Groupe Collaboration

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Le Groupe Collaboration (1941-1945) était un groupe favorable à la collaboration avec l'occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Historique du Groupe Collaboration

Le Groupe Collaboration prolonge le Comité France–Allemagne (1935-1939). Créé officieusement à l'automne 1940 par l'écrivain Alphonse de Châteaubriant, il est autorisé en février 1941 par les autorités d'occupation. Il est fortement soutenu par l'ambassadeur Otto Abetz.

Collaboration regroupe des intellectuels et des bourgeois cultivés, conservateurs, aux fortes tendances antidémocratiques. Il se réclame de Pétain et de la révolution nationale. Il milite pour une Europe unifiéé sous direction allemande.

Collaboration essaime des groupes locaux en zone nord et en zone sud (33 comités en zone sud). Il organise de nombreuses conférences à thèmes (économique, social, scientifique, artistique, littéraire, jeunes) en vue de favoriser la collaboration avec l'Allemagne nazie dans tous les domaines.

Cercle de notables, Collaboration tente de s’élargir :

  • lancement d’un mouvement politique : Les Gerbes françaises (qui est un échec).
  • participation au Front révolutionnaire national de Marcel Déat en 1943.
  • lancement d’un mouvement de jeunes : « Collaboration-Jeunesse », puis les Jeunes de l’Europe nouvelle.

[modifier] Personnalités du Groupe Collaboration

[modifier] Le comité directeur

(source : Lambert et Le Marec)

  • Président : Alphonse de Châteaubriant.
  • Vice-président : Jean Weiland (ancien représentant en champagne, vieil ami de Otto Abetz et Joachim von Ribbentrop).
  • Vice-président : René Pichard du Page (cousin d'Alphonse de Châteaubriant, conservateur à la bibliothèque de Versailles et auteur d'ouvrages sur le sujet).
  • Secrétaire général : Ernest Fornairon (écrivain).
  • Trésorier : Thérol, puis madame R. Lechat.
  • Chargé de mission : le colonel Alfred Bocher.

[modifier] Comité d’honneur

(source : Lambert et Le Marec)

[modifier] Sections

(source : Burrin)

  • Section économique et sociale dirigée par l'architecte Paul Marme.
  • Section scientifique dirigée par le chirurgien Charles Claoué, qui sauva de nombreux juifs de la déportation en les opérant du nez.
  • Section littéraire dirigée par Abel Bonnard et José Germain.
  • Section juridique dirigée par le professeur Le Fur.
  • Section artistique subdivisée en trois : art dramatique, dirigée par l'auteur dramatique Jean Sarment ; musique, dirigée par Max d'Olonne, directeur de l'Opéra-comique, et avec comme présidents d'honneur les compositeurs Florent Schmitt et Alfred Bachelet ; arts plastiques, dirigée par Georges Grappe, conservateur au musée Rodin, avec comme vice-présidents Othon Friesz et Paul Belmondo.

[modifier] Les Jeunes de l’Europe nouvelle (JEN)

Collaboration-Jeunesse puis les Jeunes de l’Europe nouvelle (JEN) est créé en mai 1941 par le groupe Collaboration pour inciter à la collaboration entre jeunes français et jeunes allemands (chantier de jeunesse franco-allemand, sport, échanges, etc.).

Le mouvement est appelé ainsi en référence, très ambigüe, au journal de la féministe et humaniste Louise Weiss (doyenne du Parlement européen en 1979) "L'Europe nouvelle" dont les JEN occupent les locaux, à Paris.

[modifier] Comité directeur des JEN :

  • Président 1 : Marc Augier (né en 1908, organisateur du Centre laïc des auberges de jeunesses laïques (ou CLAJ) (1935), membre du parti socialiste SFIO et du syndicat national des instituteurs, membre du cabinet de Léo Lagrange dans le gouvernement du Front populaire (1936), délégué au Congrès mondial de la jeunesse (1937). Il passe alors au nazisme qui le fascisne par son culte du sport et de la jeunesse. En 1941 : Marc Augier créé les Jeunes de l’Europe nouvelle puis part à la LVF. En 1942, fonde le journal de la LVF, « Le combattant européen », part à la Division SS française Charlemagne dont il devient l’officier politique. En 1945, s’enfuit en Argentine. Devient lieutenant-colonel des troupes de montagne en Argentine. Rentre en France en 1943 où il devient écrivain sous le nom de Saint-Loup. Mort en 1990).
  • Président 2 : Jacques Schweizer (né en 1904, avocat, militant d'extrême-droite aux Jeunesses patriotes, puis président des Jeunesse nationales et sociales, qui succèdent aux JP. Après 1945 : condamené à mort mais gracié, devient conseiller juridique, meurt en 1981).
  • Vuillot

[modifier] Membres des JEN

« A ses début, c’est-à-dire avant le départ d’Augier pour le front de l’Est, Collaboration-Jeunesse sera principalement compos d’anciens Ajistes » (Lambert et Le Marec, page 170). Les JEN compteront un maximum de 1.500 membres (Lambert et Le Marec).

[modifier] Sources

  • Philippe Burrin, La France à l'heure allemande 1940-1944, Le Seuil, 1995.
  • Pierre Philippe Lambert et Gérard Le Marec, "Partis et mouvements de la Collaboration", Ed. Grancher, 1993.