Nouveaux-Pays-Bas

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Nieuw-Nederland (nl)

(Nouveaux-Pays-Bas)
1614 — 1664
1673 — 1674
République
Localisation des Nouveaux-Pays-Bas en 1685
Localisation des Nouveaux-Pays-Bas en 1685

Établissement de la colonie 1614
Prise de la Nouvelle-Amsterdam 27 août 1664
Traité de Breda 23 juillet 1667

Capitale Nouvelle-Amsterdam
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Superficie
Population
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Entité suivante
Province de New York

À partir de 1614, les territoires compris entre la Virginie et la Nouvelle-Angleterre portent indifféremment le nom de Nouveaux-Pays-Bas (Nova Belgica ou Novum Belgium en latin, Nouvelle-Belgique, ou de Nouvelle-Néerlande Nieuw-Nederland en néerlandais). De facto, avec l'établissement d'une population à caractère résolument néerlandais en compétition avec les deux foyers de colonisation anglaise dans cette partie de l'Amérique, les Nouveaux-Pays-Bas se bornaient à ses trois axes : la «Noort Rivier» (ou «fleuve du Nord» en français), la «Zuide Rivier» (ou «fleuve du Sud») et la «Versche Rivier» ou («fleuve Frais»), respectivement les fleuves Hudson, Delaware et Connecticut. En 1624, Pierre Minuit fonde la Nouvelle-Amsterdam sur l'Île de Manhattan alors que les Nouveaux-Pays-Bas sont incorporés aux Provinces-Unies sous la tutelle de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (abréviation WIC).

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Henry Hudson et les compagnies particulières (1609–1624)

C'est avec la création de facto des Provinces-Unies avec l'Union d'Utrecht de 1573, en rébellion constante avec l'Espagne de Philippe II et de Philippe III que naissent cette nouvelle puissance commerciale et maritime de l'Europe occidentale. Bientôt réunies en compagnies d’import et d’exports, les marchands néerlandais, de connivence avec l’État, fondent la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (abréviation VOC) en 1602. Cette dernière, cherchant de nouvelles routes commerciales qui pourraient s’avérer profitables, engage le capitaine et explorateur Henry Hudson pour explorer la route du nord-ouest, le passage par le nord sibérien vers l’Asie. Celui-ci, ayant déjà tenté le même trajet pour le compte d’investisseurs anglais (Compagnie de Moscovie), il décide, à la barre du navire Halve Maen (demi-Lune), de chercher le chemin des Indes vers l’ouest, comme l’indiquaient les notes du capitaine anglais John Smith qui avait fait partie de la première tentative de colonisation permanente en Virginie anglaise et ce à l'encontre des directives qu’il reçut de son employeur.

Depuis la Virginie, il remonte la côte est américaine jusqu’à l’embouchure de la Zuide Rivier (à l’époque inconnu) puis jusqu’à la baie de New York que Verrazano avait baptisée «Nouvelle-Angoulême» en 1524. Remontant le fleuve qui allait porter son nom, il se rendit rapidement compte que celui ne menait vraisemblablement pas au royaume de Cathay. C’est d’ailleurs de son journal de bord que l’on rencontre pour la première fois le terme amérindien « Manna-hata », terme dont dérive le nominatif « Manhattan » pour l’île régnant à la rencontre du fleuve et de l’océan.

Rebroussant le chemin, son voyage pour le compte d’intérêts particuliers néerlandais allait allumer un intérêt commercial notable pour la traite des fourrures dans le delta de la Noort Rivier[1].

Dès l’année d'après et au cours des années qui suivirent, quatre compagnies néerlandaises se firent la compétition pour le commerce de la traite des pelleteries avec les Amérindiens de la région. Deux postes ont probablement été ainsi érigés dès 1611 à la hauteur du futur Fort Orange, sur l’île de Castle, et à l’estuaire de la Versche Rivier (correspondant au fleuve Connecticut).

Ces quatre compagnies se souciant de l’impact négatif d’une rivalité, s’unirent et reçurent en 1614 des États généraux une charte de compagnie à monopole leur cédant l’exploitation entière du commerce des fourrures sur le territoire situé entre les 40e et le 45e parallèles pour trois années[2]. Cependant, la compétition ne fit que s’aggraver jusqu’en 1621, année où la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (sur le modèle de la VOC) fut mise sur pied. Le premier voyage que cette nouvelle entité dirigée principalement par la chambre de commerce d’Amsterdam s’échelonna de 1623 à 1624.

[modifier] Histoire de la colonie (1624-1673)

La Nouvelle-Amsterdam aux environs de 1650
La Nouvelle-Amsterdam aux environs de 1650

En 1624, les premières familles de colons, appelées pour gérer les comptoirs de commerce, sont en majorité envoyées en amont dans la vallée de l’Hudson. Sur l’île de Manhattan, on ne trouve que quelques plantations et un peu d’élevage. En 1625, sous la menace grandissante d’une attaque provenant d’autres puissances coloniales, les dirigeants de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales décidèrent de protéger l’embouchure de la rivière Hudson, et de regrouper les activités des comptoirs commerciaux dans une enceinte fortifiée. En 1626, Pierre Minuit négocie l'achat de l'île de Manhattan aux indiens Lenapes, pour 60 florins de marchandises. Lors de la construction du fort, la guerre entre les Mohawks et les Mohicans contraint la compagnie à précipiter le déplacement des colons à l’intérieur de Fort Amsterdam. En 1658 est fondée la colonie de Nieuw Haarlem.

Durant la deuxième guerre Anglo-néerlandaise, qui oppose l’Angleterre aux Provinces-Unies, les Nouveaux-Pays-Bas sont conquis par les Anglais. Le directeur général Peter Stuyvesant livre la Nouvelle-Amsterdam le 24 septembre 1664. La colonie est rebaptisée New York, en l’honneur du Duc d’York, frère du roi Charles II. En 1667 les Néerlandais renoncent à leurs revendications sur cette portion du territoire américain, lors du Traité de Breda, et obtiennent en retour la souveraineté sur le Surinam. Cependant, lors d’une autre guerre opposant les Anglais aux Néerlandais, ces derniers reprennent brièvement la colonie en 1673 (rebaptisé Nouvelle-Orange), avant que les Anglais ne la récupèrent avec le Traité de Westminster, le 19 février 1674.

[modifier] L'héritage et la reconnaissance

Une carte dressée par Louis Hennepin à la fin du XVIIe siècle utilise encore la toponymie « Nouveau Pais Bas » pour désigner la province de New York anglaise, tout comme de nombreux notaires néerlandais aux Provinces-Unies jusque dans les années 1690.
Une carte dressée par Louis Hennepin à la fin du XVIIe siècle utilise encore la toponymie « Nouveau Pais Bas » pour désigner la province de New York anglaise, tout comme de nombreux notaires néerlandais aux Provinces-Unies jusque dans les années 1690.

De la présence néerlandaise, il reste aujourd'hui un certain nombre de noms de lieux New-Yorkais, tels que Coney Island (Konijnen Eiland), Brooklyn (Breukelen), Harlem (Nieuw Haarlem), Flushing (Vlissingen) et Staten Island (Staaten Eylandt).

Le 20 mai 1924, à l'occasion du tricentenaire de la fondation de New York, un monument commémoratif est érigé en l'honneur des colons wallons, sur le site de Battery Park, à la pointe sud de Manhattan. Une pièce de monnaie en argent de 50 cents, ainsi que des timbres-poste de 1, 2 et 5 cents sont émis pour commémorer l’arrivée des colons wallons et flamands.

[modifier] Précisions quant au nom de la colonie

La Nouvelle-Amsterdam en 1674
La Nouvelle-Amsterdam en 1674

Bien d’autres termes ont été utilisés pour désigner la colonie nord-américaine des Provinces-Unies. «Nouvelle-Hollande» est communément retenu dans la littérature francophone à cause de la généralisation du terme «Hollande» pour désigner la fédération des Pays-Bas – dont deux provinces sur les dix se nomment Hollande. Mais le terme est controversé puisque les Néerlandais eux-même ont nommé plusieurs colonie sous le terme ‘’Nieuw Holland’’. L’Australie fut ainsi baptisée par les premiers explorateurs en Océanie et retint ce nom jusqu’au XIXe siècle. Plus récemment, se basant sur d'anciens manuscrits français, Louis Sicking (Frontière d'Outre-Mer. La France et les Pays-Bas dans le monde atlantique au XIXè siècle)[3] a remis à la mode le terme Nouvelle-Néerlande.

Le terme Nouvelle-Belgique, aussi utilisé pour évoquer les Nouveaux-Pays-Bas, fait référence aux anciens Pays-Bas, qui couvraient alors une partie du nord de la France et de la Lorraine, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas actuels. Ses habitants s'appelaient les «Belges» dans les langues romanes, et les «Nederlandais» dans les langues germaniques, mais ces adjectifs n’étaient pas d’usage fréquent. Eux-mêmes préféraient continuer de s’appeler Hollandais, Brabançons, Flamands, Frisons, Zélandais, Wallons, Hennuyers, Tournaisiens, Gueldrois, Namurois ou Luxembourgeois, selon le cas. Pour le reste du monde, c'était surtout les «Hollandais». Sur une carte de l'Amérique du Nord, Louis Hennepin fait mention des «Nouveau Pais Bas». Les Anglais les appelaient aussi «Dutch» , qui désignait plutôt l'allemand (Deutsch), parce que les Pays-Bas bourguignons (devenus espagnols, puis autrichiens) faisaient une partie du Saint-Empire, et parce que la distinction entre la langue néerlandaise et la langue allemande n' était pas si évidente à l’époque. Un premier sceau datant de 1623 porte l'emblème d'un castor et la mention «Sigillum Novi Belgii». Le sceau de la Nouvelle-Amsterdam, datant de 1654, porte quant à lui la mention «Sigillum Amstellodamensis in Novo Belgio». Afin de différencier le concept latin de Belgique (Belgica) et celui qui nous est contemporain, le terme est rarement retenu dans la littérature française jusqu'à ce jour.

[modifier] Références

  1. Shorto, Russell, The Island at the Center of the World, New York, Doubleday, 2004, p. 33
  2. Jaap Jacobs, New Netherland: A Dutch Colony in Seventeenth-Century America, Brill, Boston/Leyde, 2005, p.34
  3. Louis Sicking, Frontière d'Outre-Mer. La France et les Pays-Bas dans le monde atlantique au XIXè siècle

[modifier] Bibliographie

  • Jacobs, Jaap. « New Netherland: A Dutch Colony in Seventeenth-Century America ». Traduit du néerlandais par l'auteur. Brill, Boston / Leyde, 2005. 559 pages.(ISBN 9004129065)
  • Shorto, Russell. The Island at the Center of the World. New York, Doubleday, 2004. 384 pages. (ISBN 0-385-50349-0)

[modifier] Liens externes