Cassiano dal Pozzo

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Cassiano dal Pozzo (né en 1588 à Turin — mort en 1657)[1], était un érudit italien et un mécène des arts. Secrétaire du cardinal Francesco Barberini, il était aussi antiquaire collectionnant les oeuvres du classicisme romain. Il était aussi un ami de longue date et mécène de Nicolas Poussin qu'il a aidé lorsque dernier est arrivé à Rome. Poussin, dans une lettre, a en effet déclaré qu'il était un disciple de la maison et du musée de cavaliere dal Pozzo."[2] Docteur ayant un intérêt pour la proto-science de l'alchimie, correspondant de personnes connues comme Galileo Galilei, collectionneur de livres et maitre en dessins, dal Pozzo était un lien majeur dans le réseau de scientifiques européens.

Sommaire

[modifier] Biographie

Dal Pozzo est né ans une famille de nobles originaire de Verceil. Il était le petit-fils du premier ministre du grand duc de Toscane. Il a grandi à Florence et a reçu son éducation à l'université de Pise. En 1612, il a déménagé à Rome où, avec un sens aigü de la diplomatie, il s'est mû dans un milieu de mécènes influents et cultivés. Après avoir accédé au poste de secrétaire pour la maison du cardinal Barberini en 1623, Cassiano est devenu rapidement une personnalité proéminente de la vie intellectuelle de Rome. Dal Pozzo et le cardinal étaient tous deux membres de l'Académie des Lynx, la société fondée par Federico Cesi. Cassiano a vite été rejoint à Rome par son jeune frère Carlo Antonio (1606-1689) qui partageait ses inclinations artistiques et scientifiques. Son jeune frère a aussi joué un rôle significatif en faisant grossir la collection que Cassiano avait commencé aux environs de 1615 qet qu'il appelait son musée de papier ((it)Museo Cartaceo).[3] Mis à part des dessins d'artistes du Quattrocento et de la haute Renaissance, il a commissionné de son «giovani ben intendenti del disegno» des centaines de dessins sur des sujets antiques et sur des exemples de curiosités de toutes sortes. Cassiano avait des moulures de sculptures, comme les reliefs de la colonne Trajane que Poussin semblait avoir dessiné à coeur libre au lieu de travailler à partir de l'original (Friedlaender 1964).

Mis à part son amitié durable avec Poussin qui partageait ses intérêts d'antiquaire et duquel Cassiano a commissionné la série des sept sacrements [4] et le manuscrit illustré de Leonardo da Vinci Le Regole e Precetti della Pittura. La commandite de Cassiano s'étendait jusqu'au peintre français Simon Vouet à Rome et au sculpteur du mouvement classique Alessandro Algardi, à Artemisia Gentileschi, Gian Lorenzo Bernini, Pietro da Cortona, Caravaggio et d'autres artistes contemporains moins connus qu'il gardait bien occupé avec des commandes moins importantes pour son Museo Cartaceo.

Ses étroites connections avec les principaux scientifiques européens commeGalileo Galilei, et avec des érudits et philosophes, l'ont gardé complètement informé des découvertes les plus récentes en archéologie et autres domaines scientifiques pour lesquelles il a tenté d'offrir dans son musée un document visuel dans chacun des cas. Cassiano semble aussi avoir été le mécène d'une publication de manuscrits par Matteo Zaccolini sur le thème de la peinture. .

Cassiano a accumulé des illustrations de sculptures romaines et d'autres antiquités y compris les dessins au sujet de et fait par Pirro Ligorio ainsi que des oeuvres du début de l'époque médiévale. De plus, il a collectionné un grand éventail d'échantillons d'histoire naturelle, d'échantillons géologiques et de fossiles, des illustrations botaniques et des dessins d'observations au microscope. Bref, un véritable cabinet de curiosités. En tant qu'antiquaire, Cassiano a appliqué une nouvelle méthodologie systématique : les monuments classiques étaient laborieusement mesurés, dessinés et glosés. Cette méthode ne deviendra pas courante avant le milieu du XVIIIe siècle. Il a classé cette accumulation d'oeuvres de façon thématique selon le testament qu'ils représentaient à propos des cultes antiques, des coutûmes, des styles vestimentaires et de l'architecture. Ce «musée» n'a jamais été publié quoi qu'un projet soit en cours, mais dal Pozzo le mit généreusement à la disposition des érudits de Rome.

