Gédéon Tallemant des Réaux

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Gédéon Tallemant des Réaux
Image:GedeonTallemantdesRéaux.jpg
Naissance 7 novembre 1619
Décès 6 novembre 1692
Activité mémorialiste
Nationalité France France
Œuvres principales Historiettes
Pour les articles homonymes, voir Tallemant.

Gédéon Tallemant des Réaux[1], né le 7 novembre 1619 à La Rochelle, mort le 6 novembre 1692 à Paris, est un écrivain et poète français connu pour ses Historiettes, un recueil de courtes biographies de ses contemporains.

Sommaire

[modifier] Vie

Tallemant des Réaux était d’une riche famille de banquiers huguenote de La Rochelle ; le nom de « des Réaux » vient d’une petite propriété qu’il avait achetée en 1650. Monté très jeune à Paris, il est envoyé à l’âge d’environ dix-huit ans en Italie avec son frère François, abbé Tallemant. À son retour à Paris, son père lui obtient la charge de conseiller au parlement à l’obtention de ses diplômes en droit civil et canon. Détestant sa profession, il décide de chercher une autre forme de revenu en épousant sa cousine Élisabeth de Rambouillet. Son demi-frère avait épousé une d'Angennes qui lui assure ses entrées à l’Hôtel de Rambouillet.

N’ayant aucune admiration pour le roi Louis XIII, la marquise Catherine de Rambouillet fit profiter la curiosité de Tallemant de ses histoires qui étaient d’une réelle valeur historique sur les règnes d’Henri IV et de Louis XIII. La société de l’Hôtel de Rambouillet fut un champ d’observation aiguë pour ses remarques impitoyables mais jamais fausses. Dans ses Historiettes, il dresse des portraits d’écrivains tels que Voiture, Guez de Balzac, Malherbe, Chapelain - Boisrobert, Conrart, Des Barreaux, Gombauld, Scarron, Malherbe, La Fontaine, Pascal, Marie de Gournay, Marie-Catherine de Villedieu, l’abbé d’Aubignac, Pierre Corneille, Georges de Scudéry, Madeleine de Scudéry, Madeleine de Sablé, Marie de Sévigné ou Racan. Il parle aussi de personnalités politiques comme Richelieu, de célébrités comme l’acteur Mondory et des courtisanes à scandale comme Marion Delorme, Ninon de Lenclos ou Angélique Paulet.

Les Historiettes sont d’une valeur inestimable pour l’histoire littéraire du XVIIe siècle. Publiée semi-clandestinement, cette œuvre demeurée en manuscrit jusqu’à sa publication en 1834-6 suscita, au mieux, l’incrédulité et, au pire, l’indignation : ce n’était pas là l’image que le XIXe siècle voulait avoir du Grand Siècle. Néanmoins, des témoignages indépendants ont désormais établi l'exactitude de la substance de ses rapports.

Lié à Conrart, Tallemant des Réaux était également poète et, même si sa renommée actuelle émane de ses Historiettes, il a contribué, en tant que tel, à la Guirlande de Julie. Son œuvre est restée à l’état de manuscrit jusqu’à sa publication en 1834. Tallemant avait également commencé la rédaction de Mémoires pour la régence d’Anne d'Autriche dont le manuscrit n’a pas été retrouvé.

La fin de sa vie personnelle a été marquée par les déchirements liés à la répression grandissante des Huguenots qui devait se terminer par la proclamation de l’édit de Fontainebleau. En 1660, sa femme se convertit au catholicisme avant de se retirer dans un couvent. Sa fille sera en revanche expulsée pour avoir voulu rester fidèle à la confession. Tallemant lui-même abjure en 1684, un geste qui n’a peut-être pas été entièrement désintéressé, celui-ci ayant valu une pension de 2 000 livres alors qu’il avait souffert de considérables pertes financières.

Son frère, François Tallemant l'Aîné, a été de l’Académie française.

[modifier] Notes

  1. Parfois épelé incorrectement Tallemand des Réaux.

[modifier] Liste partielle d’Historiettes

[modifier] Œuvre

  • Les Historiettes de Tallemant des Réaux, éd. Georges Mongrédien, Paris, Garnier Frères, 1932
  • Historiettes, éd. Antoine Adam, coll. Pléiade, Paris, Gallimard, 1960

[modifier] Références

  • Émile Magne, La Joyeuse Jeunesse de Tallement des Réaux d'après des documents inédits, Paris, Émile-Paul, 1921

[modifier] Liens externes

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