Enceinte d'Amon-Rê

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Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
Karnak
Coordonnées géographiques : 25°43’N , 32°39’E
Cryosphinx du dromos du temple d'Amon-Rê de Karnak
Cryosphinx du dromos du temple d'Amon-Rê de Karnak

L'enceinte d'Amon-Rê, située près de Louxor, en Égypte, est la plus grande des quatre principales enceintes du Temple de Karnak ouverte au public. Elle était dédiée au dieu égyptien Amon ainsi qu'à sa forme solaire d'Amon-Rê.

Le site occupe une surface totale d'environ 250 000 m2, et étonne par sa complexité et sa richesse : il est impossible d'établir un inventaire complet des objets et bâtiments qui composent le site.

Certaines parties du complexe sont fermées au public, notamment certains espaces de l'axe Nord-Sud (VIIIe, IXe, et Xe pylônes), qui sont en cours de restauration ou qui font l'objet de fouilles archéologiques. La partie sud-est n'est ouvert qu'occasionnellement. Celle nord-est est devenue un musée payant.

La majeure partie de l'aile sud-ouest du Temple est exposée au plein-air, remplie de fragments de pierres, plus ou moins gros, et qui autrefois composaient les bâtiments. Les Temples de Khonsou et d'Opet se trouvent dans cette partie sud-ouest de l'enceinte, et sont ouverts au public, bien qu'ils ne soient que rarement visités.

Sommaire

[modifier] Axe est/ouest

Le temple s'oriente sur un axe est/ouest. L'entrée était autrefois un quai, aujourd'hui à sec et loin du Nil.

[modifier] L'allée des Sphinx - Le dromos

Parvis du 1er pylône de Karnak
Parvis du 1er pylône de Karnak

Ce quai, qui en fait donnait sur un canal de dérivation du Nil, était suivi par un dromos bordé de sphinx, qui menait au Ier pylône. Le quai était en fait réservé aux grandes cérémonies annuelles données à partir du grand temple d'Amon (les principales étaient la Fête d'Opet et la Belle Fête de la Vallée). Il comporte deux petits obélisques datant de Séthi II de la XIXe dynastie.

Les fouilles récentes ont permis de mettre au jour les débarcadères qui jouxtaient ce quai et devaient servir à l'appontage des barques et navires remorqueurs pour les grandes cérémonies quand la Grande Barque d'Amon, la Ousirhat, empruntait le Nil pour rejoindre le temple de Louxor et ainsi visiter son Harem Méridional à Louxor (fête d'Opet).

Le dromos est bordé de chaque côté de criosphinx entre les pattes desquels se trouvent des statuettes osiriaques portant le cartouche d' Amenhotep III à l'origine. Des stèles commémoratives se trouvent encore entre certains sphinx mais il devait y en avoir beaucoup plus, l'allée ainsi formée étant une voie sacrée empruntée exclusivement par les barques divines et leur cortège de prêtres.

L'ensemble formait un grand parvis qui comportait d'autres chapelles reposoirs dont une datant du règne d'Achôris de la XXIXe dynastie a été restaurée et est actuellement visitable. Ces fouilles ont également révélé les systèmes d'irrigation qui permettait d'alimenter en eau fraîche les parterres et bosquets qui poussaient comme un jardin autour du dromos.

[modifier] Premier pylône et grande Cour

Ce pylône n'a vraisemblablement jamais été terminé. Il date pour l'essentiel de la XXXe dynastie ; large de 113 mètres, il est épais de quinze mètres. Il comporte encore les vestiges d'un échafaudage en briques crues qui servait alors de rampes enserrant le massif sud. Le linteau de la porte monumentale a soit disparu soit il ne fut jamais installé.

Il y a de nombreux monuments entre le Ier et le IIe pylône. La cour ainsi formée était bordée de portiques qui furent aménagés sous la XXIIe dynastie dite bubastite, du nom de la cité du delta, dont ses souverains étaient originaires. La place a été vidée de la plupart des statues et ex-voto qui y avaient été déposés au cours des siècles mais on peut encore visiter certains monuments commémoratifs qui ont été édifiés par les pharaons. On peut notamment y visiter :

Vue dur la grande cour et le second pylône du temple d'Amon-Rê
Vue dur la grande cour et le second pylône du temple d'Amon-Rê
  • le temple reposoir des Barques, construit sous Séthi II ;
  • Le Kiosque de Taharqa, qui nécessita pour sa construction le retrait du dromos des sphinx, qui fut déplacé et ainsi rejeté de chaque côté de la cour ;
  • Le temple reposoir des Barques, édifié par Ramsès III comme un véritable temple "miniature" avec son pylône précédé de colosses au nom du roi, une cour à portique, une salle hypostyle et son triple sanctuaire pour recevoir les trois barques divines de la triade Thébaine.

[modifier] Deuxième pylône

Ce pylône commencé par Horemheb, fut achevé par Ramsès II et sa décoration terminée par Ramsès III. D'une taille équivalente au précédent, il est précédé de deux grands colosses dont une porte les cartouches de Pinedjem, grand prêtre devenu pharaon à la XXIe dynastie, mais que l'on s'accorde à dater de l'époque de Ramsès II.

Aujourd'hui, contre le môle nord de ce second pylône, ont été entreposés les vestiges de monuments ruinés d'autres parties du temple (en attendant une future restauration ou reconstruction) comme notamment des restes massifs d'obélisques datant de Thoutmôsis III ou de colosses brisés. On y voit même un morceau de calcaire portant les cartouches d'Aton et qui doit provenir d'un des murs du temple d'Aton qu'Akhénaton fit édifier à l'est de l'enceinte d'Amon.

Ce deuxième grand portail du temple d'Amon fut restauré durant la période Ptolémaïque, notamment la grande porte axiale qui donne sur la Grande Salle Hypostyle dont la décoration fut refaite et complétée.

[modifier] Grande salle hypostyle

La Grande salle hypostyle fut commencée par Ramsès Ier, autour d'une colonnade inaugurée sous Amenhotep III. La construction de la salle fut achevée par Séthi Ier qui en commença la décoration que son illustre fils Ramsès II paracheva. L'aile nord du hall est décorée en bas-reliefs, œuvre commandée principalement sous Séthi Ier tandis que les décors de l'aile sud furent commandés par son fils, Ramsès II.

En tout le plafond de la salle (aujourd'hui disparu) était soutenu par 134 colonnes massives papyriformes, ouvertes ou fermées, toutes décorées, qui donnent à l'ensemble l'aspect d'une véritable forêt de pierres historiées. Elles sont parfaitement alignés dans une salle de 102 mètres de longueur et de 53 mètres de largeur, soit d'une superficie de 5406 m². Les colonnes de l'axe médian, hautes de 24 mètres, développent une circonférence comprise entre dix et quinze mètres, là où les chapiteaux s'ouvrent en corolles. Les colonnes des nefs latérales ne mesurent que 14 mètres de hauteur pour une circonférence de 6,5 mètres. L'ensemble de l'édifice était recouvert d'un toit de pierre dont la partie centrale, la plus haute, permettait l'ouverture de claustra qui dispensaient une lumière abondante dans la nef centrale tandis que les bas-cotés restaient dans la pénombre, à peine éclairés par un pinceau de lumière émanant des rares ouvertures pratiquées.

Les murs extérieurs décrivent des scènes de bataille, celles de Séthi Ier au nord et celles de Ramsès II au sud. Ces scènes, qui peuvent ne pas avoir de réalité historique, avaient peut être une importance rituelle. L'aile sud rapporte les détails du traité de paix signé entre Ramsès II et les Hittites, au cours de la 21e année du règne. Ce texte forme le premier traité d'alliance entre deux états séculaires autrefois rivaux, s'engageant à ne plus entrer en conflit l'un contre l'autre et à se soutenir mutuellement quel que soit le péril. Le texte définit même l'extradition des prisonniers de chaque camp et le devoir d'alliance contre un ennemi devenu commun.

[modifier] Troisième pylône

Construit par Amenhotep III, il fut rembourré à l'aide de nombreux monuments antérieurs qui y ont été retrouvés et remontés dans le Musée en plein air du site, notamment la cour que son père Thoutmôsis IV avait fait aménager à cet emplacement.

On pense que, comme à Louxor, Amenhotep III fit édifier devant ce grand pylône une colonnade monumentale qui forme donc aujourd'hui l'allée centrale de la Grande Salle Hypostyle, parachevant ainsi un programme architectural monumental pour les temples de Thèbes, inspiré par son génial architecte Amenhotep fils de Hapou.

