Effondrement du viaduc de la Concorde

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Le viaduc de la Concorde était un viaduc construit au début des années 1970 pour permettre au boulevard du même nom d'enjamber l'autoroute 19 (Autoroute Papineau) à Laval, dans la banlieue de Montréal, au Québec. Il s'est effondré le 30 septembre 2006. C'est le deuxième viaduc à s'effondrer dans la ville de Laval après le viaduc du Souvenir.

Sommaire

[modifier] Historique

La conception du viaduc de la Concorde a été confiée à la firme Desjardins, Sauriol et Associés, ainsi que la surveillance des travaux. Inter State Paving a assuré sa construction, avec plusieurs entrepreneurs spécialisés, dont le Laboratoires Ville-Marie, filiale de Desjardins Sauriol et Associés, Francon pour les poutres précontraintes, Coffrage Dominion pour les coffrages, Acier d’armature de Montréal (« AAM ») pour la fourniture des aciers d’armature et leur pose, Prud’Homme & Frères ltée, pour la fourniture du béton, qui sous-traite la mise en place du béton à Coffrage Dominion. AAM retient lui-même les services d’un poseur d’aciers d’armature.

Il s'agissait d'un viaduc en porte-à-faux, typique des années 1970-1980 : d'une seule jetée, sans aucun support au centre du tablier ; sa charge reposait entièrement sur les supports aux deux extrémités.

Une fois la construction terminée, c'est le ministère des transports du Québec qui devait veiller à sa surveillance et à son entretien. Âgé d'environ 36 ans, le viaduc avait fait l'objet d'une inspection technique complète en mars 2005, mais aucune faiblesse n'avait été décelée. On ne prévoyait aucune réfection avant cinq ans.

[modifier] L'accident

Une heure avant l'effondrement, le ministère des Transports du Québec avait reçu un appel de passants qui avaient constaté des signes précurseurs, notamment des morceaux de béton qui étaient tombés de la structure et des fissures importantes. Le patrouilleur envoyé sur place n'a pas estimé nécessaire de fermer à la circulation le viaduc et l'autoroute qu'il enjambe.

En 2004, des notes de service recommandant de mettre ses assises sous surveillance, mais ne recommandant aucuns travaux immédiats, avaient été échangées par des intervenants du ministère des transports.[1] Ces documents ont été présentés par Mario Dumont lors du débat des chefs lors de la campagne électorale québécoise de 2007. La démission du ministre Michel Després a par la suite été réclamée par Mario Dumont[2]. Le ministre et des représentants des ingénieurs du gouvernement ont affirmé que les dommages dont la mise sous surveillance était recommandée n'avaient rien à voir avec les raisons de l'effondrement du viaduc.[3]

Un côté du viaduc s'est effondré écrasant deux voitures qui passaient en dessous (sur l'autoroute 19), tuant sur le coup leurs cinq occupants et blessant six personnes, dont trois grièvement, qui se trouvaient dans les véhicules circulant sur le tablier au moment de l'effondrement et qui ont plongé dans le vide.

Les opérations de secours ont duré toute la soirée et une partie de la nuit suivant l'effondrement de la structure. De puissantes grues ont été nécessaires pour dégager l'autoroute des morceaux du tablier.

Le côté qui ne s'est pas effondré a été démoli le 7 octobre. Le viaduc de Blois, du même type que celui de la Concorde, a été démoli le 21 octobre 2006. [4]

Les deux viaducs ont été reconstruits avec des armatures en fibre de verre et réouverts en juin 2007.

[modifier] Commission Johnson

Le 3 octobre 2006, une commission d'enquête[5] a été créée par le gouvernement pour déterminer les causes de l'effondrement. Présidée par l'ancien premier ministre Pierre-Marc Johnson[6], elle a rendu son rapport le 15 octobre 2007.[7]

Dans son rapport, la Commission d'enquête déclare (qu'elle) « est d’avis que l’effondrement du viaduc de la Concorde ne peut être attribué à une seule entité ou à une seule personne. Aucun des défauts ou des manquements identifiés n’aurait pu, seul, causer cet effondrement, qui résulte d’un enchaînement séquentiel de causes. » (voir notamment page 5 du rapport)

[modifier] Liens externes

  • Viaduc de la Concorde: Une construction chaotique, La Presse, 15 octobre 2006 [1]
  • Viaduc de la Concorde: une longue chaîne d’erreurs, LA Presse, 18 octobre 2006[2]

[modifier] Notes et références

  1. Texte sur Matinternet
  2. Texte sur Cyberpresse
  3. Texte sur Cyberpresse
  4. Le viaduc De Blois sera démoli, Presse canadienne, 2006-10-07
  5. Enquête publique, Gouvernement du Québec, 2007-02-02
  6. Mot du président, Gouvernement du Québec, 2007-02-02
  7. Rapport de la commission Johnson sur l'écroulement du viaduc
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