Galerie de France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Galerie de France, créée en 1942 et fermée en 2006, fut dans les années 1950 et 1960, sous l'impulsion de Myriam Prévot et Gildo Caputo, l'une des plus importantes galeries parisiennes.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] 1942-1950

Ouverte avec l'aide de Jacques Lambert en février 1942 par Paul Martin, industriel d'origine lyonnaise, assisté par Raimond Herbet, la Galerie de France expose dès février 1943, "12 peintres d'aujourd'hui", préfacés par Gaston Diehl (Bazaine, Bores, Estève, Fougeron, Gischia, Lapicque, Le Moal, Manessier, Pignon, Robin, Singier et Jacques Villon). Plusieurs de ces peintres avaient fréquenté dans les années 1930 l'Académie Ranson, la plupart avaient participé aux travaux de l'Exposition internationale de 1937 puis à l'exposition des "Vingt jeunes peintres de tradition française", organisée par Bazaine en 1941, première manifestation de la peinture d'avant-garde sous l'Occupation.

"La Galerie devient un lieu de rencontre. Pour certains, un réconfort et un recours. Picasso, de son regard noir, intensément attentif, suit - et contrôle presque - tout ce qui naît alors de nouveau et d'inattendu. Braque, silencieux, s'y arrête souvent. Éluard et Jean Paulhan s'y rencontrent", se souviendra Raimond Herbet (Les années 60 à la Galerie de France, Donation Mario Prassinos, 1993, p. I).

[modifier] 1951-1981

Cédée à la fin de 1950 par Paul Martin à Myriam Prévot et Gildo Caputo (qui avaient animé de 1945 à 1947 la galerie Drouin et, après 1947, la galerie Billiet-Caputo), la Galerie de France réunit dans "Présences 1951", sa première exposition en janvier 1951, Borès, Dominguez, Estève, Gischia, Jacques Lagrange, Lapicque, Le Moal, Manessier, Pignon, Prassinos, Singier, Soulages, Tailleux et Tal Coat.

Présentant la plus large part des peintres de la non figuration et de l'abstraction lyrique, elle devient dans les années 1950 et 1960 l'une des plus importantes galeries d'art parisiennes. "La Galerie de France était alors une véritable institution, elle dominait la vie artistique internationale et était devenue le lieu d'exposition obligatoire de tout artiste venant du monde entier qui recherchait la consécration de Paris, pour quelque temps encore capitale mondiale de l'art. Grands prix internationaux pour ses artistes, expositions muséales tous azimuts (le Musée d'Art Moderne, de la Ville de Paris était devenu une véritable succursale de la galerie), listes d'attente pour les collectionneurs", écrit Jean-Robert Arnaud ("Cimaise", 1990, p. 7).

Après le suicide de Myriam Prévot en juillet 1977, Gildo Caputo continue de diriger la galerie jusqu'en 1981.

Au long de trois décennies la galerie aura notamment présenté des expositions de :

  • Pierre Alechinsky (1962, 1963, 1966, 1968, 1971, 1973, 1977, 1978)
  • Anna-Eva Bergman (1958, 1962, 1968, 1977)
  • Paul Berçot (1954)
  • Christian Dotremont (1971, 1975, 1978)
  • Hans Hartung (1956, 1958, 1961, 1962, 1964, 1966, 1969, 1971, 1974, 1977, 1979)
  • Jean Le Moal (1956, 1959, 1974)
  • Alfred Manessier (1952, 1956, 1958, 1959, 1966, 1970, 1975, 1978)
  • Maryan (1958, 1960, 1965, 1974, 1978)
  • Zoran Music (1953, 1956, 1958, 1960, 1964, 1967, 1970, 1978, 1981)
  • Édouard Pignon (1952, 1953, 1955, 1958, 1960, 1962, 1968, 1970, 1973, 1976)
  • Serge Poliakoff (1964, 1973, 1977)
  • Mario Prassinos (1953, 1955, 1957, 1960, 1964, 1966, 1972, 1976)
  • Gustave Singier (1952, 1955, 1957, 1959, 1961, 1966, 1967, 1969, 1972)
  • Pierre Soulages (1956, 1960, 1963, 1967, 1972, 1974, 1977)
  • Zao Wou-Ki (1957, 1960, 1963, 1967, 1970, 1972, 1975, 1980),

mais aussi les œuvres de Oscar Dominguez (1951), Reynold Arnould (1951, 1954), Victor Brauner (1952), Félix Labisse (1952, 1957), Victor Brauner (1952), Jacques Lagrange (1953), Léon Gischia (1954), Marta Colvin (1967).

[modifier] 1981-2006

En 1985 Catherine Thieck reprend la direction de la galerie, installée 54 rue de la Verrerie, y exposant de nouveaux artistes (Rebecca Horn, Jean-Pierre Raynaud, Martial Raysse, Gilles Aillaud, Alain Jacquet, Michelangelo Pistoletto, le cinéaste Abbas Kiarostami).

[modifier] Bibliographie

 : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Marc Albert Levin, Galerie de France, Myriam Prevot - Gildo Caputo, 20 ans d'association, dans "Cimaise", n° 73, Paris, 1965 (14 p.).
  • Gildo Caputo, dans "Cimaise", n° 205, Paris, avril-mai 1990, pp. 5-105.
  • Raimond Herbet, Souvenirs, Musée National d'Art Moderne, Paris
  • Les années 60 à la Galerie de France, au temps de Myriam Prévot et Gildo Caputo (textes de Raimond Herbet, Yo Prassinos, Pierre Descargues, Jean-Jacques Levèque, Pierre Alechinsky, Jean-François Revel, Frédéric Megret, Christian Dotremont, Ida Barbarigo, François Le Lionnais, Pierre Descargues, Pierre Restany, Pierre Volboudt, Gildo Caputo, Michel Ragon, Georges Boudaille, Alfred Manessier, Myriam Prévot, Pierre Cabanne, Jean-Louis Ferrier, André Pieyre de Mandiargues, Bernard Dorival, Pierre Soulages), Donation Mario Prassinos, Chapelle Notre-Dame-de-Pitié, Saint-Rémy-de-Provence, 1993.

[modifier] Liens internes