On a d'ailleurs retrouvé au pied de ce pylône de nombreuses statues de l'architecte sous la forme d'un scribe à l'embonpoint généreux, signe caractéristique de sa haute fonction auprès de Pharaon.

[modifier] Cour aux Obélisques

Obélisques de Karnak
Obélisques de Karnak

Dans une cour étroite, se trouvaient six obélisques, dont l'un encore debout date de Thoutmôsis Ier. Haut de 21,2 mètres, celui-ci pèse quelques 150 tonnes. Il fut par la suite englobé dans les constructions qui précédaient ce qui était alors le premier pylône du temple, qui consistait en une cour bordée de portiques et fermant par un portail qui fut remplacé par le IIIe pylône.

Cet espace formait autrefois le parvis du temple d'Amon au début de la XVIIIe dynastie. Les autres obélisques furent abattus pour être transférés dans les grandes cités de l'Empire romain, ou se brisèrent suite à des séismes.

C'est de cette cour que commence l'axe nord-sud qui marquait ainsi une voie cérémonielle empruntée par la barque sacrée d'Amon vers les temples de Khonsou et de Mout et plus au sud encore celui de Louxor.

[modifier] Quatrième et cinquième pylônes

Le quatrième pylône, dans l'axe est-ouest, fut construit par Thoutmôsis III et mène à un hall dans lequel le roi fit inscrire ses tributs. Cet espace formait avant ce règne une seconde cour à portique ou se trouvaient les obélisques d'Hatchepsout, hauts de près de trente mètres, dont un seul reste encore debout tandis que le second gît fracassé au sol près du Lac Sacré. Des rois, dont Thoutmôsis III essentiellement, ont par la suite réaménagé l'entrée de cette partie du temple et scellant les obélisques dans un mur et formant ainsi une nouvelle salle couverte que l'on nomma alors la Ouadjyt.

C'est là, juste avant les salles aménagées pour la Barque Sacrée d'Amon, que l'on trouve les deux piliers qui portent les plantes héraldiques de Haute et Basse-Égypte et qui datent également du règne de Thoutmôsis III.

[modifier] Sanctuaire de la barque de Philippe Arrhidaeus

Le sanctuaire date de l'époque de Philippe III de Macédoine, sur le site d'un précédent sanctuaire construit par Thoutmôsis III. Ce sanctuaire a été construit en partie en reprenant les pierres de l'ancien, sur lesquelles on peut encore lire quelques inscriptions. Celui de Thoutmôsis III fut édifié en lieu et place de celui qu'Hatchepsout fit construire ; on l'a retrouvé démonté dans les môles d'un des pylônes du temple et reconstruit dans le musée en plein air. C'est la fameuse Chapelle rouge d'Hatchepsout.


[modifier] La cour du Moyen Empire et la zone du sanctuaire d'Amon

C'est au-delà de ce sanctuaire de la barque que se trouvait le temple du Moyen Empire, que l'on nomme désormais la Cour du Moyen Empire, tant les bâtiments en calcaire fin et de grès ont été réduits à néant.

Seules subsistent trois bases qui marquent les portes des différents espaces intimes du sanctuaire ou du naos, lieu le plus secret du temple mais qui reste difficile à restituer.

Une hypothèse voudrait que la partie haute du temple funéraire d'Hatchepsout à Deir el-Bahari, juste en face sur l'autre rive du Nil, soit une reproduction inversée, comme le reflet d'un miroir, du sanctuaire du Moyen Empire et du naos d'Amon.

[modifier] L'Akhmenou ou la salle des fêtes de Thoutmôsis III

La salle hypostyle de l'Akhmenou de Thoutmôsis III
La salle hypostyle de l'Akhmenou de Thoutmôsis III

Enfin toujours dans l'axe est, derrière la zone du sanctuaire, se trouve une extension bâtie par Thoutmôsis III.

En effet, le successeur d'Hatchepsout fut l'un des grands constructeurs de Karnak. Nous l'avons vu de nombreux monuments à son nom subsistent à partir du IVe pylône et cette extension serait une sorte de temple jubilaire qu'il fit édifier au cœur du sanctuaire d'Amon, le dieu dynastique. C'est dans ce second sanctuaire, que d'aucuns pensent qu'il fut conçu sur le plan du naos qui le précède, que se trouve une série de salle que l'on nomme le Jardin Botanique en raison du programme décoratif de ces salles qui répertoriait une sorte de corpus naturalia, inspiré de la faune et de la flore des pays conquis par le grand roi.

