Flangebouche

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Flangebouche
Carte de localisation de Flangebouche
Pays France France
Région Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Arrondissement de Besançon
Canton Canton de Pierrefontaine-les-Varans
Code Insee 25243
Code postal 25390
Maire
Mandat en cours
Thérèse GURY
2008-2014
Intercommunalité
Latitude
Longitude
47° 08′ 27″ Nord
         6° 28′ 21″ Est
/ 47.1408333333, 6.4725
Altitude 685 m (mini) – 1 056 m (maxi)
Superficie 23,27 km²
Population sans
doubles comptes
549 hab.
(1999)
Densité 23 hab./km²

Flangebouche est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.

Sommaire

[modifier] Géographie

Flangebouche, village de l'est de la France est situé dans l'est du Doubs, à environ 50 km de Besançon et proche de Pierrefontaine-les-Varans et Valdahon.

La commune de Flangebouche allonge son vaste territoire du nord au sud sur plus de 10 km. Le village, très étendu, occupe la partie nord du plateau d'aspect uniforme (altitude moyenne : 730 m), au centre d'une véritable toile d'araignée que forment routes et chemins qui conduisent aux nombreux hameaux ou écarts. La partie sud, plus exiguë, offre un relief plus tourmenté où se succèdent synclinaux et anticlinaux. L'altitude moyenne dépasse 845 m pour culminer à 1 045 m, à proximité du lieu-dit "au Chaumont", non loin de la mine de lignite désaffectée du Grand Denis (980 m). Les eaux de la source "Des Fraîches" se perdent dans un effondrement, dit "Creux Virot", dans le Rauracien, avec résurgence probable à "Martinvaux" (commune de Loray). Un ruisselet temporaire se perd dans un entonnoir (Kiméridgien). Dans le Ptérocérien, le territoire compte trois gouffres dont les deux principaux sont le gouffre-dodeline du "Creux d'Orcheval" et le gouffre du "Puits Gueulot". Cadastre Premier cadastre établi en 1835. Territoire communal de 2 325 ha dont 597 ha en forêt (1951). Remembrement : 1964 et

Hameaux et écarts L’Adroit ; Les Arces ; Le Bas de Charme ; Béjoie ; Beau Villers ; Château Noirot ; Le Chaumont ; La Chaux ; Les Combes ; La Côte ; Les Estaffiers ; Au Geys ; Le Grand Denis ; Les Laves ; Montalot ; Noire Combe ; Petit Vernois ; Le Pota ; La Racine ; Sur les Rochers ; Aux Tajons ; La Vouillemotte.

Toponymie Falarangibucca (1110) ; Falerengebus (1158) ; Flengeboche (1275) ; Flangeboiche (fin XIVè siècle) ; Flangebouche (XVè siècle).


