Explosif

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Explosions lors d'une démonstration (Miramar, Californie)
Explosions lors d'une démonstration (Miramar, Californie)

Un explosif est un composé chimique défini ou un mélange de corps susceptibles lors de leur transformation, de dégager en un temps relativement court, un grand volume de gaz porté à haute température, ce qui constitue une explosion.

Sommaire

[modifier] Historique

La poudre à canon, seul explosif connu jusqu'au XVIIIe siècle, contenait du salpêtre, du soufre et du charbon de bois. En 1846, on utilisa le fulmicoton, de la nitrocellulose stabilisée synthétisée par Christian Schönbein.

En 1847, la nitroglycérine, découverte par Ascanio Sobrero, s'avéra extrêmement dangereuse d'utilisation et sera incorporée dans un support comme la nitrocellulose pour donner la dynamite, dont la découverte, en 1867, est due à Alfred Nobel et constitue la base des premiers explosifs modernes. Nobel n'a pas utilisé de nitrocellulose pour créer la dynamite, mais une matière poreuse appelée kieselguhr, capable de « flegmatiser » la nitroglycérine.

[modifier] Classification

De l'explosion résulte la création d'un front d'onde de pression. La vitesse de ce front d'onde détermine la classification des explosifs.

Il existe deux grands groupes d'explosifs :

La différence entre les régimes de déflagration et de détonation n'est pas toujours simple. Selon les conditions d'utilisation, un explosif normalement déflagrant peut détoner, et un explosif normalement détonant peut déflagrer. Les poudres sont conçues pour un régime de déflagration, c’est-à-dire une onde subsonique (de 10 à 400 m·s−1). Les explosifs progressifs se situent entre les poudres et les brisants. Ils suivent le régime de détonation supersonique (de 2 000 à 3 500 m.s−1). Les explosifs brisants détonent également (de 4 000 à 9 000 m.s−1).

Les explosifs peuvent aussi être utilisés pour la propulsion de projectiles ou fusées sous forme de poudre ou Propergol. Le régime est alors la combustion qui doit être très bien maîtrisée (exemple, les 2 boosters à poudre de chaque coté de la fusée Ariane).

[modifier] Explosif déflagrant

Icône de détail Article détaillé : Déflagration.

[modifier] Explosif brisant

Icône de détail Article détaillé : Détonation.
Utilisation d'explosifs durant la Première Guerre mondiale.
Utilisation d'explosifs durant la Première Guerre mondiale.

Les explosifs brisants ont une vitesse de détonation qui dépasse 6 050 m/s. Le plus puissant connu atteint la vitesse de détonation de 9200 m/s. On peut citer parmi eux les groupes nitros et nitrates, les peroxydes organiques, les chlorates et les perchlorates, les halogénures d'azote, les azotures et les fulminates.

Ils sont généralement utilisés dans le domaine militaire ou dans le bâtiment. Pour la pyrotechnie, on préférera les explosifs déflagrants, car les brisants sont trop complexes à manipuler. De plus, ils sont souvent très toxiques et même parfois cancérigènes.

En génie civil, la nitroglycérine, trop instable, est inutilisable sous sa forme liquide courante. Celle-ci a son utilisation la plus répandue en médecine, car c'est un puissant vaso-dilatateur. On lui préfère le plus souvent la dynamite, qui est de la nitroglycérine stabilisée par ajout d'un stabilisant. Au XXIe siècle, les explosifs dits plastiques, composés d'explosif et de gélatinisant (afin de « flegmatiser » la matière active), sont les plus utilisés.

En génie militaire, plusieurs explosifs sont utilisés :

  • La mélinite pure (connue sous le nom d'acide picrique ou bien encore de 2,4,6-trinitrophénol) n'est plus utilisée de nos jours, mais sert d'étalon pour donner le coefficient d'utilisation pratique (CUP) d'un explosif, mesurant sa puissance.
  • Le TNT a été largement utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Hexolite
  • Trotile ou tolite qui, combiné avec un cordeau détonant, s'avère très efficace dans une application directionnelle.
  • Octolite ( usage militaire exclusif ), on peut aussi ajouter de la poudre d'aluminium pour augmenter la puissance du souffle.

[modifier] Formation et règlementation

Pour des raisons de sécurité des utilisateurs et de lutte contre le terrorisme, la mise en œuvre d'explosifs nécessite de suivre une formation et de respecter la règlementation en vigueur dans le pays [1]' [2]' [3].

Il faut disposer d'autorisations et être titulaire d'un permis ou d'un certificat. Ces diplômes se préparent lors d'une formation par un organisme agréé. Ils sont obtenus après réussite à un examen.

Il est en général interdit aux utilisateurs de fabriquer des explosifs. Ces derniers doivent se les procurer auprès de fabricants qui ne commercialisent que des produits ayant reçu un agrément technique.[4]' [5]

L'utilisateur devra aussi respecter les règles concernant le transport et le stockage des explosifs.

Par ailleurs, le code pénal français propose une peine de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour diffusion à un public non professionnel de modes de fabrication d'engins explosifs. La peine peut aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros, lorsque la diffusion de cette information circule sur un média de type Internet[6].

[modifier] Dangers

Les explosifs agréés sont des produits surs, mais peuvent présenter des dangers si les consignes de sécurité ne sont pas respectées lors de leur utilisation :

  • activation accidentelle d'éléments sensibles comme les détonateurs à la suite d'un choc, d'une perturbation électromagnétique
  • intoxication due aux gaz dégagés par l'explosif dans un milieu mal ventilé
  • intoxication par contact avec la peau en manipulant les produits
  • périmètre de sécurité non respecté
  • projection ou déstabilisation de roches et autres matériaux
  • incident lors d'un tir nécessitant une intervention de l'artificier sur un dispositif endommagé

Remarque : les explosifs primaires comme les poudres sont tellement sensibles qu'ils peuvent réagir avec la seule électricité statique générée par le corps humain ou par frottements.

[modifier] Dangers spécifiques des explosifs faits maison

Les explosifs faits maison, ou dispositifs explosifs improvisés (DEI), peuvent présenter des dangers pour l'utilisateur lors de leur fabrication, leur transport ou leur utilisation. Certains mélanges sont instables, ils détonent ou s'enflamment spontanément à des températures basses (40°C), ou lors d'un faible choc, ou après un certains laps de temps. L'opérateur peut être blessé (main arrachée, brûlures, œil crevé, perte de l'audition, intoxication, eviscération partielle) ou tué. Ces engins ou mélanges peuvent provoquer des blessures à d'autres personnes et causer des dégâts matériels importants (parois et vitres soufflées, incendie).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes