Bibliothèque de la Pléiade

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La Bibliothèque de la Pléiade est une des collections majeures de l'édition française, publiée par Gallimard. Elle constitue une référence en matière de prestige, de qualité rédactionnelle, et de reconnaissance littéraire des auteurs. Être publié dans l'édition de la Pléiade représente une sorte d'intemporalité pour leurs auteurs, dont un nombre réduit ont été publiés de leur vivant : René Char, Paul Claudel, André Gide, Julien Gracq, Julien Green, Eugène Ionesco, Claude Lévi-Strauss, André Malraux, Henry de Montherlant, Nathalie Sarraute, Saint-John Perse et Marguerite Yourcenar. Des volumes de Céline et Sartre étaient en cours de réalisation au moment de leur mort.

Aujourd'hui, elle publie non seulement les œuvres majeures de la littérature française, mais également de la littérature mondiale.

Sa reliure en cuir pleine peau et dorée à l'or en fait une édition de luxe. De plus, imprimés sur papier bible, les exemplaires sont très compacts, d'un rapport nombre de mots/poids élevé.

La Bibliothèque de la Pléiade, dont cet article traite, est distincte des autres publications estampillées La Pléiade, telles que l'Album, l'Agenda, l'Encyclopédie alors que l'usage fait que par abus de langage on parle d'une Pléiade pour désigner un ouvrage issu de cette collection.

Quelques tomes de la Bibliothèque de la Pléiade.
Quelques tomes de la Bibliothèque de la Pléiade.

Sommaire

[modifier] Histoire

En 1931, un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin des éditions La Pléiade/J. Schiffrin & Cie, crée une collection innovante : la Bibliothèque de la Pléiade. Schiffrin père souhaitait offrir au public des œuvres complètes d'auteurs classiques en format poche. André Gide et Jean Schlumberger, créateurs de la Nouvelle Revue française (NRF), s'intéressent au travail de ce nouvel éditeur et intègrent cette collection aux éditions Gallimard en 1934. Le premier exemplaire à paraître est le premier tome de l'œuvre de Baudelaire.

Rapidement, la Bibliothèque de la Pléiade développe l'appareil critique qui entoure le texte et offre une approche scientifique qui en fait une collection de référence. La parution, en 1953, des Œuvres d'Antoine de Saint-Exupéry fait entrer la Pléiade dans la cour des éditions à succès.

Avec Les Portiques le Club français du livre envisagea d'affronter Gallimard mais y renonça pour des raisons stratégiques.

Au cours des années 1960, la collection s'étend à la littérature étrangère et explore des corpus nouveaux : textes sacrés, classiques asiatiques, textes philosophiques, etc.

C'est aujourd'hui une collection à caractère encyclopédique, véritable référence dans le monde universitaire. Caractérisée par la richesse de son contenu et la rigueur de sa forme, elle est parfois considérée comme la « Rolls-Royce de l'édition ».

[modifier] Les directeurs littéraires

  • Jean Ducourneau (1959-1966)
  • Pierre Buge (1966-1987)
  • Jacques Cotin (1988-1996)
  • Hugues Pradier (depuis 1997)

