Institut de France

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Institut de France depuis le Pont des Arts.
Institut de France depuis le Pont des Arts.

L'Institut de France est à la fois une institution académique française créée le 25 octobre 1795 et le nom du bâtiment parisien du 23 quai Conti dans le 6e arrondissement de Paris qui en est le siège. L'institut de France regroupe l'Académie française, l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des Beaux-Arts et l'Académie des sciences morales et politiques.

Le Président de l'Institut l'est pour un an. C'est tour à tour le président d'une des cinq Académies (le secrétaire perpétuel pour l'Académie française). En 2008, la fonction est occupée par l'indianiste Jean-François Jarrige (AIBL). En 2009, elle le sera normalement par le physicien Jean Salençon. En 2010, devrait lui succéder un architecte.

Le président préside notamment la séance publique annuelle, fin octobre.

Sommaire

[modifier] L'Institut regroupe cinq académies

L'Institut de France regroupe également un certain nombre de fondations en France et à l'étranger, dont la plus importante est la fondation d'Aumale au château de Chantilly.

Il est actuellement dirigé par Gabriel de Broglie.

Métro Ce site est desservi par la station de métro : Pont Neuf.

[modifier] Historique du bâtiment

Collège des Quatre-Nations (actuel Institut de France) réalisé en 1688 par l'architecte Louis Le Vau d'après le testament du cardinal Mazarin en 1661.
Collège des Quatre-Nations (actuel Institut de France) réalisé en 1688 par l'architecte Louis Le Vau d'après le testament du cardinal Mazarin en 1661.

En 1661, dans son testament et par sa grande fortune, le cardinal Mazarin demande la fondation sous Louis XIV, d'un collège devant recevoir soixante gentilshommes des nations réunies à l'obédience royale par les traités de Westphalie (1648) et le traité des Pyrénées (1659) (d'où le nom de collège des Quatre-Nations, qui sont l'Artois, l'Alsace, Pignerol et le Roussillon, avec la Cerdagne).

Colbert charge Louis Le Vau de dresser les plans du collège face à la cour carrée du Louvre de l'autre côté de la Seine.

La construction fut réalisée entre 1662 et 1688.

En 1796, le bâtiment accueille l'une des trois écoles centrales de Paris[1], sous le nom d’« École centrale des Quatre-Nations ». L’École est fermée en 1802, et en 1805, à la demande de Napoléon Ier, l'Institut de France s'installe dans le collège. Antoine Vaudoyer transforme la chapelle en salle pour les séances des académies.

[modifier] L'institution

[modifier] Histoire

La République ayant supprimé les académies royales, la Constitution de l'an III (article 298) a établi en 1795 : « Il y a pour toute la République un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences. » La loi sur l'organisation de l'instruction publique du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) organise un « Institut national des sciences et des arts » pour « perfectionner les sciences et les arts par les recherches non interrompues, par la publication des découvertes, par la correspondance avec les sociétés savantes et étrangères, suivre les travaux scientifiques et littéraires qui auront pour objet l'utilité générale et la gloire de la République. » Une autre loi, le 15 germinal an IV (4 avril 1796), précise le règlement de la nouvelle institution, et notamment le détail de ses activités (séances de travail, séances publiques, attribution de prix).

L'Institut de France est alors divisé en trois classes :

  1. Classe des sciences physiques et mathématiques, comptant deux présidents, un pour les sciences physiques, un pour les sciences mathématiques (10 sections) ;
  2. Classe des sciences morales et politiques (6 sections) ;
  3. Classe de littérature et des beaux-arts (8 sections).

Cependant la classe des sciences morales et politiques apparaissait manquer de loyalisme envers le régime du Consulat. L'arrêté des consuls du 24 janvier 1803 (3 brumaire an XI) supprime la classe des sciences morales et politiques et divise la troisième classe en trois. Les quatre classes sont désormais :

  1. la Classe des sciences physiques et mathématiques ;
  2. la Classe de langue et littérature française ;
  3. la Classe des langues anciennes et d'histoire ;
  4. la classe des beaux-arts.

En 1816, Louis XVIII, par l'intermédiaire de son ministre de l'intérieur le Comte de Vaublanc, réorganise l'Institut par son ordonnance du 21 mars, réorganisation qui sert d'ailleurs de prétexte à exclure certains membres. Le nom d'« Académie » est à nouveau employé pour désigner les différentes classes : les titres d'« Académie française », d'« Académie des Inscriptions et belles-lettres » et d'« Académie des sciences » sont rétablis, tandis que la quatrième classe prend le nom d'« Académie des Beaux-Arts ».

En rétablissant, par ordonnance du 26 octobre 1832, l'« Académie des sciences morales et politiques », Louis-Philippe donne à l'Institut sa configuration actuelle.

