Grève des studios Disney

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La Grève des studios Disney est un événement marquant de l'histoire des Studios Disney qui s'est produit en 1941 à partir du 29 mai. Elle provoqua un changement de mentalité parmi les équipes de Disney mais n'eut relativement pas d'effet sur la popularité de Walt Disney.

Sommaire

[modifier] Le contexte

Les années 1930 virent la naissance de nombreux syndicats dans l'industrie du cinéma et les autres industries. La Screen Actors Guild fut formée en 1933 et la première grève du secteur toucha en 1937 le studio new yorkais de Max Fleischer. La Screen Cartoonists' Guild fut formée dès l'année suivante en 1938.
Les syndicats réussirent suite à une forte pression à signer des contrats avec les studios de Walter Lantz, Screen Gems, George Pal et MGM. Leon Schlesinger du studio d'animation des Warner Brothers tenta une grève patronale mais fut contraint d'accepter les syndicats. Le studio Disney était malgré son importance, encore intouché par cette vague en raison d'un certain paternalisme exercé par Walt.

Alors que le film Blanche-Neige avait généré de gros bénéfices, les films suivants n'arrivaient pas à gagner de l'agent principalement à cause de la Seconde Guerre mondiale qui faisait rage en Europe et annulait près de 50% des revenues de la société. Ce manque força Disney à envisager de réduire ses effectifs mais aussi à revoir à la baisse les augmentations de salaire et les primes et brisa l'impression de sécurité d'embauche.

Les artistes de Disney étaient les mieux payés et travaillaient dans de bonnes conditions mais ils étaient devenu mécontent. Richard Schickel écrit dans son livre The Disney Version [1]: "De nombreux employés avaient donné une grande part de leur temps libre à Disney afin de finir le film Blanche-Neige en 1937" et malgré le fait que le ce dernier avait été un énorme succès, à la place de recevoir les bonus qu'ont leurs avait vaguement promis, ils durent faire face à liste de licenciement... La gestion des salaires était encore plus folle et la seule augmentation de salaire offerte par Disney durant ces années était la prime d'heures supplémentaires : Walt poussa le travail de certains employés tellement loin des 40 $ hebdomadaire que d'après le Wagner Labor Relations Act ils n'auraient plus été dénommé travailleur à salaire majoré de 50% mais majoré à plein temps.

Tandis que des animateurs importants tel que Bill Tytla et Art Babbitt étaient payés rapidement, tous les employés étaient au courant que les faibles salaires des assistants et des gens de la production n'arrivaient pas en temps et en heure. Babbit s'était donné ainsi pour tâche de payer son assistant de sa propre poche mais il fut licencié en 1941 pour ses activités syndicales, le studio n'ayant alors aucun syndicat.

D'après Schickel, Walt Disney aurait "répondu durement à la pression de sa situation économique difficile et grandissante". Les séances de travail sur les scénarios devinrent brutale. "Un animateur travaillant sur Fantasia prenait des leçons de piano à ses frais" pour accroître sa compréhension de la musique et quand Walt apprit la chose il aurait lancé "Qu'êtes vous, des espèces de tapettes". Cette citation doit être prise comme douteuse car d'autres sources plus amicales vis-à-vis de Schickel, Disney aurait apprécié l'intérêt de l'artiste pour les autres formes d'art que l'animation. Ce qui correspond plus à l'attitude de Walt et la genèse du film Fantasia. Dans la biographie de Walt Disney écrite par Bob Thomas[2], Disney aurait dit à un autre moment à propos de CalArts (20 ans plus tard) : "Ce que les jeunes artistes ont besoin, c'est une école où ils peuvent apprendre une variété de compétence, un lieu où existe une émulation".

Ce changement de situation fit que le studio devint une cible de la Screen Cartoonists' Guild. Le syndicat aurait été informé que la vague de licenciement toucherait exclusivement les employés syndiqués.

[modifier] La grève

La grève eut lieu dans les studios d'Hypérion Avenue alors que le déménagement pour ceux de Burbank était en cours. Les studios d'Hypérion Avenue fermèrent avant la fin de l'année 1941. Le studio préparait la sortie de son prochain film Dumbo.

La rumeur enfla lorsque Disney licencia l'animateur Art Babbitt le 26 mai 1941 pour la raison de "perturbateur". Ce dernier possédait de forts engagements syndicaux et politiques.

Peu de jours après le licenciement de Babitt (3 jours d'après Eddie Bowers [3]), 300 employés des studios Disney firent grève. Elle était menée par Herb Sorrell décrit comme sympathisant de l'extrême-gauche voir comme un espion russe par l'écrivain conservateur Peter Schweizer.

Ce fut la première du studio avec pour première revendication l'autorisation de représentation par des syndicats. À la surprise de Walt Disney, Tytla rejoignit les grévistes et l'expliqua ainsi :"J'étais pour les syndicats d'entreprise et j'étais en grève car mes amis l'étaient aussi. J'étais un sympathisant de leurs idéaux mais je n'ai jamais voulu faire quoi que ce soit contre Walt." La grève dura plus de deux mois et produisit une si grande fracture qu'elle modifia en profondeur l'histoire de l'animation aux États-Unis.

Bob Thomas évoque que Walt Disney aurait demandé un vote parmi les employés pour valider la grève mais Sorrel ayant eu peur de perdre le vote décida de mener la grève sans vote. Sorrel aurait aussi mis à contributions des personnes extérieures à l'entreprise, des "bagarreurs", afin de grossir le piquet de grève.

La grève dura 5 semaines. Vers la fin Walt Disney accepta une proposition de Nelson Rockefeller, alors à la tête du bureau des affaires sud américaines du Département d'État des États-Unis. Cette proposition consistait en une tournée de l'Amérique latine et pour Walt à être transformé en porte-parole.

Ce retrait de la scène permit la retombée des passions et durant son absence, la grève fut stoppée avec l'aide d'un médiateur fédéral qui trouva des solutions pour chaque revendication du syndicat.

Au moment où la grève prit fin, les États-Unis entrèrent dans la Seconde Guerre mondiale et cela marqua la fin de l'âge d'or de l'animation à Hollywood.

[modifier] Les conséquences

La grève eu pour principale conséquence des changements dans la mentalité des employés de Disney et dans le regard des personnalités de gauche vis-à-vis de la société. Les intellectuels qui vantaient[citation nécessaire] les "dessins animés et le jazz" comme les deux forment d'art que les États-Unis avaient offerts au Monde changèrent d'avis à propos de Walt qu'ils virent comme un membre supplémentaire du patronat.
Walt perdit le visage paternaliste qu'on lui donnait et le surnom de la société fut transformé de Mouse House (la maison de la souris) en Mouse Factory (l'usine de la souris) afin de rendre compte du sentiment interne d'industrialisation.

Le studio autorisa la présence des syndicats et permit qu'un bureau leur soit alloué.

Plusieurs animateurs partirent des studios suite à la grève, dont un groupe qui forma un nouveau studio d'animation, l'United Productions of America ou UPA.

Le film Dumbo conserve une trace de cette grève avec la scène des clowns, des caricatures de certains animateurs en grève, voulant "frapper le patron pour une augmentation".

Ironiquement, une affaire prud'homale "déloyale" fut initiée par Art Babbitt et se poursuivit dans les tribunaux alors qu'il était réquisitionné par l'armée. La procédure décida que Disney devait réembaucher Babbitt à son retour après la guerre.

[modifier] Réferences

  1. Richard Schickel, The Disney Version: The Life, Times, Art and Commerce of Walt Disney. New York: Simon and Schuster, 1968. (ISBN 1566631580)
  2. Bob Thomas, Walt Disney: An American Original. New York: Simon and Schuster, New York, 1976. (ISBN 0671223321)
    Bob Thomas, Walt Disney: An American Original, Hyperion Books, 1994 (réédition), 379 pages (ISBN 978-0786860272)
    (fr) Bob Thomas, Walt Disney, un américain original, Dreamland, 2006 (ISBN 978-2910027438)
  3. Biography of Bill Tytla par Eddie Bowers.
  • Sito, Tom. Drawing the Line: The Untold Story of the Animation Unions from Bosko to Bart Simpson. Lexington, Ky.: University Press of Kentucky, 2006. (ISBN 0813124077)

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