Gustave Roussy

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Gustave Roussy, né à Vevey le 24 novembre 1874 et mort le 30 septembre 1948, est un neurologue, neuropathologiste et cancérologue français d'origine suisse.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d'une famille calviniste qui avait fui les Cévennes après la révocation de l’édit de Nantes, il commence ses études médicales à Genève en 1895, puis s'inscrit à la faculté de médecine de Paris, où il est nommé interne en 1901. C'est Jules Dejerine, lui aussi né en Suisse et émigré à Paris, qui est son maître de thèse. En 1907, Roussy acquiert la nationalité française et épouse Henriette Thomson, fille d’un ancien Premier Ministre.

C'est en visitant plusieurs instituts de pathologie allemands que lui vient l’idée de créer en France des centres spécialisés contre le cancer. À 40 ans, il devient professeur agrégé d’anatomie pathologique. Pendant la Première Guerre mondiale, il est chef du service de neurologie de la 7e région militaire de Besançon, où il publie plusieurs articles sur les conséquences psychiatriques de la guerre et les séquelles des blessures médullaires. En 1926, il devient titulaire de la chaire d’anatomie pathologique. Il est élu doyen de la faculté de médecine en 1933, puis recteur de l’Académie de Paris en 1937.

Parallèlement, il crée à l’hôpital Paul-Brousse, sur les hauteurs de Villejuif, le premier centre anticancéreux associé à un laboratoire de cancérologie expérimentale, dont il confie la direction à Charles Oberling. Inauguré sous le nom d'Institut du cancer par Albert Lebrun en 1934, il porte le nom d'Institut Gustave-Roussy depuis 1950.

En 1939, Roussy est élu membre de l'Académie des sciences. En 1941, il est démis de ses fonctions de recteur de la Sorbonne par le gouvernement de Vichy pour avoir participé avec des étudiants à des manifestations contre l'occupant allemand. Il récupère son poste à la Libération, en 1944.

La fin de sa carrière est assombrie par des affaires politiques. En 1947, alors qu'il siège au Conseil des Ministres, il est accusé de détourner illégalement des fonds en Suisse et doit démissionner. Ne supportant pas la campagne de presse humiliante dont il est l'objet, il fait une première tentative de suicide par empoisonnement. Il épuise ensuite ce qui lui reste d'énergie dans une bataille juridique qu'il finit par gagner et se suicide le 30 novembre 1948.

[modifier] Ses travaux

  • 1907 : Sa thèse de doctorat porte sur l’étude du syndrome thalamique, encore souvent appelé aujourd’hui « syndrome de Dejerine-Roussy », caractérisé par des douleurs intenses et une diminution de la sensibilité d'une moitié du corps.
  • 1909 : Ses observations sur le cancer sont récompensées par le prix Lallemand de l'Académie des sciences.
  • 1914 : Il publie avec Jean Lhermitte un traité préfacé par Pierre Marie et intitulé Techniques anatomopathologiques du système nerveux (anatomie macroscopique et histologie).
  • 1926 : Il décrit avec Gabrielle Lévy la dystasie aréflexique héréditaire, plus tard connue sous le nom de syndrome de Roussy-Lévy. On sait maitenant qu'il s'agit d'une des nombreuses variétés de neuropathie périphérique héréditaire.

[modifier] Article connexe

[modifier] Lien externe

[modifier] Source

  • G. Rancurel, Les Noms en neurologie, 2001.
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