L'ensemble est en assez bon état car une église fut installée dans la salle hypostyle qui introduit différentes salles.

[modifier] Le contre temple ou temple de l'obélisque

Thoutmôsis III poursuivit l'extension du temple vers l'est qu'avait entamé Hatchepsout avec l'élévation de deux obélisques qui jouxtaient le mur d'enceinte du temple. Il fit donc tailler un obélisque monumental d'une hauteur dépassant les trente mètres mais n'eut pas le temps de le faire élever à son emplacement. C'est son petit-fils Thoutmôsis IV qui acheva le travail et nous laissa le témoignage de cet exploit sur une stèle gravée au pied du monolithe. L'obélisque fut par la suite englobé dans un petit temple édifié par Ramsès II.

Le temple dédié également à la forme populaire d'« Amon qui écoute les prières », ouvrait directement dans l'enceinte qui à l'époque délimitait alors le domaine du dieu. Taharka de la XXVe dynastie installa devant l'entrée du temple un kiosque à colonnes semblables à celles de la grande cour devant le second pylône mais de dimension moins importante.

Le temple de l'Obélisque
Le temple de l'Obélisque

Sous les dynasties suivantes une série de petites chapelles dédiées à Osiris furent édifiées à proximité par les divines adoratrices qui régnaient alors sur Thèbes tandis que la ville s'agglutinait contre l'enceinte du Nouvel Empire.

C'est lors de son agrandissement par les Nectanébo de la XXXe dynastie, que le temple et l'ensemble des chapelles qui le jouxtaient se trouvèrent complètement inclus dans le périmètre du temple d'Amon-Rê de Karnak. Ils édifièrent alors la grande porte orientale mais ne purent jamais achever son décor.

Sous le règne d'Auguste, dans les premières années de l'Empire romain, l'obélisque fut abattu et transporté jusqu'à Rome pour orner la spina du Circus Maximus. Il y a été retrouvé brisé en deux morceaux au XVIIe siècle et fut redressé ; il est désormais visible sur la place Saint Jean de Latran.

[modifier] Axe nord/sud

Cet axe, avec ses pylônes massifs, pointent vers l'enceinte de Mout. La majeure partie de ce site est d'un accès restreint, car en cours de reconstruction (une grue géante est d'ailleurs en place depuis de nombreuses années et sert au remontage des blocs de chaque pylône).

Le huitième pylône
Le huitième pylône

[modifier] Les pylônes de Thoutmôsis III et d'Hatchepsout

L'axe fut inauguré par Hatchepsout et Thoutmôsis III. La reine édifia en effet un pylône, actuellement le VIIIe, devant lequel elle érigea des colosses assis qui probablement la représentaient ainsi que son père Thoutmôsis Ier. Comme de nombreux monuments de son époque, l'ensemble fut remanié par son neveu et successeur, le grand Thoutmôsis III, puis par ses héritiers plus tard. Il fit lui construire en amont du pylône de sa tante, un autre grand portail, le VIIe pylône, devant lequel il érigea de grands colosses dont seuls aujourd'hui subsistent les pieds, et deux obélisques, qui au vu de leurs bases qui restent encore en place devaient être impressionnant. L'un des deux obélisques, celui qui était le plus à l'ouest, fut abattu sous Constantin au IVe siècle de notre ère et transporté alors dans la nouvelle capitale qu'il fonda à Byzance, afin d'orner là encore la spina du grand cirque de la ville, imitant en cela et répétant le geste d'Auguste, quatre cent ans plus tôt.

Le pylône de Thoutmôsis rajoutait donc une étape monumentale sur cette voie processionnelle, créant ainsi deux cours à ciel ouvert pouvant accueillir les fidèles pour les cérémonies. Il fit aussi édifier un kiosque reposoir pour la barque, donnant sur le Lac Sacré, dans la cour formée par les deux pylônes, tandis que l'autre cour donnait accès à ce qui était alors encore le parvis du grand temple d'Amon.

