, ainsi que les minuscules a, e, r et t, sont pratiques pour différencier rapidement les deux polices de caractères. Typiquement, Helvetica « coupe » les caractères de façon horizontale ou verticale, alors qu'Arial les coupe globalement suivant un axe oblique. Les arrondis du dessin des lettres des deux polices diffèrent (le a, le r...). De plus, le G d'Helvetica possède un trait supplémentaire qui lui confère une plus grande stabilité visuelle. Mais c'est surtout la patte droite du R qui diffère radicalement entre les deux polices.

Il existe également des versions « génériques » d'Helvetica qui sont dessinées par différentes fonderies, notamment Monotype Imaging avec la fonte CG Triumvirate, ParaType avec Pragmatica ou encore Bitstream et sa fonte Swiss 721 dont l'usage en presse est relativement répandu.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. ab Lars Müller, Helvetica: Homage to a Typeface, 2002
  2. http://www.helveticafilm.com/ site officiel du film
  3. http://www.liberation.fr/culture/280777.FR.php
  4. http://www.liberation.fr/culture/280777.FR.php, consulté le 21 décembre 2007