ECONOMIE - SOCIETE

De 1340 à 1348, les communautés de Flangebouche et d’Avoudrey s’opposèrent pour déterminer les limites de leur territoire respectif. En 1602, de nouvelles difficultés surgirent quant aux droits de parcours et de pâturages communs. L’élevage était en effet l’activité principale du village. En 1688, on dénombrait 68 feux, 345 bêtes à cornes et 290 bêtes à laine ; s’ajoutaient 140 chevaux et 36 porcs. Cette vocation ne fit que s’accentuer. En 1795, le cheptel atteignait 706 bovins et 910 ovins. Il ne restait plus que 43 chevaux, conséquence probable des réquisitions révolutionnaires. En 1980, la spécialisation se concrétise avec 2 091 bovins, dont 1 013 vaches pour 51 exploitations. On dénombre 637 porcs et il ne subsiste plus que 52 ovins. En 1856, pour absorber la production laitière, la commune comptait 5 à 6 fromageries qui produisaient 38 250 kg de fromage. En 1875, trois fonctionnaient encore ; un au village et 2 « Aux Laves » « de temps immémoriaux ». En 1929, une fromagerie à gruyère regroupa tous les exploitants avec une production annuelle de 850 086 litres de lait. Bien entendu les cultures régressèrent au profit des herbages. En 1905, les céréales occupaient 337 ha (19 ha étaient plantés de pomme de terre). En 1980, les céréales ne couvraient plus que 72 ha. Longtemps les conditions d’existence demeurèrent précaires. En 1812, les habitations, enfouies au dessous du sol, étaient malsaines te humides ; la classe pauvre vivait que de laitage et de légumes, rarement de viande fumée ; le pain était fait d’avoine, grossièrement moulue et mauvaise qualité. Au début du XXè siècle, un fort noyau de fermage constituait les exploitations agricoles : on ne recensait que 12 propriétaires pour 58 fermiers. La forêt qui couvrait au XVIIIè siècle 144 arpents en sapins était activement exploitée. Les bois, débités en planches, étaient généralement acheminées vers Besançon. En 1730, un sieur Callerand de Flangebouche, fournit les bois de charpente pour la construction du nouvel hôpital de Baume-les-Dames. En revanche la commune manquait de bois d’affouage (1783 : 7 248 voitures étaient nécessaires) elle devait en acheter dans les villages voisins. Des particuliers possédaient alors une centaine d’arpents. Pour expliquer ce doit de propriété, il faut remontrer à l’époque de l’occupation suédoise. La guerre occasionna des dépenses considérables. Plutôt que de recourir à l’emprunt chez les plus riches, la commune préféra concéder un droit de tonte perpétuelle sur une partie de se forêts à 52 habitants moyennant le versement de 200 F chacun. Maître Andrey, notaire à Flangebouche, établir l’acte le 25 février 1664. transmissible par héritage, ce droit existe toujours. Pour répondre aux besoins locaux, le moulin à grains du Vernois fut supplanté en 1852 par celui installé sur « les Etangs », à 3 meules. A cette époque, au même endroit, fonctionnait une scierie à lame. Au XXè siècle, une scierie plus importante s’installe à l’entrée ouest du village. A partir de 1744, on exploita sur le territoire de la carrière (lieu-dit « les Carrières ») qui fournissait la pierre susceptible d’avoir un beau poli. L’exploitation en fut épisodique et en fut définitivement abandonnée au milieu du XXè siècle. En 1780, on ouvrit une mine de lignite « Au Grand Denis ». En 1788, Châtelain et Richardin obtinrent la permission exclusive de l’exploiter pendant 20 ans. En l’an VIII (en 1800) Jean-Frédéric Osterwald, de Neuchâtel, propriétaire du sol depuis 1793, racheta le privilège (houillère et verrerie) qui passa en l’an XII à Alexandre Besson, puis vers 1850, à Barçon ; celui-ci y adjoignit une tuilerie. L’exploitation s’avérait difficile : le combustible renfermait beaucoup d’eau. La mine fut abandonnée en 1877. Réouverte en 1907, elle produisit en moyenne 1 000 tonnes par an. Elle ferma définitivement en 1951. Vers 1850 quatre foires se tenaient dans la localité : le premier lundi d’avril, le premier de juin, le 3ème de septembre et le 1er de novembre. Il n’en subsiste aucune. Jusqu’au milieu du XXè siècle, l’artisanat occupait à Flangebouche une place non négligeable puisque y travaillaient : 1 bourrelier, 1 charpentier-menuisier, 2 charrons-serruriers, 3 cordonniers, 3 couturières-modistes, 1 carrier-tailleur de pierres et 1 entrepreneur de maçonnerie. En 1983, il ne restait plus que 2 menuisiers, 2 garagistes et 1 scieur, une usine d’horlogerie.

EQUIPEMENT

Au début du XIXè siècle, la famille Goguillot-Sergent se fit construire une imposante demeure à Flangebouche, avec un petit oratoire dédié à Notre-Dame des Sept Douleurs. En 1881, Antoinette Goguillot, céda le bâtiment par testament à Ferdinand Barrand, son neveu, ingénieur des Ponts et Chaussées, à condition qu’il le transforme en un hôpital destiné à accueillir des orphelins et des vieillards sans ressources, originaires principalement de Flangebouche. Cet hôpital Saint Joseph ouvrit ses portes vers 1890, après un procès qui opposa la municipalité aux héritiers. En 1913, on y installait un service d’hydrothérapie. En juillet 1983, il est devenu maison de retraite. En 1901, un vaste projet de voie ferrée métrique prévoyait de désenclaver Flangebouche pour faciliter le transport des bois. Le village aurait non seulement été relié à Avoudrey, via Besançon, par la voie actuelle, mais aussi à Vercel, voie métrique reliant Besançon à Saint Hippolyte. Ce projet fut abandonné en 1906. Une ligne de bus fait la navette entre Besançon et Villers le Lac. Une colonie de vacances « Gai Soleil » accueille des enfants ou des groupes. L’école publique accueille les enfants du RPI. Puis ils fréquentent le collège public de Pierrefontaine Les Varans, ou Valdahon. Certains vont à l’école/collège catholique Jean Bosco d’Orchamps-Vennes.


[modifier] Histoire

L’existence de Flangebouche est attestée en 1110 par une donation au prieuré de Mouthier que firent les frères Pauthier et Fromard de Cicon, des hommes et biens qu’ils y possédaient. En 1584, la seigneurie de Cicon y détenait encore quelques biens. En 1238, un traité de paix conclu entre Amédée de Montfaucon-Montbéliard, Huon, sire de Belvoir, et Otton, sire de Vennes, mentionne la destruction d’un château féodal établi sur une motte près des Ages de Loray, au lieu-dit « Montallot ». Une source coulait à proximité. Le territoire de Flangebouche était partagé entre différentes seigneuries qui relevaient de la suzeraineté des Montfaucon. En 1269, Girard, seigneur de Cusance, avait en effet vendu à Amédée de Montfaucon la « ville » de Flangebouche. Jeannin de Cusance, écuyer, frère de Girard, approuva cette vente. En 1305-1306, Clémence de Naisey, veuve d’etienne de Gonsans, Perrin le Seschellet, Vuillemin de Vennes et jean de Vercel déclaraient tenir en fief de Gauthier de Montfaucon tous les biens qu’ils possédaient à Flangebouche. En 1313, Jean II de Montfaucon dota sa sœur Marguerite de « tous nos hommes franz, justices et censes de deniers et de bleds que nous avons en notre ville de Flangeboiche » pour un revenu annuel de 63 livres et 7 sols. Dabs la mouvance des Montfaucon, puis, des Neuchâtel et enfin de la maison d’Autriche, Flangebouche relevait en haute, basse et moyenne justice, de la seigneurie de Vercel. En 1531, celle-ci fut donnée par Charles-Quint à François Peloux. En 1584, 60 familles du village dépendaient de cette seigneurie, dont 25 étaient de condition mainmortable, « taillables et corvéables ». Outre diverses autres redevances, chaque habitant ou manant lui devait le cens annuel et perpétuel de 12 bichots de froment, mesure de Vercel, versés à la Saint Nicolas, pour permission autrefois accordée de tenir four. S’ajoutait, pour les sujets de condition franche, une taille de 40 livres, « monnaie d’or ». Le seigneur de Loray y possédait aussi un fief avec droit de basse et moyenne justice. Intervenaient également sur la terre de Flangebouche, pour quelques habitants ou quelques arpents, les seigneuries de Vaire (1 famille), de Cicon (2 familles), d’Orsans (4 familles), de Cléron (1 famille), de Vennes… En 1679, Flangebouche changea une dernière fois de maître, quand la seigneurie de Vercel passa à la maison de la Bastie Saint-André. En 1716, Anne-isabelle Perrenot de Granvelle, épouse de François de la Tour, vendit à Antoine Varrelier de Verchamp, conseiller au Parlement, « leur fief, justice et seigneurie… au lieu de Flangebouche… sur plusieurs meix, maisons hommes et sujets… ». cette possession des Granvelle à Flangebouche remonterait probablement au XVIè siècle, époque à laquelle Marguerite Perrenot, fille du chancelier Nicolas Perrenot, épousa Ferdinand de Lannoy, seigneur de Vennes et Chatelneuf. En 1791, la famille Marrelier revendit ses biens aux frères Barrand, de Longemaison et des « Laves », soit : une maison et une dépendance, 300 journaux d’un seul tenant en terre labourable, prés et bois et 1 journal de terre labourable, pour 20 000 livres. La guerre de Dix Ans n’épargna pas Flangebouche. Déjà en 1628, le village avait dû loger pendant 10 jours la compagnie du seigneur de Cléron, soit 51 hommes. En 1636, 20 habitants participèrent pendant 2 mois à la défense de Dole, puis par 2 fois à la garde du Lomont. Jusqu’en 1637, il fallut non seulement loger les soldats, mais aussi entretenir ceux cantonnés à Clerval, l’Isle-sur-le-Doubs et Baume Les Dames. Puis il y eut les Suédois qui incendièrent une partie du village. Des habitants se réfugièrent dans la grotte du Lançot. Guerre et peste fauchèrent la population : de 103 feux en 1614, la communauté n’en comptait plus que 46 en 1657. En 1792, Goguillot, maire de Flangebouche, créa une Fédération catholique fortement teintée d’idées royalistes. Il obtint de nombreuses adhésions, mais connut bien des vicissitudes. En septembre 1793, le village participa activement à la « Petite Vendée ». Avec Avoudrey, il marcha sur Orchamps-Vennes. Ce fut un échec. Les 500 gardes nationaux, envoyés pour rétablir l’ordre, pillèrent le village. De nombreux habitants gagnèrent la Suisse. Deux furent exécutés (Guill. Jos. Gauthier et Auguste Vivot), quatre condamnés à la déportation perpétuelle en Guyane. La répression se poursuivit jusqu’à la fin du mois d’octobre. En septembre 1944, dans le cadre des actions de groupement de résistance « centre-Doubs » 2 tonnes d‘armes et de munitions furent entreposées au lieu-dit « Les Laves »

Démographie historique 1595 : 121 feux, 750 hab. – 1614 : 103 feux – 1657 : 323 hab. – 1688 : 65 feux, 382 hab., 73 maisons – 1753 : 92 feux – 1790 : 670 hab. – 1795 : 695 hab. – 1805 : 139 ménages, 729 hab., 100 maisons – 1826 : 629 hab. – 1851 : 943 hab. -1876 : 724 hab. -1901 : 624 hab. – 1926 : 654 hab. 1954 : 589 hab. 1975 : 523 hab. – 1982 : 527 hab.

Pertes subies pendant les dernières guerres 1914 – 1918 : 25 1939 – 1945 : 4

Familles existant au XVIIIè siècle Barçon, Barrand, Barrand-Gauthier, Bouriot, Bouveresse, Brenot, Callerand, Cailler, Coiteux, Cucherousset, Dufay, Dumont, Faivre, Feuvrier, Guinchard, Goguillot, Gouhier, Grillet, Guillemin, Jougnerey, Lachiche, Lanchy, Monot, Morel, Pauthier, Petot, Ravier, Routhié (ou Routhier), Roy, Sergent, Tarby, Vivot.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 2014 Thérèse GURY
mars 2001 2008 Patrice Buteau
1971 2001 Jacques Cassard
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004
559 582 523 527 558 549 607
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • C'est un tres beau village.Il comporte une église somptueuse, un monument aux morts, un cimetière et bien d'autres choses.

