Georges Braque

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Le Signe, de Georges Braque, 1953
Le Signe, de Georges Braque, 1953
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Georges Braque, était un peintre et sculpteur français né à Argenteuil (Seine-et-Oise, actuellement Val-d'Oise) le 13 mai 1882 et mort à Paris le 31 août 1963. Il fut, avec Pablo Picasso, l'un des initiateurs du cubisme.

Sommaire

[modifier] Biographie

Georges Braque : « Je fuis mon semblable, dans tout semblable il y a un sosie. »

Georges Braque grandit au sein d’une famille d’artisans. Il passe sa jeunesse au Havre et étudie à l'École des Beaux-Arts de 1897 à 1899 dirigé par Charles Lhuillier. Il y fait la connaissance d'Othon Friesz. Sa première formation comme peintre décorateur, il la doit à son père, Charles Braque, entrepreneur-peintre en bâtiment.

À Paris, il suit les cours d'un maître décorateur et obtient son certificat d'artisanat en 1901. L'année suivante, il entre à l'académie Humbert qu'il fréquente jusqu'en 1904. C'est là qu'il rencontre Marie Laurencin et Francis Picabia.

[modifier] Du Fauvisme au cubisme

Il peint ses premières œuvres sous l'influence de l'impressionnisme jusqu'à ce qu'il découvre au Salon d’Automne de 1905 les toiles d'Henri Matisse et d'André Derain. Puis débute une collaboration artistique avec Othon Friesz avec qui il fait un séjour à Anvers, puis l'année suivante à L'Estaque (Bouches-du-Rhône) d'où il rapporte des tableaux fauves aux couleurs pures et aux compositions géométriques. ( « Souvenirs d'Anvers » ). Ses tableaux sont exposés en mars 1906 au Salon des indépendants.

En 1907, année capitale pour lui, il est marqué par l'exposition de tableaux de Paul Cézanne au Salon d’Automne, une première pour le peintre aixois un an après sa mort. Il commence à élaborer un nouveau système de représentation en se basant sur la simplification et la géométrisation des formes et la mise à plat de la perspective. Puis il rencontre Pablo Picasso qui peint alors « Les Demoiselles d'Avignon ». C’est pour lui une révélation. En accord avec ces deux influences et son intérêt pour l’art primitif, son orientation picturale est complètement bouleversée. Alors il peint, de décembre 1907 à juin 1908, « Le Grand nu » dans lequel il représente les volumes par de larges hachure cernées de noir.

[modifier] La période cubiste

Lors de l’exposition de ses toiles à la galerie Kahnweiler, le critique Louis Vauxcelles compare sa peinture à un amoncellement de petits cubes. Le mot est dit, de 1909 à 1912, Braque et Picasso élaborent les théories du cubisme. L'artiste ne va plus chercher à copier la nature mais à la décomposer en masses pour la recomposer.Il représentera le modèle selon plusieurs points de vue, mais en une seule image fixe (comme si le peintre tournait autour du modèle pour en peindre l’intégralité). Ainsi aura lieu une multiplication des facettes. Les formes seront alors géométrisées et simplifiées ainsi que les couleurs qui seront majoritairement des camaïeu de gris et de bruns. Il s’agit d’une peinture toujours figurative mais complexe. Parallèlement, Georges Braque poursuit sa peinture de paysages influencée par Cézanne, paysages qu'il finit par abandonner pour les natures mortes pour lesquelles il est très connu (Guitare et Compotier en 1909).Il a aussi peint quelques figures comme Torse de femme en 1911.

En 1911, il s’aperçoit que sa peinture s’éloigne trop du modèle. Sa peinture tend vers l’abstraction et cela lui déplaît. Pour renouer avec le réel, il innove avec l’introduction directe dans sa peinture d'objets du réel. Dans Le Portugais, il ajoute des lettres et des chiffres peints au pochoir. Se souvenant de sa formation d'artiste décorateur il fera des imitations de matière notamment dans Femme à la guitare en 1913. Georges Braque introduit également dans sa peinture des collages, que ce soit de papiers peints, de journaux, d’affiches. Cette technique est appelée papiers collés. Il est maintenant plutôt question d’aplats de papier dans un plan frontal que d’amoncellement de volumes, c'est la phase synthétique du Cubisme.

[modifier] Retour vers la réalité

La Première guerre mondiale interrompt l'étroite collaboration avec Picasso.
Braque est mobilisé et doit participer au grand carnage, envoyé au front il est gravement blessé à la tête dès 1915 et doit être trépané, il ne pourra recommencer à peindre qu'en 1917. Son style et ses recherches évolueront dès lors plus individuellement mais il restera toujours préoccupé par la représentation du sujet comme le prouve ses très nombreuses études d'ateliers, de guéridons ou de natures mortes. Il attachera une très grande importance à la matière de ses couleurs, aux libertés des formes et au rythme de ses figures. Il poursuit son œuvre dans la même perspective du cubisme,en le faisant évoluer vers des formes moins anguleuses et des tons plus colorées,un peu plus proches de la réalité.Il peindra, de manière plus traditionnelle, dès 1918, des séries de guéridons et de cheminées de 1922 à 1927. Il fait une sorte de "retour à l'ordre" en peignant des Canéphores évoquant les porteuses d'offrandes de l'Antiquité grecque. Braque travaille avec des verts, des bruns et des noirs jusqu'en 1928 où les couleurs réapparaissent et la matière devient plus fluide. Vers 1930, il exécute plusieurs séries : baigneuses, plages, falaises. Puis jusqu’en 1938, il peint des natures mortes décoratives comme la Nappe rose (1933) et la Nappe Jaune (1935).

[modifier] Approfondissement

La guerre est pour G. Braque synonyme d'austérité et d'accablement. Il se tourne encore plus vers les objets de la quotidienneté de cette période d'occupation, le verre de vin ou le morceau de pain, les poissons. En 1942 sa production devient encore plus féconde, il achève [le poële], plusieurs [guéridons]et des compositions réintroduisant la figure humaine [la patience]ou décorative [Intérieur à la palette]. En 1945, atteint d’une grave maladie, il doit s’arrêter de peindre pendant plusieurs mois. De 1949 à 1956, il compose « les Ateliers », huit toiles aux tons légèrement funèbres (aux couleurs éteintes). Ce sont les fruits des recherches, souvenirs et évolutions du peintre. Ces œuvres sont le couronnement de nombreuses années de travail inconditionnel. Déjà apparaît dans ces travaux, le thème de l'oiseau à la forme très schématisée. L'essor de son vol, de sa liberté, de ses jeux avec la pesanteur et l'espace, de ses migrations semblant sans limites, en ont fait un symbole de rêve, de paix et d'évasion. Pour lui, il s'agit aussi d'un message adressé à son ami Laurens, décédé. La peinture reste pour Braque cet espace d'absolu et il continuera ses recherches loin des modes et des salons parisiens.
Il réalise également de nombreux travaux de décoration comme la sculpture de la porte du tabernacle de l'église d'Assy en 1948 ou, de 1952 à 1953, la décoration du plafond de la salle étrusque du musée du Louvre, sur le thème de l'oiseau. Il devient ainsi le premier peintre exposé au Louvre de son vivant. On lui doit aussi la création des cinq vitraux de la chapelle de Varengeville-sur-Mer en 1956.

Par ses qualités humaines, la sagesse de son caractère et sa personnalité très attachante, il sera un des peintres les plus marquants pour les nouvelles générations (en particulier pour Nicolas de Stael). Reconnu internationalement comme l'un des peintres majeurs du XXème siècle, il meurt le 31 aout 1963 à Paris. Il est enterré au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer.

[modifier] Quelques œuvres

  • La Guitare : « Statue d’épouvante », Classée dans le cubisme (novembre 1913).
  • Le Grand nu (1907)
  • " Le Portugais"(1911), huile sur toile 116,5x81,5cm, Bâle, Kunstmuseum
  • "Coupe à Fruits et Verre" (1912), fusain et papiers collés, 62x44,5cm, coll.part.
  • "L'Estaque" (1908), huile sur toile, 60,3x50,2cm, N-Y, the Museum of Modern Art
  • le gueridon

[modifier] Bibliographie

  • Marcel Brion, Braque, Somogy, 1963
  • Philippe Colignon, Le Trésor des bijoux de Braque créés par Heger de Löwenfeld, Art International Publishers/Circe, 1995, 113 p.
  • Métamorphoses de Braque, de Raphaël de Cuttoli et Baron Heger de Loewenfeld - Editions France Art Center - Paris 1989
  • Georges Braque et le paysage de L'Estaque à Varengeville 1906-1963, catalogue de l'exposition au Musée Cantini à Marseille, Hazan, 2006, avec des textes de Claude Esteban, Claude Frontisi, Théodore Reff et Véronique Serrano.

[modifier] Principales expositions

  • « Les Métamorphoses de Braque », Mairie de Saint-Nom-La-Bretèche, du 13 janvier au 4 février 2007.
  • « Georges Braque et le paysage de L'Estaque à Varengeville 1906-1963 », musée Cantini de Marseille, 2006.
  • « Braque, la poétique de l'objet », Centre des Rencontres Économiques et Culturelles de Dinan, 2006.
  • « Braque Friesz », musée de Lodève, 2005

[modifier] Liens externes