Entracte

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Pendant l'entracte : lithographie en couleurs par Alexandre Lunois parue dans L'Artiste en 1894.
Pendant l'entracte : lithographie en couleurs par Alexandre Lunois parue dans L'Artiste en 1894.

L’entracte est, au théâtre, l’intervalle qui sépare la représentation de deux actes.

Chez les Grecs, l’entracte n’existait pas. L’action était continuée par les déclamations, les chants ou les évolutions du chœur qui occupaient ce temps de repos accordé à la fatigue des acteurs.

Les Romains ont été les premiers à partager réellement leurs spectacles en plusieurs parties, pour donner quelque relâche à l’attention des spectateurs. On se contenta d’abord d’élever la toile, puis on introduisit des joueurs de flûte pour divertir le public par la musique ; ensuite on leur adjoignit des histrions qui exécutèrent des pantomimes.

En France, le XVIIe et le XVIIIe siècle tentèrent, à l’imitation des Romains, de remplir l’entracte par des ballets ou intermèdes de chant et de danse. On essaya même, comme Molière certaines comédies-ballets, ou comme Diderot et Beaumarchais dans le drame, de marquer par des mouvements, des scènes muettes de personnages accessoires, la continuation de l’action. Mais, en général, ces exercices ne faisaient pas, comme ceux du chœur antique, partie intégrante de la pièce.

La scène était remplie pour le plaisir des yeux et des oreilles ; elle était vide en réalité, et l’entracte était alors, comme maintenant, un ingénieux moyen de laisser l’action se développer, tout en ménageant l’attention, et de soustraire à la vue du public certains faits déplaisants ou inutiles.

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 708-9