Emmanuel Ratier

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Emmanuel Ratier, né le 29 septembre 1957 à Avignon (Vaucluse), est un journaliste (depuis 1981), écrivain et éditeur français proche des milieux nationalistes, généralement situé à l'extrême droite.

Sommaire

[modifier] Biographie

Étudiant à l'Université de Rouen, Emmanuel Ratier a commencé par diriger le Front de la jeunesse de Normandie, l'organisation de jeunesse du Parti des forces nouvelles auquel il avait adhéré en 1973, et y animait son organe de presse régional, Balder. Aux élections législatives de 1981, il fut le suppléant du candidat UDF André Danet en Seine-Maritime. Diplômé du Centre de formation des journalistes de Paris[1], il a intégré l'Institut d'études politiques de Paris, où il était militant à Union des étudiants de droite.

Il a ensuite travaillé pour différents journaux, dont Le Spectacle du Monde, Le Figaro Magazine, National Hebdo, Le Crapouillot, Valeurs actuelles et Minute[2] dont il fut rédacteur en chef chargé des grandes enquêtes. Après avoir dirigé Magazine hebdo, auquel il avait contribué avec Jean-Claude Valla de 1989 à 1996[3], il fonde en 1996 sa propre revue, un bimensuel de 12 pages intitulé Faits & Documents et sous-titré Lettre d'informations confidentielles d'Emmanuel Ratier. Les auteurs du livre-enquête Les Frères invisibles, Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre, estiment que « sa lettre confidentielle, Faits & Documents, fourmille d'informations sur la vie et les petits secrets des obédiences, mais aussi des organisations juives[4]. »

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la politique, tels que Au cœur du pouvoir, Le vrai visage de Jacques Chirac, ou encore l'Encyclopédie politique française en deux volumes, qui dresse un portrait de ses principaux acteurs (revues, mouvements, partis, idéologies, clubs, loges maçonniques). Cette encyclopédie peut être comparée au Dictionnaire de la politique française d'Henry Coston (ancien collaborateur que la revue L'Arche décrit comme un « antisémite professionnel[5] »), ce dernier ayant d'ailleurs déclaré que la méthode de travail d'Emmanuel Ratier était proche de la sienne, et qu'il pouvait être considéré comme son « héritier moral[6] ». En 1995, il publie Les Guerriers d'Israël, ouvrage consacré au Betar, dans lequel il expose les liens ayant existé entre l'organisation et les autorités national-socialistes et fascistes : selon E. Ratier, le Betar était la seule organisation juive autorisée jusqu'en 1938 en Allemagne, et jusqu'en 1941 en Italie.

Après les attentats du 11 septembre 2001, Emmanuel Ratier présentera une « version alternative » sur le crash du vol 77 American Airlines sur le Pentagone[7], et aurait ainsi été à l'origine de certaines affirmations de Thierry Meyssan dans L'Effroyable Imposture[8].

Depuis fin 2005, il est propriétaire de la libraire Facta à Paris, dont le fonds recouvre notamment ses centres d'intérêts.

Depuis mai 2008, il anime son propre Libre Journal sur Radio Courtoisie (tous les 4 mercredis, de 18h à 21h), après y avoir animé la première partie de celui de Claude Giraud pendant plusieurs années.

Les activités d'Emmanuel Ratier lui ont souvent attiré des critiques : la publication d'extrême gauche REFLEXes, le décrit comme un « militant d'extrême droite et antisémite notoire[9] », tandis que Pierre-André Taguieff le présente comme « l'héritier d'Henry Coston, l'antisémitisme délirant en moins[10] », mais aussi comme un « conspirationniste d'extrême droite[11] ». Pour sa part, l'intéressé écarte la théorie du complot absolue sans pour autant remettre en cause l'existence de groupes cherchant à accumuler le pouvoir : « Je ne me considère pas du tout comme complotiste, c'est à dire que, d'après les informations dont je dispose (...), je n'ai jamais trouvé aucun document récent, ou jamais eu d'entretien avec des personnalités haut placées, qui me permettraient de démontrer qu'il y ait une espèce d'organisation pyramidale, qui serait dirigée par un marionnettiste puissant qui aurait fait du monde un théâtre où il manipulerait les gens à sa guise. Je pense plutôt qu'il y a un système de cercles concentriques, avec des satellites autour, qui regroupent des gens puissants ou qui cherchent à avoir plus de pouvoir. Et bien sûr, et ça peut paraître une évidence, des groupes de pression et des lobbies[12]. »

[modifier] Œuvres

  • Encyclopédie politique française. Tome I, Faits & Documents, Paris, 1992, 858 p. (ISBN 2-909-769-00-3)
  • Encyclopédie politique française. Tome II, Faits & Documents, Paris, 2005, 990 p. (ISBN 2-909-769-12-7)
  • Mystères et secrets du B'naï B'rith : la plus importante organisation juive internationale (publié par Emmanuel Ratier), Facta, Paris, 1993, 416 p. [pas d'ISBN]
  • Le vrai visage de Jacques Chirac : les secrets d'un président (publié par Emmanuel Ratier), Facta, Paris, 1995, 59 p. (ISBN 2-9508318-2-6)
  • Les guerriers d'Israël : enquête sur les milices sionistes, Facta, Paris, 1995, 414 p. + 8 p. de planches (ISBN 2-9508318-1-8)
  • Au cœur du pouvoir : enquête sur le club le plus puissant de France (publié par Emmanuel Ratier), Facta, Paris, 1996, 589 p. (ISBN 2-9508318-3-4)
  • Encyclopédie des changements de noms. Tome I, [1963-juin 1982] (avec une introduction de Clément Rebouliergues), Faits & Documents, Paris, 1995, 320 p. (ISBN 2-909769-03-8)
  • Encyclopédie des changements de noms. Tome II, [Juillet 1982-décembre 1997], Faits & Documents, Paris, 1998, 443 p. (ISBN 2-909769-08-9)
  • Ras l'front : anatomie d'un mouvement antifasciste, la nébuleuse trotskyste, Facta, Paris, 1998, 174 p. (ISBN 2-9508318-4-2)
  • Les chrétiens de gauche (avec une préface de Jean-Marie Paupert), Faits & Documents, Paris, 1998, 300 p. (ISBN 2-909769-07-0)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. Entretien au Libre journal des éditeurs sur Radio Courtoisie, 3 février 2006
  2. Marion Georges, « Le directeur de Minute contesté par l'actionnaire majoritaire du journal », Le Monde, 8 mai 1987.
  3. Biographie pastiche d'Emmanuel Ratier, REFLEXes, printemps 2002
  4. Les Frères invisibles, Pocket, 2002, p.82.
    La revue est également citée p.81 au sujet de l'appartenance de personnalités du Front national à la GLNF.
  5. L'Arche, n°572, décembre 2005.
  6. Interrogé par la revue identitaire Jeune Résistance (« Entretien avec Henry Coston », Jeune Résistance, n°23, été 2001) pour savoir si, « parmi les journalistes nationaux contemporains », il en considérait un « comme particulièrement proche de [sa] démarche passée et, d'une certaine manière, comme [son] héritier », il déclare : « Ce serait Emmanuel Ratier dans ce cas-là. Il peut être considéré comme mon héritier moral... Nous n’avons pas travaillé ensemble, mais il a repris ma formule qui consiste à publier des petites nouvelles. Il fait d’ailleurs une lettre qui est remarquablement réalisée. » Faits & Documents. Lettre d'informations confidentielles d'Emmanuel Ratier, n°116, 1er-15 septembre 2001, p. 10.
  7. Voir notamment : Faits & Documents n°130, Faits & Documents n°127, Faits & Documents n°131
  8. Selon Guillaume Dasquié et Jean Guisnel in L'Effroyable Mensonge : thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, La découverte, 2002
  9. « Soral en dédicace chez Ratier », REFLEXes, 28 juin 2006.
  10. Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique, Descartes et Cie, 1994.
  11. Pierre-André Taguieff, La foire aux illuminés. Ésotérisme, théorie du complot et extrémisme, Paris, Mille et une nuits, 2005.
  12. Interview donnée au Choc du mois n°4, septembre 2006, p. 31