Chemin pierré

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Voie entre Sainte-Sévère et Cherves-Richemont et D55 qui diverge à droite
Voie entre Sainte-Sévère et Cherves-Richemont et D55 qui diverge à droite

Le chemin pierré est une voie romaine, branche de la Via Agrippa reliant Lyon (Lugdunum) à Saintes (Mediolanum Santonum) par Limoges (Augustoritum). Il figure sur la table de Peutinger.

Sommaire

[modifier] Historique

Elle a été conçue et construite par Agrippa, au Ier siècle, pour établir une liaison entre Lyon et Saintes. Ainsi, Lyon se retrouvait au carrefour de quatre voies : Lyon-Boulogne, Lyon-Cologne, Narbonnaise le long de la vallée du Rhône, et Lyon-Saintes.

Les routes furent laissées sans entretien dès le Ve siècle, mais cette voie est encore très visible, soit recouverte sur certains tronçons par des routes départementales, soit comme chemin rural continuant tout droit à travers champs et bois.

[modifier] Itinéraire

  • Par des routes départementales et nationales :

(de Lyon et Limoges) à Chassenon - NO, D29, 4 km - Chabanais - O, N141, 20 km - Chasseneuil - SO, N141, 2 km - Les Viviers - SO, D11, 1 km - Les Granges -

  • Puis par les routes départementales 119, 188, 55, 159 et des chemins ruraux entre les tronçons recouverts par les départementales :

- NO, chemin, 6 km - Coulgens - (... 10 km ...) - Basse - 4 km - Théâtre gallo-romain des Bouchauds - Saint-Cybardeaux - Rouillac - 4 km - Les Villairs - 6 km -entre Rulle et Herpes- 3 km - Sainte-Sévère - 6 km - passe au nord de Cherves, au Ferry- Chez Trocada - 1 km - Le Chausset - 2 km - Chez Jouannais - 2 km - Pidou - 2 km - Saint-Sauvant -6 km - Saintes.

[modifier] Description

Cet axe est presque constamment est-ouest en ligne droite, autant que faire se peut, depuis Lyon, Feurs et Limoges.

Il entre en Charente à Cassinomagus, nom antique d'un complexe monumental gallo-romain établi entre le Ier et le IVe siècle sur l'actuelle commune de Chassenon, en Charente, et passe au sud de l'agglomération antique.

Installée sur un plateau bordé par la Vienne, l'antique Cassinomagus, indiquée sur la Table de Peutinger, était une agglomération urbaine secondaire située en territoire lémovice. Elle est remarquable par ses thermes et par sa situation géologique particulière, au centre d'un impact d'astéroïde de 20 km de diamètre (Astroblème de Rochechouart-Chassenon).

L'étape suivante, Germanicomagus (Sermanicomagus) était une étape importante, signalée sur la Table de Peutinger. Le théâtre gallo-romain des Bouchauds ne représente qu'une partie du site qui comprend aussi un sanctuaire avec au moins deux temples, les restes d’un aqueduc, et un ensemble d’habitats qui n’ont pas encore été explorés.

Une voie pavée Nord-Sud croise, à Herpes, une zone d'implantation franque, comme Rulle et Macqueville qui sont tout proches (1800 tombes de Francs retrouvées, en 1886, le long de ce chemin)[1]

Ensuite, jusqu'à Saint-Sauvant en Charente-Maritime, tantôt la voie est recouverte par des départementales, tantôt elle coupe à travers bois, notée sous le vocable chemin des Romains. Elle passe ainsi dans Sainte-Sévère au Ferry, au nord du bourg de Cherves et traverse la rivière Antenne au pont de Saint-Sulpice.

La voie continue rive droite en Charente-Maritime par Saint-Sauvant et arrive à Saintes en face de l'arc de Germanicus qui marquait l'entrée du pont sur la Charente, la ville antique étant sur l'autre rive.

De nombreuses villas romaines se sont construites le long de la voie, ainsi Rouillac devrait son nom à un certain Rullus, qui aurait bâti une villa en bordure de la voie romaine, et Chérac au propriétaire gallo-romain Carius. Il en est de même pour Sonneville. Ceux des toponymes formés avec un nom germanique indiquent des installations franques au VIe siècle : Macco, installé à Macqueville, Emmo installé à Anville, Bradher installé à Bréville. La présence de ces Francs christianisés explique l'existence, dans l'église d'Herpes, à Courbillac, d'un baptistère du VIe siècle.

De nombreuses bornes milliaires

ont été retrouvées à la limite des communes de Cherves-Richemont et Saint-Sulpice-de-Cognac puis toujours à Saint-Sulpice, à la limite de la Charente-Maritime, au lieu-dit Chez Rateau.

[modifier] Notes, références

  1. Delamain, Revue de la société d'archéologie et d'histoire de la Charente, 1890

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes