Ceci n'est pas un conte

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ceci n’est pas un conte est un conte de l’écrivain français Denis Diderot écrit en 1772.

[modifier] Les trois contes moraux[1]

Ceci n’est pas un conte forme avec Madame de La Carlière et le Supplément au voyage de Bougainville un triptyque de contes moraux rédigés en 1772 [2] qui paraitra (partiellement) dans la Correspondance littéraire en 1773.

De l'intention de Diderot même, les trois contes doivent être considérés ensemble : le troisième conte donnera son sens aux deux premiers. Cette intention est confirmée par le titre initial de Madame de la Carlière, Second conte, et par les allusions à des personnages ou des développement d'un des contes dans un autre. Par la suite pourtant, les éditeurs ne respecteront pas cette unité matérielle et intellectuelle et les textes seront édités séparément. Naigeon lui-même publie les trois textes dans son édition des oeuvres complètes de Diderot (1796), mais sépare le Supplément au voyage de Bougainville des deux autres textes.

Le titre de Ceci n’est pas un conte, suivi d’un Second conte dont le titre contredit le titre du premier dénonce le jeu de Diderot. Il joue avec la réalité et l’apparence, le vrai le faux, la perception du vrai du faux, du bien, du mal et la relativité de ces notions. Le Supplément au voyage de Bougainville qui évoque la morale d’une civilisation du bout du monde apparait alors bien comme la clé de voûte qui confirme la nécessité de réfléchir à la relativité de la morale et de la culpabilité. A l’image du tableau Ceci n’est pas une pipe de René Magritte, Diderot veut nous dire que le comportement de quelqu'un n’est pas en soi moral ou immoral. La moralité n’est pas universelle et partant, pas révélée non plus[3].

[modifier] Notes

  1. Frémont C., Diderot : les contes de la culpabilité. In : Stanford French Review (ISSN 0016-1128), 1988, vol. 12, n° 2-3, p. 245-264. Voir également la notice de Michel Delon dans l’édition des Œuvres de Diderot dans la bibliothèque de la Pléiade.
  2. Diderot indique la fin de sa rédaction dans une lettre à Grimm datée du 23 septembre 1772.
  3. Ce qui annonce une des thématique de l'Entretien d'un philosophe avec la maréchale de *** qui sera rédigé un an plus tard.