[modifier] La Pléiade en chiffres

[modifier] Le palmarès des titres les plus vendus

[modifier] Les domaines d'exploration

  • 20 domaines linguistiques explorés (dont 22 auteurs anglais et 14 auteurs russes)
  • Une prédominance d'auteurs du XXe siècle (62 auteurs du XXe siècle pour 58 du XIXe siècle et 17 pour l'Antiquité et le XVIe siècle)
  • Plus de 30 anthologies, dont certaines bilingues
  • Plus de 500 titres disponibles
  • 11 nouveaux titres par an en moyenne
  • 16 volumes pour l'ensemble de la Correspondance et une partie de l'œuvre de Voltaire, qui possède donc le plus grand nombre de volume dans la collection. Il est suivi de Balzac (15 volumes actuellement, mais 18 à terme, quand les Œuvres diverses (3 volumes, dont 2 déjà parus) et la Correspondance (3 volumes aussi, dont 1 déjà paru) seront achevées), Saint-Simon et Dickens (9 volumes chacun). Gustave Flaubert comptera à terme 10 volumes : des Œuvres complètes en 5 volumes, dont 1 déjà paru (il s'agit d'une nouvelle édition, qui remplace une ancienne édition d'Œuvres en 2 volumes) et 5 volumes de Correspondance. Victor Hugo comptera aussi 10 volumes, quand les tomes IV et V des Œuvres poétiques seront publiés. Toutefois ces 10 volumes ne couvriront pas l'ensemble des écrits hugoliens : il est donc imaginable que ce nombre soit un jour dépassé. Notons aussi que le catalogue de la Pléiade compte 10 numéros attribués à Stendhal. Mais seulement 6 correspondent à des volumes disponibles : la nouvelle édition des Œuvres romanesques complètes ne comporte encore que 2 volumes sur 3 prévus, et les 3 volumes de la Correspondance, parus dans les années 60, sont non seulement épuisés mais aussi rayés du catalogue, cas unique.

[modifier] Esthétique de la collection

Reliure d'un exemplaire avec son cordon marque-page couleur or.
Reliure d'un exemplaire avec son cordon marque-page couleur or.

Depuis sa création, la collection obéit à une charte de fabrication rigoureuse et extrêmement précise. Les dimensions de l'ouvrage sont de 10,5 x 17 cm. Les livres sont imprimés sur papier bible (36 g), cousus-collés, reliés sous couverture pleine peau souple et dorés à l'or fin (23 carats). Si plusieurs imprimeurs se partagent les parutions, surtout Normandie Roto et Aubin, traditionnellement, la reliure est effectuée par un unique prestataire : Babouot, à Lagny.

[modifier] La charte intérieure

Les livres de La Pléiade sont imprimés en caractère Garamond, une référence classique en matière de typographie. La recherche de l'élégance esthétique est illustrée par les nombreuses ligatures qu'on retrouve au fil des pages. La finesse du papier impose un parfait calibrage de la mise en page et de l'impression : le moindre décalage de lignes entre un recto et un verso, mais aussi entre deux pages proches apparaît par transparence et pourrait gêner la lecture. Dans cette même optique de confort de lecture, le papier est d'ailleurs opacifié chimiquement.

Par ailleurs, l'utilisation du nombre d'or dans le calcul des blancs (dans les pages de titre, avant et après les titres et intertitres) permet de définir un parfait équilibre dans les pages de chaque ouvrage.

[modifier] Aspect extérieur des livres

Depuis l'origine, l'extérieur des livres est vierge de toute inscription, sauf sur la tranche.

[modifier] Les couleurs de référence

Depuis les tout débuts de la collection, la couleur de la reliure d'un volume dépend du siècle où a vécu son auteur. Le code des couleurs n'a jamais varié :

Deux exceptions à ce code, qui concernent des ouvrages d'un type particulier :

  • gris pour les textes de référence des principales religions monothéistes
  • rouge Churchill pour les anthologies ainsi que pour la première édition de la Comédie humaine de Balzac (l'édition actuelle respecte la couleur normale du XIXe siècle).

On retrouve cette couleur sur la tranche supérieure des livres.

[modifier] Le dos

Le dos des livres de la Bibliothèque de la Pléiade est décoré par des filets dorés horizontaux (l'encyclopédie se différenciant par un dos décorée d'étoiles). La pièce de titre est écrasée pour améliorer sa visibilité. Particularité pour les œuvres du XXe siècle : la couleur havane étant trop proche de l'or, la pièce de titre est de couleur verte. Autre particularité pour les volumes de Jean-Jacques Rousseau, qui sont légèrement différents des autres du XVIIIe siècle : la pièce du titre, sur le dos, est noire au lieu d'être bleue comme le reste de la reliure.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes