Ginkgo biloba
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Ginkgo |
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Ovules de Ginkgo biloba | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Sous-règne | Tracheobionta | ||||||||
Division | Ginkgophyta | ||||||||
Classe | Ginkgopsida | ||||||||
Ordre | Ginkgoales | ||||||||
Famille | Ginkgoaceae | ||||||||
Genre | |||||||||
Ginkgo L., 1771 |
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Nom binominal | |||||||||
Ginkgo biloba L., 1771 |
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Classification phylogénétique | |||||||||
Ordre | Ginkgoales | ||||||||
Famille | Ginkgoaceae | ||||||||
Statut de conservation IUCN : |
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Le Ginkgo biloba ou « Arbre aux quarante écus » ou « arbre aux mille écus » (银杏 yínxìng en chinois, maidenhair tree en anglais) est la seule espèce actuelle de la famille des Ginkgoaceae. Mieux, il est la seule espèce survivante de la division des Ginkgophyta. On en connaît sept autres espèces maintenant fossiles et le Ginkgo est souvent qualifié de « fossile vivant ». L'espèce est la plus ancienne espèce d'arbre connue puisqu'il serait apparu il y a plus de 270 Ma. Il est donc apparu avant les dinosaures et a survécu à tous les bouleversements climatiques de notre planète.
Sommaire |
[modifier] Historique
Le Ginkgo biloba est naturalisé dans le sud-est de la Chine. Il s'agit d'une espèce cultivée, la version sauvage ayant presque complètement disparu[1]. De là, il arrive au Japon et en Corée aux alentours du XIIe siècle.
Engelbert Kaempfer, médecin et botaniste allemand séjourna au Japon de 1690 à 1692 en mission pour la compagnie des Indes néerlandaises. Il fut le premier Européen à avoir fait une description de cet arbre dans son mémoire Amoenitatum exoticarum (publié en 1712).
Il rapporta des graines de Ginkgo en Hollande et c’est dans le jardin botanique d’Utrecht que les premiers Ginkgo Européens furent plantés vers 1750.
Le premier pied de Ginkgo biloba en France a été apporté par Auguste Broussonnet (1761-1807) qui l'avait reçu en présent par Sir Joseph Banks (1743-1820). Broussonnet le donne alors à Antoine Gouan (1733-1821) qui le plante dans le Jardin botanique de Montpellier. Il fleurit pour la première fois le 12 avril 1812. En 1795, une bouture prise sur ce Ginkgo de Montpellier est plantée au Jardin des plantes de Paris. Ces deux arbres sont toujours vivants à ce jour.
Par ailleurs, il s'agit du premier arbre à avoir repoussé dans la zone touchée par l'explosion de la bombe nucléaire à Hiroshima. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le ginkgo radiorésistant est le symbole même de la résistance et de la longévité.
[modifier] Origine du nom
Le nom d’« arbre aux quarante écus » vient du fait que le botaniste français M. de Pétigny a acheté, en 1788, 5 plants de Ginkgo à un botaniste anglais pour la somme considérable de 200 livres, soit 40 écus d’or.
Le nom d’« arbre aux mille écus » est aussi expliqué par l’aspect de ses feuilles qui deviennent jaunes dorées à l’automne et forment comme un tapis d’or à ses pieds.
Le nom latin Ginkgo vient de la forme japonaise ginkyō ぎんきょう du chinois 銀杏 (銀 yín « argent » 杏 xìng « abricot » ; 銀杏 yínxìng « abricot d’argent »). En japonais moderne, ces caractères chinois se prononcent ichoo イチョウ, la forme ayant donné son nom aux langues occidentales n’est plus usitée. Carl von Linné s’étant basé sur une description de Kaempfer dans laquelle était présente une faute (un g à la place du y), la faute est restée à la postérité. Deux chercheurs japonais ont montré pourquoi le y a été transformé en g. Engelbert Kaempfer était originaire de Lemgo, petite ville du nord de l’Allemagne. Or dans cette région le g se prononce y ([j], i mouillé). Soucieux de restituer la prononciation des termes japonais, il utilisa sa prononciation dialectale de l’alphabet latin.