C'est dans cette cour que fut retrouvée au début du XXe siècle la fameuse "cachette" par Georges Legrain, alors archéologue fouillant et restaurant le site. Elle comportait une quantité invraisemblable de statues et ex-voto remisés là à la fin de la période lagide nous transmettant ainsi la ferveur populaire qui entourait alors les sanctuaires de Karnak. Par exemple, on y découvrit près de 17 000 bronzes de différentes tailles et époques.

Amenhotep II fils et successeur de Thoutmôsis édifia lui aussi un temple reposoir, l'une des nombreuses stations de la barque lors des cérémonies mais qui fut par la suite déplacé lorsque l'enceinte du temple eut une nouvelle extension plus vers le sud.

Vue prise depuis le lac sacré sur les IXe et Xe pylônes en cours de restauration
Vue prise depuis le lac sacré sur les IXe et Xe pylônes en cours de restauration

[modifier] Les IXe et Xe pylônes

En effet, après la période amarnienne, les Pharaons agrandirent l'espace consacré au domaine d'Amon. L'ensemble fut achevé par Horemheb à la fin de la XVIIIe dynastie puis parachevé par les Ramsès. Les différents espaces compris entre ces pylônes créaient ainsi de grandes cours, ponctuées d'obélisques et de colosses royaux, de hauts pylônes aux mats ornés d'oriflammes, le tout formant donc une voie processionnelle monumentale qui se dirigeait vers les temples méridionaux de Thèbes.

La grande porte du Xe pylône fut commandée et décorée par Horemheb, bien que l'on pense que cette partie fut déjà conçue dès Amenhotep III, mais que le règne de son fils ne permit pas de poursuivre. Quoiqu'il en soit, Horemheb le termine pendant son règne et fait ériger des stèles commémoratives de son œuvre de restaurateur et de grands colosses devant le Xe pylône, qui devient alors l'entrée sud du domaine d'Amon-Rê. Depuis ces cours on accédait d'une part à l'est aux quartiers des prêtres et aux magasins du temple qui bordaient le Lac Sacré, d'autre part à l'ouest au temple de Khonsou et d'Opet.

C'est dans cette zone que sont entreposés, répertoriés et triés, l'ensemble des blocs qui formaient les murs des pylônes ainsi que ceux qui ont été découverts en leur sein à l'instar du IIIe pylône telles les fameuses talatates, vestiges des monuments dédiés à Aton qui furent systématiquement démantelés par Horemheb et les Ramsès à sa suite. Un mur ainsi reconstitué partiellement peut être admiré au Musée de Louxor.

[modifier] Musée en plein-air

La Chapelle Blanche de Sésostris Ier reconstituée dans le Musée en plein-air de Karnak
La Chapelle Blanche de Sésostris Ier reconstituée dans le Musée en plein-air de Karnak

Plusieurs des pylônes du temple d'Amon en aval, réutilisaient en effet des structures précédentes notamment dans leur remplissage. Dans le Musée en plein-air, situé dans l'aile nord-ouest du complexe, on peut voir des reconstructions de ces structures plus anciennes, notamment la Chapelle rouge d'Hatchepsout et la Chapelle blanche de Sésostris Ier qui sont les deux exemples les plus célèbres. Mais on peut aussi y voir une chapelle en albâtre d' Amenhotep Ier, une cour à portique qui précédait le IVe pylône datant de Thoutmôsis IV et démontée puis enfouie dans le IIIe pylône que son fils Amenhotep III édifia à la place. Une partie d'un pylône qu'Akhénaton, alors encore Amemhotep IV fit édifier en l'honneur d'Horakhty, dans un style encore orthodoxe, et datant donc de ses premières années de règne ou d'une probable corégence avec son père. Là sont entreposés également des éléments du Moyen Empire provenant de Karnak mais aussi du temple de Montou de Médamoud. On peut aussi y voir une série de blocs alignés et répertoriés en vue d'une future restitution d'un nouveau monument et que pour l'instant les archéologues restaurent.

Ce petit musée, payant, un peu à l'écart, est peu visité par les groupes de touristes qui traverse au pas de course le grand temple d'Amon-Rê. Il représente pourtant un témoignage précieux et inédit des bâtiments pieux qui ont orné le grand temple à diverses époques.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le temple d'Amon-Rê de Karnak.

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le musée en plein air de Karnak.

[modifier] Articles connexes