L’origine de l’église de Flangebouche daterait du début du XIIè siècle. Le mars 1139, l’archevêque Humbert de Scey (1134-1161) en confirmait l’existence par une donation faite au chapitre de Saint Etienne, confirmation ratifiée par le pape Eugène III en 1148 (il était alors question d’une chapelle confirmée à saint Etienne), puis par le pape Honorius III en 1219. On ignore à quelle date elle fut érigée en paroisse sous le vocale de Saint Férréol et saint Ferjeux. En 1278, un contrat de vente portait le sceau d’un sieur Richard, curé de Flangebouche . Etait-elle mère ou fille de Loray ? En 1574, un pouillé affirmait qu’elle était plus mère que fille. pourtant avec l’église d’Avoudrey, il semble bien qu’elle dépendait de la paroisse de Loray où aurait existé une maison prieurale. En outre, le seigneur de Loray désignait le curé et l’installait à Loray puis à Flangebouche. La situation demeurait d’autant plus confuse que seul Flangebouche disposait d’un presbytère. Loray acceptait mal de participer aux frais d’entretien de ce bâtiment. Ce village y fut cependant contraint par un jugement rendu en 1774 : les habitants de Loray devaient contribuer aux réparations du presbytère tant qu’ils seraient desservis par le curé de Flangebouche. Ce jugement se gardait bien d’aborder la délicate question de la maternité des églises. Le curé devait aussi un droit de patronage au prieuré de Bonnevaux. En 1740, fut fondée une chapelle sous le vocable de saint Antoine de padoue par Antoine Callerand, originaire de Flangebouche, curé de Vyt-les-Belvoir. Il abandonnait 4 journaux de bois qui lui venaient de ses parents. Un chapelain fut nommé pour y officier selon les prescriptions du fondateur. EN 1879 on signale une chapelle domestique chez la famille Goguillot. En 1760, le curé possédait 30 journaux de terre, 20 fauchées de pré et un verger (3 voitures de foin). Le curé avait droit au « paroichage » : chacun des 100 feux, fermes et hameaux compris, lui devaient à la moisson, 2 gerbes de blé ; les 200 gerbes obtenues ne produisaient tout au plus que 20 mesures de froment. Il percevait 48 livres 10 sols pour droit de charrue (35 dans le village). On lui versait 4 fois « les bons deniers », soit 20 livres. S’ajoutaient à ces revenus, ceux des fondations pieuses, soit 70 livres, et ceux du service quotidien : mariage, naissance, décès, selon un barème minutieusement défini par un règlement des droits curiaux (1438, 1669…) selon l’importance de la bourse des paroissiens. Ainsi, allait-il, par exemple, 3 dimanches consécutifs, chez les femmes enceintes « pour y faire l’eau bénite » ; les riches et les « médiocres » payaient 6 blans, les pauvres 3 blans… La révolution entama difficilement la ferveur des habitants de Flangebouche. Leur curé, l’abbé Clément, se rallia un temps aux idées révolutionnaires. Il fut même élu au conseil général du Doubs en 1790. Pour célébrer en paix le Noël 1791, les officiers municipaux avaient fait encercler l’église par des gardes nationaux : les gendarmes durent se retirer. Par dérision, les paroissiens, appelaient le prêtre constitutionnel que leur avait imposé l’administration, « leur jacquot ». Malgré la répression qui suivit la « petite Vendée », en 1795, pour la fête des saints Ferréol et Ferjeux, une vaste manifestation religieuse réunit à Flangebouche les villages voisins venus en procession, des prêtres réfractaires officiaient. En 1906, quand le crucifix quitta le mur de l’école, les paroissiens tentèrent d’envahir les locaux pour le remettre en place. Trouvant porte close, ils peignirent une grande croix sur la façade du bâtiment, et décidèrent que chaque écolier porterait, bien en vue sur sa poitrine, une croix et une médaille de la Sainte Vierge. En 1778, l’église fut entièrement reconstruite sur les ruines de l’ancienne. Bâtie en 2 années, elle coûta 20 000 livres. Les charrois et le bois des fours à chaux furent fournis gratuitement par les paroissiens. En 1868, le clocher fut gravement endommagé par un incendie qui détruisit une partie du village. Une belle chaire sculptée, œuvre du sculpteur J.-B. Ligier, de Besançon, échappa au désastre. La restauration du bâtiment conserva la nef à quatre travées, caractéristiques des églises halles. A l’intérieur, on peut encore admirer, du XVIIIè siècle, 2 anges-lutrins musiciens, en bois sculpté et doré, et une vierge à l’enfant, également en bois. A l’extérieur, se dresse une croix monumentale en pierre du XVè siècle. On y remarque notamment, outre un eau-bénitier saillant octogonal, 4 statuettes de demi-reliefs : saints Ferréol et Ferjeux portant leur tête ; saint Léger, évêque… En 1919, on décida de changer « les laves en grande partie gelées » qui couvraient l’église. Les travaux furent ajournés à cause du manque d’ouvriers, conséquence de la guerre. L’horloge du clocher, installée en 1880, a été remplacée en 1976. A droite de la route qui conduisait à Loray, à quelque distance du village, se dresse un petit oratoire dédié à saint Claude, bâti en 1747.

Ancien Régime : doyenné de Varais, paroisse de Flangebouche, église fille ou mère de Loray, sous le vocable des saints Férréol et Ferjeux. Collateur : Saint Etienne (1139); chapitre de Besançon. XIXè siècle : succursale (décret du 30 septembre 1807) Maitre d'école. En 1602, Jean Blanchet tient une école latine. Il est dit "gymnasiarcha". er recteur : Lapran Jean "notaire" (1751).

[modifier] Personnalités liées à la commune

L'abbé Nicolas Sylvestre Bergier (1718-1790), formé au séminaire de Besançon, fut curé de Flangebouche en 1749 avant son départ pour Paris (en tant que chanoine de Notre Dame), où l'Archevêque Christophe de Beaumont (1703-1781), adversaire notamment de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), lui confia la lutte théologique contre la philosophie, le matérialisme et les Lumières. Contradicteur de Voltaire (1694-1798), l'Abbé Bergier reste un des principaux apologistes du christianisme au temps des Lumières. Au XIXe siècle, un hagiographe de Bergier écrivait qu'il « fit [...] servir sa plume à un objet plus noble, et plus glorieux, celui de défendre la religion chrétienne contre les attaques multipliées des incrédules, qui, plus acharnés que jamais à sa destruction, se flattaient déjà d’asseoir l’impiété sur ses ruines ». Cf. Didier MASSEAU, Les ennemis des philosophes, Paris, Albin-Michel, 1994.

Principaux ouvrages édités notamment à Paris 1-Les éléments primitifs des langues, 1764. 2-Le Déisme réfuté par lui-même, 1765 (plusieurs éd.). 3-La Certitude des preuves du christianisme, 1767. 4-L’Origine des dieux du paganisme, 1767. 5-Apologie de la religion chrétienne, 1769. 6-Réfutation des principaux articles du Dictionnaire philosophique [1770]. 7-Examen du matérialisme, 1771. 8-Réponse aux conseils raisonnables, 1772. 9-Traité historique et dogmatique, 1780. 10-Théologie, 4 vol., in Encyclopédie Méthodique, 1788-1790. 11-Quelle est la source de toute autorité, 1789. 12-Observations sur le divorce, 1790.

MDP (Genève, 18 mai 2007) GB (Belfort, 26 mars 2008)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Flangebouche sur le site de l'Insee

Girard J. Les grandes terres montagnonnes de Vennes, Besançon, 1982. Louis G. Les dommages de la guerre de 30 ans dans les baillages de Baume, Ornans et Pontarlier, mem. univ. Besançon, 1978 Lonchamp D. La séparation des églises et de l'Etat dans le Haut-Doubs, mem. univ. Besançon 1977. Riche J. La Franche-Comté sous l'occupation allemande et sa libération, Besançon, 1980.

[modifier] Liens externes