Cloaca

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Portail : Art contemporain

Cloaca (« cloaque ») est une Installation de l'artiste Wim Delvoye (2000), qui représente un tube digestif humain géant et fonctionnel.

Sommaire

[modifier] Histoire

Wim Delvoye a commencé à dessiner sa machine en 1992.

Elle a été présentée pour la première fois en 2000, au Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (M HKA) à Anvers. Depuis, Cloaca fait le tour du monde : Zurich (2001), Vienne (2001), Düsseldorf (2002), New York (2002), Lyon (2003), Toronto (2004), Prato (2004) etc.

Il a été contacté par des industriels de l'agro-alimentaire intéressés par sa machine et désirant tester leurs produits. Wim Delvoye a refusé leurs offres.

[modifier] Aspect technique

La première version de la Cloaca - il en existe huit - est une machine de 12 mètres de long, 2,8 mètres de large et 2 mètres de haut. Elle est composée de 6 cloches en verre, contenant différents sucs pancréatiques, bactéries et enzymes, acides, etc., le tout dans un milieu très humide. Les cloches sont reliées entre elles par une série de tubes, tuyaux et pompes. Contrôlée par ordinateurs, l'installation est maintenue à la température du corps humain (37,2 °C) et fait circuler les aliments, ingérés 2 fois par jours, pendant 27 heures, pour y produire au final des excréments.

Son coût de construction est d'environ 200 000 dollars.

La quatrième version (la Cloaca Turbo) met en œuvre trois machines à laver industrielles montées en série et un tunnel de séchage pour produire le même "résultat". En 2007, il existait huit machines, dont la Turbo (digestion rapide) ou la Mini (un appétit de chat) ou encore la Personal Cloaca qui est végétarienne. Wim Delvoye a également créé un "Wim Shop" où il propose des "produits dérivés" : papier toilette imprimé du logo Cloaca, T-Shirt, livres et même une poupée à son image.

[modifier] Aspect artistique

Doté de l'apparent sérieux d'un laboratoire scientifique (Wim Delvoye s'est entouré de plusieurs scientifiques et ingénieurs pour concevoir sa machine), exposé dans les conditions, elles aussi solennelles finalement, de l'Art, Cloaca ingère les aliments fournis par un traiteur (mais plusieurs grands chefs ont accepté de composer des menus à son intention) et produit des excréments. Les excréments sont emballés sous vide et marqués d'un logo qui pastiche ceux de Ford et de Coca-Cola et sont ensuite vendu aux environs de 1 000 dollars pièce.

L'absurdité et l'inutilité du produit est renforcée par le sérieux de sa réalisation, car cette machine fonctionne vraiment et sa qualité scientifique est loin d'être négligeable. Concernant ses inspirations, Wim Delvoye déclare dans une entrevue pour le quotidien Le Monde d'août 2005, que c'est la machine à manger dans les Temps modernes de Charlie Chaplin qui lui a donné l'idée de concevoir Cloaca. Les œuvres de Piero Manzoni (Merda d'Artista), de Marcel Duchamp (La Mariée mise à nu par ses célibataires même, La Broyeuse de chocolat) et de Jacques Lizène (Peintures à la matière fécale) ont plutôt été une source de légitimation de son travail.

Il existe un précédent à Cloaca : le canard automate de Jacques de Vaucanson, qui digérait la nourriture et la transformait en fiente. Le prestidigitateur Robert Houdin découvrira, en restaurant l'automate, qu'il y avait "un truc" et que la transformation chimique opérée dans l'estomac du canard ne fonctionnait pas réellement, contrairement à Cloaca.

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