Le mot biloba vient quant à lui de la forme caractéristique des feuilles, fendues en deux lobes.
[modifier] Description
Le Ginkgo biloba est un gymnosperme ( γυμνός, gymnos, «nu»; σπέρμἅ, sperma, «graine») ce qui signifie : « graine nue » (à l'opposé des angiospermes). Ses embryons de graines ne sont pas protégés par une coque pendant la pollinisation et sont exposés à l'air libre.
Le Ginkgo est un arbre de taille moyenne, pouvant atteindre 20 à 35 m. Leur durée de vie est très importante, puisque certains spécimens sont connus pour avoir plus de 2 500 ans.
L’écorce des jeunes Ginkgo est d’abord lisse puis devient craquelée et fissurée avec le temps. Sa couleur varie du brun au gris.
Ses feuilles sont uniques parmi les plantes porteuses de graines, puisque formées de deux lobes en forme de palmes. Elles n'ont pas de nervure centrale comme la quasi totalité des plantes modernes et atteignent de 5 à 15 cm de long.
La graine a une taille pouvant aller de 1 à 2 cm et est contenue dans un ovule de couleur jaune-brun de 2 à 3 cm de diamètre qu'on prend généralement pour un fruit. Avant l'automne, cet ovule est lisse et attirant mais toxique car il contient de l'acide butanoïque, il sent d'ailleurs le beurre rance, ou encore la vomissure à l'automne lorsqu'il commence à se rider. La graine, quant à elle, est comestible après dénoyautage.
[modifier] Reproduction
Le Ginkgo est un arbre dioïque, c'est à dire que chaque arbre est soit mâle soit femelle. Sa reproduction très primitive est une étape entre la reproduction des fougères et conifères et celle des plantes à fleurs.
En effet, après avoir produit ses ovules, le ginkgo femelle reçoit du pollen que le ginkgo mâle produit en énorme quantité. Ce pollen arrive sur l'ovule, germe et est piégé par un liquide pollinique où il se transforme en deux spermatozoïdes qui nagent vers le gamète femelle, ce qui rappelle la fécondation archaïque de la fougère. La fécondation peut encore s'effectuer même si l'ovule est tombé à terre. Une fois cette fécondation effectuée, la jeune plante se développe sans passer par le stade de la graine au sens botanique du terme.
La différence essentielle avec les plantes à fleurs se fait essentiellement au niveau de la production de l'ovule. Chez les plantes à fleurs, l'ovule est très petit et grossit une fois la plante fécondée en accumulant des réserves de nourriture pour le futur bébé (la graine). Chez le ginkgo, l'ovule est déjà plein de réserves nutritives même si celui-ci n'est pas fécondé et dans ce cas, elles auront été produites en pure perte. Une autre caractéristique du ginkgo est que l'ovule une fois fécondé n'a pas le pouvoir d'hibernation d'une graine et doit germer sans attendre.
À ce titre, on peut comparer l'ovule du ginkgo à un œuf de poule qui ne donnera un poussin que si la poule a été fécondée par le coq mais qui, dans le cas contraire aura été produit en pure perte.
La seule autre plante à ovules est le cycas.
Le sexe d'un arbre est difficile à déterminer avant la production des organes de reproduction (ovules ou pollen). En effet, seules les femelles produisent des ovules (et donc des graines). La plupart des Ginkgo plantés en ville sont des mâles obtenus par bouturage pour être sûr qu'ils ne produiront pas de graines nauséabondes au milieu de l'hiver.
La plante arrive à maturité sexuelle entre 20 et 30 ans et sa durée de vie peut excéder 1 000 ans[1]
[modifier] Autre caractéristique biologique
Le Ginkgo vit en symbiose avec une algue monocellulaire de type coccomyxa, découverte en 1992 et identifiée en 2000 dans la quasi-totalité des arbres et de ses tissus[1].
[modifier] Culture
Le Ginkgo est peu exigeant pour la qualité du terrain. Il aime cependant les sols siliceux ou silico-argileux frais.
Les arbres sont faciles à obtenir par germination des graines [2].
[modifier] Utilisation
[modifier] Médecine
Le Ginkgo a de très nombreuses applications médicales (circulation capillaire, vasodilatateur, circulation veineuse, etc.) [3] depuis plusieurs millénaires.
Riche en flavonoïdes, l'extrait de feuilles de ginkgo est un puissant antioxydant. Son utilisation pharmaceutique a été proposée pour ses capacités vaso-dilatatrices ce qui permettrait de traiter les problèmes de mémoire, la sénilité, les problèmes de peau. Mais aussi pour les varices, hémorroïdes, jambes lourdes.
Il permettrait aux personnes atteintes du Syndrome de Raynaud de supporter le froid[4].
Il contient également des terpènes, isolés en 1932 par Furakawa et appelés gingkolides. Leur structure est identifiée dans les années 1960. Elias James Corey, prix Nobel de chimie, fait la synthèse de l'un d'eux, le gingkolide B.
[modifier] Alimentation
La graine de Ginkgo entre dans la composition du chawanmushi japonais. Les graines, comparables aux pistaches, sont une nourriture traditionnelle en Chine, souvent servie aux mariages ; elles sont parfois aussi considérées comme aphrodisiaques.
[modifier] Ornement
On trouve des Ginkgo aujourd'hui dans de nombreuses rues et parcs des grandes villes en raison de sa résistance à la pollution. L'arbre est cultivé intensivement (en particulier pour l'usage médicinal de ses feuilles) en Europe, au Japon, en Corée et aux États-Unis[réf. nécessaire].
À cause de l'odeur rance très désagréable de sa graine, les Gingko plantés ont plutôt tendance à être des arbres mâles.
[modifier] Symbole
La feuille de Ginkgo est le symbole de la ville de Tōkyō au Japon.
Le Ginkgo biloba est également l'arbre fétiche de la ville de Weimar (Allemagne) dans laquelle Goethe résida.
«
»
Dieses Baums Blatt, der von Osten
Meinem Garten anvertraut,
Giebt geheimen Sinn zu kosten,
Wie's den Wissenden erbaut,
Ist es Ein lebendig Wesen,
Das sich in sich selbst getrennt?
Sind es zwei, die sich erlesen,
Daß man sie als Eines kennt?
Solche Frage zu erwiedern,
Fand ich wohl den rechten Sinn,
Fühlst du nicht an meinen Liedern,
Daß ich Eins und doppelt bin?
Traduction:
La feuille de cet arbre, qui, de l’Orient,
Est confiée à mon jardin,
Offre un sens caché
Qui charme l’initié.
Est-ce un être vivant,
Qui s’est scindé en lui-même,
Sont-ils deux qui se choisissent,
Si bien qu’on les prend pour un seul ?
Pour répondre à ces questions,
Je crois avoir la vraie manière :
Ne sens-tu pas, à mes chants,
Que je suis à la fois un et double ?
— Johann Wolfgang von Goethe, Le Divan oriental-occidental, Gingko biloba, (traduction de Henri Lichtenberger)
[modifier] Voir aussi
- Noix de ginkgo
- Ginkobiloba (groupe musical).
[modifier] Galerie de photos
[modifier] Notes et références
- ↑ a b c Trémouillaux-Guiller, Gingko biloba : le rescapé et son algue, Pour la Science, février 2008, p76-81
- ↑ Cultiver le Ginkgo biloba
- ↑ Listing de références sur le Ginkgo
- ↑ Le ginkgo sur eutraco.com
[modifier] Liens externes
- Ginkgo biloba dans Flora of North America (en)
- Ginkgo biloba dans Flora of China (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Ginkgo biloba L., 1771 (fr)
- Référence ITIS : Ginkgo biloba L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI Taxonomy : Ginkgo biloba (en)
- Référence IUCN : Ginkgo biloba L. (en)
- Référence GRIN : espèce Ginkgo biloba L. (en)
- Fonds documentaire ARKive (photographies, extraits sonores et vidéos) : Ginkgo biloba (en)
- The Ginkgo Pages
- TheMedicine.NET Ginkgo Biloba
[modifier] Bibliographie
- Ginko et maladie d'Alzeimer. Entre placebo et efficacité très modeste. in Prescrire : Bien utiliser les plantes en situations de soins, numéro spécial été 2007, T. 27, n0 286.