Après la mort de Federico Cesi, il a été confié à Cassiano dal Pozzo et Francesco Stelluti le soin de conserver le précieux héritage d'instruments, de livres et de recherches. Au lieu de voir la librairie de Cesi être dispersée, Cassiano l'a acheté avec une partie du cabinet d'histoire naturelle de Cesi et, en décembre 1633, l'a hébergé avec sa propre collection à Sant'Andrea della Valle. Son support financier et intellectuel a aidé Les Lynx à accomplir son monument le plus durable dans le temps,, Il Tesoro Messicano, qui a été imprimé entre 1628 et 1651.

Après la visite à Rome en 1636 du médecin anglais George Ent, devenu plus tard un membre de la société royale, une correspondance s'en suivit avec des lettres d'un intérêt considérable. Cassiano a envoyé des spécimens de bois pétrifié "Ent" et un dessus de table fait de bois pétrifié qui venait des possessions de Federico Cesi à Acquasparta. Les spécimens et le dessus de table ont été montré a certains des premières rencontres de la société royale et ont joué une part significative dans le développement du débat sur l'origine des fossiles. La correspondance documente aussi les échanges de livres entre Londres et Rome. Parmi les sujets médicaux, la correspondance documente des nouvelles de William Harvey et ses travaux.[5]

Son biographe contemporain était Carlo Dati et l'élogieuse oeuvre biographique, Delle lodi del Commendator Cassiano dal Pozzo, a été imprimée à Florence en 1664. Son portrait fait par Jan Van de Hoeck a été inclus dans l'exposition Cassiano dal Pozzo. I segreti di un Collezionista en l'an 2000.

[modifier] Notes

  1. Cassianus Aputeo in his scholarly circles.
  2. Cité dans Walter Friedlaender, Nicolas Poussin: A New Approach (New York: Abrams) 1964, p. 19.
  3. Les héritiers de Cassiano ont vendu le Museo au pape albanais Clément XI, qui l'a revendu à son neveu connaisseur le cardinal Alessandro Albani. En 1762, la majeure partie a été achetée par George III, lui-même amateur de science et qui a gardé la collection au palais de Buckingham. Elle est divisée entre le château de Windsor, le musé britannique, la librairie britannique, les jardins botanique de Kew (spécimens mycologiques), la librairie de musé de Sir John Soane, alors que tout le matériel que le roi George ne s'est pas procuré se retrouve à l'institut de France à Paris (dessins botaniques) et ailleurs. Une publication en 34 volumes est en cours.
  4. I ls ont été peints à Paris. Le dernier est arrivé à Rome en 1642 [1]
  5. A. Cook, "A Roman correspondence: George Ent and Cassiano dal Pozzo, 1637-55" in Notes Rec R Soc Lond. 2005 Jan 22;59(1):5-23.

[modifier] Références

[modifier] Pour en savoir plus

  • Francis Haskell, Mecenati e pittori (Florence) 1966.
  • Ingo Herklotz, Cassiano dal Pozzo und die Archaologie des 17. Jahrhunderts en séries Romische Forschungen der Bibliotheca Hertziana, 28 (Munich: Hirmer) 1999.
  • Cassiano dal Pozzo. I segreti di un Collezionista (Galleria Borghese, Rome, 2000, etc) Exposition ayant voyagé; catalogue par Lorenza Mochi et Francesco Solinas. Brièvement décrite en ligne.
  • Walter Friedlaender, Nicolas Poussin: A New Approach (New York: Abrams) 1964.