Funiculaire de Bellevue

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Le funiculaire et la gare de Bellevue-Funiculaire vers 1900.C'est aujourd'hui la station Brimborion sur la ligne  2
Le funiculaire et la gare de Bellevue-Funiculaire vers 1900.C'est aujourd'hui la station Brimborion sur la ligne (T) 2

Le funiculaire de Bellevue, situé à Meudon dans le département des Hauts-de-Seine, est un funiculaire aujourd'hui disparu qui reliait de 1893 à 1934 la gare de Bellevue - Funiculaire[1] sur la ligne des Coteaux (aujourd'hui, arrêt Brimborion), à la gare de Bellevue, sur la ligne Paris - Montparnasse - Versailles.

Sommaire

[modifier] Description

La ligne, conçue par les ingénieurs Guyenet, Madamet et Tinel, était à voie unique de 183 mètres de longueur et possédait un dénivelé de 52,444 mètres.

Afin de permettre le croisement de la ligne des Coteaux, la station basse était surélevée de 3,5m par rapport à la route de Vaugirard (Bas Meudon), obligeant ainsi les voyageurs à gravir un escalier d'accès, bien visible à gauche de la station.

Dotée d'une pente constante de 16°56' (soit 300‰), elle était entièrement située sur un viaduc de douze travées métalliques reposant sur 5 piliers en treillis de cornières et deux culées en maçonnerie avec un soubassement en briques pleines, comportant un évitement aménagé au milieu de son parcours. La voie était en rails vignole 30 Kg au mètre, posé sur des traverses avec un écartement de 1,40 mètres. Le freinage de secours se faisait sur une crémaillère.

La traction était assurée par deux machines à vapeur fixes de 54 CV, dont une seule était utilisée en trafic normal. Elles entraînaient par des engrenages à chevron le tambour d'enroulement des câbles, d'un diamètre de 2,8 mètres, à la vitesse de 2 mètres/seconde[2], un câble s'enroulant, l'autre se déroulant, de manière à tracter une cabine chargée de 59 voyageurs, partiellement équilibrée par le poids de l'autre cabine qui redescendait. Le trajet durait de une minute et demi à deux minutes[3].

L'exploitation nécessitait la présence d'au moins quatre personnes : deux conducteurs (un sur chaque voiture), un mécanicien et un chauffeur à la machine[2].

[modifier] Histoire

En 1891, deux hommes d'affaires de Meudon, Paul Houette, conseiller municipal, et Gabriel Thomas décident la construction d'un funiculaire afin de relier la Seine aux hauteurs de Meudon afin de drainer les promeneurs vers la forêt de Meudon.

La ligne qui relie deux gares ferroviaires et le quai des bateaux à vapeur sur le fleuve est ouverte en 1893. Au début de l'exploitation, la ligne fonctionne avec un départ toutes les cinq minutes de 7 heures 30 à 19 heures 30 en hiver, et de 6 heures 30 à 22 heures 45 en été. Les tarifs sont alors de 0,20 francs à la montée les dimanches et fêtes et 0,10 francs à la montée les autres jours, et, tous les jours, à la descente[3]. Dans les vingt premiers mois d'exploitation, le trafic atteint 550 000 voyageurs.

Néanmoins, le déficit de la ligne durant la période hivernale est important ; le service est rapidement limité à la saison estivale, du 1er avril au mois de novembre. En 1895, le funiculaire transporte 266 662 passagers et 3 480 bicyclettes. Pourtant, le déficit atteint 2 047 francs et une subvention d'exploitation de 3 500 francs est demandée à la Commune de Meudon, dont le Conseil municipal rejette la demande le 5 mai 1895.

Après une période d'inactivité de 1917 à Pâques 1922 suite à la mobilisation du personnel lors de la Première Guerre mondiale, le funiculaire transporte 171 126 voyageurs en 1923. Mais le déficit chronique de la ligne entraîne la limitation du service aux dimanches en 1932. Avec seulement 23 293 voyageurs en 1934, la fermeture définitive de la ligne est finalement décidée. Après une période d'essais d'adhérence proportionnelle par roues horizontales serrant un rail central, l'infrastructure est totalement démontée[4] après la Seconde Guerre mondiale[2].

[modifier] Photos

Cartes postales anciennes du funiculaire
La gare basse du funiculaire. Le quai de départ était surélevé de 3,5m, ce qui permettait au funiculaire de passer au dessus de la ligne des Coteaux.
La gare basse du funiculaire. Le quai de départ était surélevé de 3,5m, ce qui permettait au funiculaire de passer au dessus de la ligne des Coteaux.
Intérieur de la gare du funiculaire
Intérieur de la gare du funiculaire
Voie du funiculaire. Les rails sont de type Vignole, c'est-à-dire ceux employés par les chemins de fer
Voie du funiculaire. Les rails sont de type Vignole, c'est-à-dire ceux employés par les chemins de fer
Cabine du funiculaire. Chacune des cabines pouvait transporter 52 ou 59 personnes, selon les sources.
Cabine du funiculaire. Chacune des cabines pouvait transporter 52 ou 59 personnes, selon les sources.
Le viaduc comportait douze travées, dont la plus longue, de 22 m, franchissait les voies ferrées de la ligne des Coteaux.
Le viaduc comportait douze travées, dont la plus longue, de 22 m, franchissait les voies ferrées de la ligne des Coteaux.
Chaque cabine pesait 8 tonnes à vide et était munie de caisses en bois à quatre compartiments, dont deux fermés au centre et deux ouverts aux extrémités.
Chaque cabine pesait 8 tonnes à vide et était munie de caisses en bois à quatre compartiments, dont deux fermés au centre et deux ouverts aux extrémités.


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Une maquette du funiculaire est présentée au Musée d'art et d'histoire de Meudon.

[modifier] Annexes

L'évitement central ; on distingue au centre des voies le câble d'acier d'un diamètre de 0,033 m (soit 3,750 kg/m) qui assurait la traction des cabines.
L'évitement central ; on distingue au centre des voies le câble d'acier d'un diamètre de 0,033 m (soit 3,750 kg/m) qui assurait la traction des cabines.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Jean Gennesseaux, Funiculaires et crémaillères de France, éd. La Vie du Rail, 1992, 232 pages, ISBN 9-782902-808427
  • Maryse Angelier, La France ferroviaire en cartes postales - Île-de-France, vol. I : Ouest et Nord-ouest, La Vie du Rail, Paris, 2003, 192 p. (ISBN 2-915034-10-9)

[modifier] Notes et références

  1. Cet arrêt fut créé en 1893 pour assurer la correspondance avec le funiculaire. Source : Maryse Angelier, op. cit.
  2. abc Michel Juishomme, Le funiculaire de Meudon Bellevue, cet inconnu
  3. ab Maryse Angelier, op. cit., p 91-92
  4. Jean Gennesseaux, Funiculaires et crémaillères de France, p 42 à 44