Essart

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Un essart est un défrichage effectué dans le but d'installer une communauté humaine.

[modifier] Histoire

La pratique de l'essartage s'est développée en Europe à partir du XIIIe siècle, afin de permettre à une population en augmentation démographique importante de pouvoir subvenir à ses besoins. Le XIIIe siècle est en effet le temps d'un « monde plein », c'est-à-dire que les espaces cultivables sont devenus insuffisants pour nourrir la population. Elle résulte d'un accord entre un ecclésiastique et un propriétaire laïque (souvent un seigneur) : le laïc fournit la terre à défricher, tandis que l'ecclésiastique fournit les essarteurs (souvent des moines). Le laïc s'engage aussi généralement à construire une église ou une chapelle sur la terre nouvellement défrichée. L'ensemble de cet accord est un contrat de pariage .

Les moines cisterciens ont été les spécialistes de cette technique. Il s'agissait de trouver un lieu propice à l'installation (proximité d'une source, salubrité, position élevée...) puis de le défricher d'abord par la coupe du bois, l'arrachage des taillis et ronces, puis en le brûlant pour le débarrasser et le fertiliser. Les essarteurs vivaient sur place le temps du défrichage, puis une communauté, généralement venue d'un village voisin, venait terminer le travail et s'installait.

[modifier] Toponymes

Beaucoup de villages actuels tiennent leur nom de cette pratique. Le nombre de villages nommés Les Essarts, Villeneuve, etc. en sont la preuve.

Le germanique *reudijanan « défricher » (bas-allemand reuten, haut-allemand riuten) a également laissé de nombreuses traces dans la toponymie d'Europe occidentale : Le Rœulx, Rœux, Rhode-Saint-Genèse, Roux, Roux-Miroir, Wernigerode, etc.

[modifier] Patronymes

Certains noms de famille en témoignent également :