Chevaux de Saint-Marc

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Les chevaux de Saint-Marc sont quatre statues antiques de chevaux de cuivre coulé[1], faisant partie d'un quadrige qui ornait autrefois l'Hippodrome de Constantinople. Les Vénitiens les enlevèrent en 1204 et les placèrent sur une galerie, au-dessus de la porte principale de la basilique Saint-Marc de Venise. Ils sont aujourd'hui remplacés par des répliques exactes.

On considère aujourd'hui qu'ils ne remontent pas au-delà du IIe siècle[1].

Chevaux de Saint-Marc (réplique), Basilique Saint-Marc de Venise

Sommaire

[modifier] Historique

Pline l'Ancien attribue les quatre statues au sculpteur grec du IVe siècle av. J.-C. Lysippe de Sicyone[réf. nécessaire], sculpteur attitré d'Alexandre.

Au IIe siècle, l'empereur Trajan les aurait fait installer sur son Arc de Triomphe de Trajan de Rome[réf. nécessaire].

Au IVe siècle, l'empereur Constantin fonde Constantinople, à partir de 330 et en fait la nouvelle capitale de l'Empire byzantin, dont il orne le prestigieux Hippodrome construit en 203 avec les quatre chevaux.

En 1204, après le sac de Constantinople durant la Quatrième croisade, le doge Enrico Dandolo les fait transporter à Venise. Ils sont installés sur la façade de la basilique Saint-Marc en 1254.

Reproduction des chevaux de Saint-Marc sur l'Arc de Triomphe du Carrousel, à Paris

En 1797, Napoléon Bonaparte, alors général en chef de l’armée d’Italie du Directoire, prend Venise durant la première Campagne d'Italie (1796-1797) et, devenu empereur, fait installer les chevaux sur les grilles des Tuileries, puis sur l'Arc de Triomphe du Carrousel, édifié à Paris en hommage à la Grande Armée, entre 1807 et 1809[2].

En 1815, suite à la bataille de Waterloo et à la chute de Napoléon, les chevaux sont rendus à Venise par les Autrichiens (et remplacés sur l'Arc de Triomphe du Carrousel par des copies) et retournent sur la façade de la basilique Saint-Marc.

Dans les années 1980, les chevaux originaux sont placés dans le musée de la Basilique et remplacés par des répliques pour les préserver de la pollution atmosphérique. Déjà ternies au bout de vingt ans, les répliques ont dû être nettoyées et restaurées en 2006[3].

[modifier] Description

Répliques en place à Venise
Répliques en place à Venise

Les chevaux de Saint-Marc sont les éléments restants du seul quadrige de bronze qui nous reste de l'Antiquité.

Des analyses pratiquées lors d'un tour du monde d'expositions au début des années 1980 ont montré que les chevaux ne sont pas réellement de bronze, mais plutôt de cuivre quasi pur à 98% (environ 1% d'étain et 1% de plomb), métal extrêmement difficile à couler, peu apte à remplir les fins détails des moules, alors que le bronze antique est habituellement constitué de 85% de cuivre, 10% d'étain, une faible quantité de plomb et autres impuretés. Chaque cheval est différent, les têtes ont été coulées à part et ne sont peut-être pas à leur place d'origine. Les colliers, qui cachent la jonction, sont plus récents, mais certainement la réplique des éléments antiques[1].

La surface des chevaux a été dorée au mercure, puis volontairement grattée en stries parallèles de largeur constante à l'aide d'un ciseau, très probablement pour un meilleur effet de reflet au soleil[1].

[modifier] Notes, références

  1. abcd Les Chevaux de Saint-Marc, Venise, Galeries nationales du Grand Palais.
  2. Luce-Marie Albigès, Présence des chevaux de Venise à Paris, de 1798 à 1815, L'Histoire par l'image
  3. Restauration des chevaux de Saint-Marc, Comité Français pour la Sauvegarde de Venise.
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[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Collectif, Les Chevaux de Saint-Marc, Venise, Galeries nationales du Grand Palais, 1981, (ISBN 2711801772)