Crozant

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Crozant
Carte de localisation de Crozant
Pays France France
Région Limousin
Département Creuse
Arrondissement Guéret
Canton Dun-le-Palestel
Code Insee 23070
Code postal 23160
Maire
Mandat en cours
Jean Parlebas
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays Dunois
Latitude
Longitude
46° 23′ 33″ Nord
         1° 37′ 20″ Est
/ 46.3925, 1.62222222222
Altitude {{{alt mini}}} (mini) – {{{alt maxi}}} (maxi)
Superficie {{{km²}}} km²
Population sans
doubles comptes
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({{{date-sans}}})
Densité {{{dens}}} hab./km²

Le nom de Crozant dérive sans doute du celte puis du latin Croso (qui a également donné "Creuse"). On trouve successivement Crozenc (1208), Crozent (1277), Crousant (1512), la forme "Crozant" étant d'un usage moderne.

Sommaire

[modifier] Géographie

Crozant est situé à la limite nord du département de la Creuse. La rivière, la Grande Creuse (qui s'est grossie de la Petite Creuse à quelques kilomètres en amont) y forme une limite avec le département de l'Indre.

Cette "frontière" administrative est très ancienne. Elle correspond approximativement à la limite entre la langue d'oïl et la langue d'oc. La limite se trouve au village Les Bordes à environ 4 km de Crozant. Elle a aussi une signification géologique : au sud, ce sont les contreforts granitiques du Massif central, tandis qu'au nord commencent les plaines calcaires du Bassin parisien.

[modifier] Histoire

L'éperon rocheux inscrit entre la Creuse et un affluent, la Sédelle, a été occupé depuis l'époque préhistorique. Une forteresse semble y avoir été édifiée entre 997 et 1018. Mais c'est au XIIIe siècle que le château-fort prendra la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. Une des tours subsistantes porte d'ailleurs le nom d'Isabelle d'Angoulême, veuve de Jean sans Terre, épouse de Hugues X de Lusignan, qui, suivant une tradition, l'aurait fait construire. Au XIIe siècle, les capitaines du lieu sont des Foucauld, seigneurs de Saint-Germain-Beaupré.

Dans son ouvrage sur l'histoire de la Marche, Joullietton rapporte que le Château de Crozant aurait été pris par les catholiques en 1588, ce qui aurait occasionné la ruine d'une tour. À partir de 1606, le château paraît déjà servir de carrière aux habitants des alentours. Un procès verbal de 1640, établi par l'intendant du roi à Moulins, Le Voyer d'Argenson, constate que l'ensemble féodal est en triste état. Les vestiges de la place forte, qui appartiennent à la Couronne depuis la confiscation des biens du connétable de Bourbon en 1527, sont alors acquises par Gabriel Foucauld de Saint-Germain Beaupré, gouverneur de la Marche.

Les ruines de la citadelle couvrent une bonne partie de l'éperon : plusieurs enceintes successives, un donjon carré du XVe siècle et deux tours XIIIe siècle, auxquels s'ajoutent une chapelle et la « tour de l'eau » qui permettait d'aller chercher l'eau à la rivière tout en restant à couvert.

Les ruines du château
Les ruines du château

George Sand visita le site de Crozant en compagnie de Chopin, à l'issue d'un péniple difficile dans des routes qui n'en étaient pas. Les ruines lui firent une forte impression, comme en témoigne ce qu'elle écrivit dans La faute de Monsieur Antoine : "On ne sait en ces lieux qui a été le plus hardi ou le plus inspiré de la nature et des hommes".

A l'issue de longues négociations conduites par le maire de Crozant, Jean Parlebas, ces ruines ont été acquises il y a quelques années par la commune. Un important programme de réhabilitation a été entrepris, grâce à des financements de l'État, du conseil régional, du conseil général et de la commune en vue de la réouverture du site au public au terme des travaux.

Une bande dessinée, Les aigles décapités, raconte l'histoire imaginaire de Hugues, seigneur de Crozenc. Le premier tome figure un dessin du château qui est une belle et plausible reconstitution, si ce n'est qu'il a été dessiné inversé (gauche/droite) par rapport à la réalité !

Les pierres des murs font écho à celles des parois rocheuses de la vallée et disent les légendes des lieux : celle du Rocher des fileuses où chaque année se déroulait un concours entre les jeunes villageoises, la plus habile devant filer son brin de laine de telle sorte qu'il touchât l'eau le premier, 80 mètres plus bas ; celle encore du diable qui a construit en une nuit le Pont Charraud à la suite du pacte établi avec un homme qui n'a pas voulu être le premier fagot qu'il aurait lié le matin : il est venu au rendez-vous tout nu.

À partir du XIXe siècle, le site de Crozant va inspirer de nombreux peintres.

