Habib Bourguiba Jr.

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Habib Bourguiba Jr. (gauche) en compagnie de ses parents (1956)
Habib Bourguiba Jr. (gauche) en compagnie de ses parents (1956)

Habib Bourguiba Jr., né le 9 avril 1927 à Paris[1], est un diplomate et homme politique tunisien.

Fils unique d'Habib Bourguiba[1] — libérateur puis bâtisseur de la Tunisie moderne en devenant son premier président en 1957 — et de sa première épouse Mathilde Le Fras (née Lorrain), il occupe divers postes diplomatiques à travers le monde avant de servir comme conseiller de son père.

Sommaire

[modifier] Carrière diplomatique

En 1956, il fait la connaissance de John Fitzgerald Kennedy, alors que celui-ci est encore sénateur, pour le sensibiliser à la question de l'indépendance algérienne[2]. Alors ambassadeur de Tunisie à Washington, il sera le premier ambassadeur à présenter à Kennedy ses lettres de créance au lendemain de l'accession de celui-ci à la Maison Blanche. « Vous vous rendez compte que nous créons un précédent » déclare alors Kennedy. « C'est la première fois qu'un ambassadeur fils de président présente des lettres de créance à un président fils d'ambassadeur »[2].

Il fut ambassadeur à Rome, puis deux ans plus tard, en novembre 1958, il est nommé ambassadeur de Tunisie en France. La rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en juillet 1961, marquant les prémisses de la crise de Bizerte, met fin à ses fonctions. En 1964, il remplace Mongi Slim comme ministre des affaires étrangères. Le 3 février 1969, il est le premier membre du gouvernement tunisien à être reçu en France depuis l'indépendance[3]. Il conserve la direction du ministère jusqu'en 1970 puis devient brièvement ministre de la justice (juin à novembre 1970) avant d'être nommé par son père, le 26 décembre 1977, comme son conseiller spécial. Il est évincé du palais présidentiel, dans le cadre de la lutte pour la succession de son père, le 7 janvier 1986.

[modifier] Rôle économique

Il fonde puis dirige, de 1971 à 1988, la Banque de développement économique de la Tunisie, qui joue un rôle essentiel dans l'essor économique du pays en drainant de nombreux capitaux étrangers, dont ceux des pays du Golfe[2]. Il est par ailleurs l'un des premiers responsables tunisiens à découvrir l'informatique à ses tout débuts, en 1983, et à comprendre le potentiel qu'il offre alors. Immédiatement, il fonde l'École nationale des sciences de l'informatique et créé l'Institut de recherches des sciences informatiques de Tunis[2]. Aujourd'hui actionnaire (à hauteur de 5,4%) et administrateur de la Banque internationale arabe de Tunisie, il est membre du Club de Monaco constitué en mars 2002 par des personnalités internationales, dont le prince Albert II de Monaco, en vue de contribuer à la recherche de la paix dans le bassin méditerranéen[2].

[modifier] Vie privée

Icône de détail Article détaillé : Famille Bourguiba.

Bourguiba Jr. est marié à Neïla Zouiten, fille de Chedly Zouiten (figure de l'Espérance sportive de Tunis), et père de trois enfants[2] : Mouezz, Mahdi et Meriem.

[modifier] Références

  1. ab (fr) Samir Gharbi et Sonia Mabrouk, « Vingt ans, vingt dates », Jeune Afrique, 22 octobre 2007
  2. abcdef (fr) Abdelaziz Barrouhi, « Habib Bourguiba Junior. Fils de l'ancien président tunisien », Jeune Afrique, 4 avril 2004
  3. (fr) Communiqué franco-tunisien publié à l'issue de sa visite en France (Quai d'Orsay)


Précédé de :
Mongi Slim
Ministre des affaires étrangères de la Tunisie
1964-1970
Suivi de :
Mohamed Masmoudi
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