Cornelis Evertsen (1642-1706)

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Cornelis Evertsen le Jeûnet (Flessingue 16 novembre 1642- Flessingue 16 novembre 1706) fut un amiral néerlandais du XVIIe siècle.

Cornelis était le second fils du Lieutenant-Amiral Cornelis Evertsen l'Ancien et le neveu du lieutenant-amiral Johan Evertsen et cousin du vice-amiral Cornelis Evertsen le Jeune avec qui il est généralement confondu. Cornelis fut surnommé Keesje den Duvel ("Cornelis le petit diable") à cause de son caractère très colérique, qu'il partageait avec son père.

Cornelis est né à Vlissingen en 1642 et navigua pour la première fois sur le bateau de son père à l'âge de 10 ans. Il devint corsaire en 1665 durant la première Guerre anglo-néerlandaise et fut capturé au début du mois de mars de cette année par les Anglais quand son groupe de deux vaisseaux fut battu par trois navires anglais. Son équipage dût le maîtriser en employant la force pour l'empêcher de faire exploser son bateau, le Eendragt équipé de 32 cannons.

Lors de sa captivité, il fut jugé digne d'intérêt royal grâce à la renommée de son père et de son oncle et fut interrogé par le frère du Roi Charles II, le lord amiral Jacques Stuart, duc d'York. Lors de l'entrevue, le duc remarqua le trou au sommet du chapeau de Cornelis et s'excusa au nom des soldats d'avoir abîmé ses vêtements. Il répondit grincheusement qu'il était fier du trou; il aurait quand même préféré qu'ils aient tiré un peu plus bas, ce qui lui aurait évité d'être prisonnier de guerre.

John Evelyn raconte comment Cornelis fut libéré le 24 mars 1665 grâce à son intelligence par Charles II d'Angleterre en personne: il fut admis dans l'antichambre royale, Sa Majesté lui donna sa main pour qu'il l'embrasse, et lui redonna sa liberté. Elle posa beaucoup de questions concernant le combat, Sa Majesté se souvenant des nombreuses attentions venant de ses relations à l'étranger"- c'était une référence au soutien que les Evertsen avait donné à Charles durant son exil. Evelyn reçut ensuite l'ordre d'aller avec lui à l'ambassade de Hollande, où il devait attendre pour recevoir son passeport et il devait lui donner 50 pièces d'or. Ainsi Charles II ne récompensait pas seulement des faveurs montrées dans le passé mais essayait de semer la discorde entre la province de Zélande majoritairement orangiste et la province républicaine de Hollande; il prétendait soutenir la cause du jeune Guillaume III d'Orange.

Après son retour en 1665 Cornelis combattit à la bataille de Lowestoft; en juillet il devint Capitaine de l'amirauté de Zélande. En 1666 il sert en tant que capitaine sur le navire amiral de son père, le Walcheren pendant la bataille des Quatre Jours et dans la première nuit il fut témoin de la mort de son père, tué par un boulet tiré du Henry. Il combattit aussi lors de la bataille de North Foreland où son oncle fut tué.

En mars 1672 juste avant la troisième guerre anglo-néerlandaise il repoussa une attaque anglaise traitresse contre la flotte de Smyrne. Lors de la bataille de Solebay il commanda le Zwanenburg (44 canons). En 1673 il reconquiert les Nouveaux-Pays-Bas, alors qu'il avait le grade de vice-amiral de la flotte de la Compagnie des Indes néerlandaises avec toujours le même navire amiral, le Zwanenburg. Quand il retourna à quai en 1674, il fut accusé de désobéissance, l'état de Zélande n'étant pas très satisfait de sa conquête: ses ordres étaient en fait de conquerir l'Île Sainte-Hélène et Cayenne.

En janvier 1675 il fut promu Contre-Amiral de la flotte zélandaise. En 1677 il supervisa un blocus contre les corsaires dunkerquois. Le 20 septembre 1679 il remplaça son cousin décédé Cornelis Evertsen le Jeune en tant que vice-amiral de Zélande; il devint le 1er avril 1684 lieutenant-amiral de Zélande et commandant suprême de la flotte des Provinces-Unies, remplaçant ainsi Cornelis Tromp. En 1688 il commanda l'avant-guarde de la flotte d'invasion du stathouder Guillaume III d'Orange pendant la Glorieuse Révolution.

En 1690 Cornelis était commandant de l'avant-guarde de la flotte alliée durant la bataille du cap Béveziers. Soutenu par les Anglais avec peu de moyen, il a eu de grandes difficultés face aux Français beaucoup plus forts. Il sauva son esquadron par la ruse, en mettant à l'ancre alors que les voiles de son navire étaient toutes déployées, le vent de la marée emportant la flotte ennemie. Cette même année Cornelis Tromp reprit son son poste et mourut peu après, remplacé par Phillippe Van Almonde.

Après 1690, Cornelis ne commanda plus la flotte. Son jeune frère, Geleyn Evertsen, lui succéda au rang de lieutenant-amiral de Zélande. Il ne se maria jamais, et fut un ami très proche de Guillaume III au point qu'on soupsonna qu'il fut un des amants du stathouder.

À son décès en 1706, il fut inhumé à Middelburg

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