Armand Guillaumin (1841-1927), qui a eu la chance de gagner le gros lot de la Loterie nationale (1891), est désormais débarrassé de tout souci matériel et peut se consacrer entièrement à la peinture. En 1893, il choisit Crozant comme résidence de prédilection. D'autres peintres l'ont précédé, tel Paul Castans (1823-1892), d'autres vont suivre leur exemple. Ils donneront naissance à "l'École de Crozant", école "sans maître", qui n'est rien d'autre qu'une commode appellation, imaginée ultérieurement, pour désigner tous ceux qui ont trouvé l'inspiration sur les rives de la Creuse. Parmi eux : Ernest Josephson ( 1851-1906), Fernand Maillaud (1862-1948), Paul Madeline, Clémentine Ballot (1880-1924), la dynastie des Leloir et plus particulièrement Maurice Leloir (1853-1940), le Suédois Walter Oetten (1897-1972), Solange Christauflour (1900-1953), etc. L'abbé Laurent Guétal y fait la connaissance en 1855 d' un autre peintre, Ernest Victor Hareux. Non loin de l'église de Crozant, se trouve un buste en bronze de Guillaumin.

En 1926, une autre histoire commence pour les bords de Creuse qui vont être noyés, pour cause de production d'électricité, par les eaux de la plus grande retenue d'Europe à l'époque, le barrage d'Eguzon. Le nouveau pôle d'attraction touristique est désormais le' « lac Chambon »' du nom d'un village d'une commune riveraine (Eguzon) du nouveau lac. Si les gorges profondes perdent alors une partie de leur caractère sauvage qui plaisait tant aux peintres, on y gagne une baignade et des pédalos à la « plage de Fougères ». Crozant est parée pour 1936 et les congés payés !

Durant la guerre, le pont séparant la Creuse de l'Indre à Crozant est dynamité. Un bac sera installé en attendant la construction d'un nouveau pont. Aujourd'hui, lorsque le barrage est vidé (cela n'arrive qu'exceptionnellement !), on peut encore voir une pile du vieux pont tristement couchée sur le flanc.

[modifier] Économie et paysage

Là où le barrage a, sans doute en quelques heures, changé le paysage des peintres noyé sous les eaux, les modifications de la société et de l'économie locale l'ont noyé sous les arbres en quelques années.

Pour s'en rendre compte, il n'est que de voir les peintures de Guillaumin, qui peignit, dit-on, 140 fois le site de Crozant, et les cartes postales des années 1900. C'est que les landes soit disant « climaciques » étaient entretenues par le patûrage extensif des moutons et des chèvres, lequel a décliné lentement entre les deux guerres et s'est éteint après 1950.

Les ruines de Crozant sont encore entretenues par un « troupeau » de 2 ou 3 chèvres, qui fait figure de relique. Sur les fougères et les genêts des chaumas qui n'en ont guère cure. La tendance reste à la recolonisation, puis au boisement naturel des anciens espaces ouverts.

Depuis quelques années, une association locale, qui a pour objet la défense du patrimoine, et joliment nommée d'après le nom de la bruyère qui enchantait les « côtes » de Crozant, l'ERICA (Ensemble de Recherches et d'Initiatives pour le Crozant d'Aujourd'hui) conduit un projet qui vise à restaurer une de ces landes à bruyères qui faisaient autrefois la renommée picturale de Crozant.

[modifier] Bibliographie

Joullietton, Histoire de la Marche et du pays de Combraille, Guéret, Betoulle, 1814-1815.

Gilles Rossignol, Le Guide de la Creuse, Besançon, 1991

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Le paysagiste Gilles Clément

Comptant parmi les architectes-paysagistes aujourd'hui les plus connus au monde[réf. nécessaire], Gilles Clément est un enfant du pays. Il possède une propriété au hameau de la Baronnière où il a aménagé son jardin, "la Vallée", et où il a mené ses premières expériences du concept de "jardin en mouvement" à partir de 1977.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Les jardins de Crozant

Un autre paysagiste, moins connu, Camille Muller, s'est installé à Crozant à la fin des années 1970 mais en est reparti.

Autour de ces paysagistes réputés, enseignant dans des écoles de paysage, de nombreux élèves ont découvert Crozant et certains sont restés et y ont créé des jardins.

C'est ainsi le cas de l'Arboretum de la Sédelle créé par Philippe Wanty et des Jardins Clos de la Forge créés par Jacques Sautot et Christian Allaert.

Deux fois par an l'association "les jardins de la Sédelle" organise des journées des plantes sur le site de l'arboretum.

L'Arboretum de la Sédelle possède la collection de référence des érables pour la France (plus de 200 espèces et cultivars).

[modifier] Administration

A l'issue des élections municipales de mars 2008, Jean Parlebas a été réélu maire de la commune[1] par le nouveau conseil municipal.


Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Jean Parlebas
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
909 929 862 732 636 581
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Source : préfecture de la Creuse
  2. Crozant sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes



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Éguzon-Chantôme
Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

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