[modifier] Organisation

Vue intérieure de la Coupole.
Vue intérieure de la Coupole.

L'Institut de France et ses académies sont désormais soumis au titre IV de la loi de programme no 2006-450 pour la recherche du 18 avril 2006. Cette loi dispose que l'Institut et les académies constituent des personnes morales de droit public à statut particulier. Le règlement général de l'institution a été approuvé par le décret numéro 2007-810 du 11 mai 2007.

Les organes de l'Institut sont :

  • le chancelier, élu pour trois ans par la commission administrative centrale et confirmé par le Président de la République ;
  • la commission administrative centrale composée des six secrétaires perpétuels[2] et de deux délégués élus par académie ;
  • l'Assemblée générale comprenant tous les membres titulaires de chaque académie, sauf celle des sciences qui délègue 50 membres à cet effet ;
  • le Bureau composé du président, du chancelier, des secrétaires perpétuels, du directeur de l'Académie française et des présidents des autres académies ;
  • le président, qui est chaque année successivement le président d'une des académies (le secrétaire perpétuel pour l'Académie française) ;
  • des commissions techniques, des commissions spéciales et des jurys.

Toutefois, les instances les plus importantes pour le fonctionnement courant sont le chancelier et la commission administrative centrale. Le premier a autorité sur le personnel, est ordonnateur des recettes et dépenses, représente l'Institut dans les contrats et en justice. La commission administrative centrale exerce les fonctions d'assemblée délibérante en adoptant le budget et les décisions modificatives ainsi que d'autres dispositions financières, en réglant l'utilisation des locaux, etc.

L'Institut et ses académies sont soumis aux règles de la comptabilité publique. Ils disposent d'un comptable public qui porte le nom de « receveur des fondations ». Ils sont soumis au Code des marchés publics et au contrôle de la Cour des comptes.

[modifier] Les bibliothèques

De l'Institut dépendent quatre bibliothèques de recherche :

[modifier] Canal Académie

[modifier] Une intuition créatrice [3]

Canal-Académie est une Webradio et WebTV liée à l'Institut. Elle a été créée en janvier 2004 par Jean Cluzel, ancien parlementaire et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques de 1999 à 2004. Elle commence à émettre à partir du 26 janvier 2005.

Son fondateur estime, dans un discours prononcé à la Sorbonne le 6 mars 2008[4], que l'Institut poursuit ainsi la mission qui lui a été confiée en 1795 en la rendant accessible du monde entier, y compris vers les territoires qui n'ont guère la chance d'accéder facilement à la connaissance.

Il déclare : « Depuis le début des années 60 du siècle dernier, la télévision est devenue la source quasi monopolistique des informations et des connaissances. Se sont, du même coup, trouvées éliminées toutes les étapes de la pensée et du questionnement. Or, c’est une situation de régression intellectuelle que de ne pas nuancer le propos, de ne pas expliquer comment on en est arrivé aussi prestement à conclure, sans laisser place ni à la critique ni au débat[4]. »

Il considère que la télévision traditionnelle n'a pas les moyens de laisser assez longuement la parole à des savants et privilégie ainsi l'instant « alors que l’horizon de la pensée se situe à 15 ou 20 ans[4] ».

Malgré l'« omerta » qu'exerceraient les grands médias français à l’encontre des Académies du quai de Conti à Paris qui forment l’Institut de France , 7 702 939 internautes se sont rendus sur Canal Académie en 2007. 2 795 321 émissions ont été téléchargées.

En 2007, quarante pour cent des téléchargements sur Canal Académie ont été effectués depuis l’étranger, le Royaume-Uni venant en tête, les Amériques dans leur ensemble étant également bien placées, et la Chine figure également parmi les premiers. Jean Cluzel estime aussi que Canal Académie rend de grand services aux Français de l'étranger.

Canal Académie s'est fixé comme objectifs 12 millions de visite et 4 millions de téléchargements en 2008.


[modifier] Informations techniques

Les programmes sont diffusés 24 h sur 24 en streaming au format audionumérique M3U. Certaines émissions sont proposées en anglais et en allemand.

Pour écouter en direct, il suffit d’utiliser un logiciel de lecture de streaming audio tel que iTunes, Windows Media Player, RealPlayer, etc.

Outre le programme diffusé en streaming, Canal Académie propose sur son site internet une médiathèque de tous les enregistrements réalisés. Associée à un outil de recherche et à un classement thématique, cette archive conserve au format audionumérique MP3 toutes les émissions qui peuvent être téléchargées gratuitement. En mai 2008 ce sont environ 2 000 programmes qui sont disponibles à tout moment.

Les studios situés à l'Institut de France (23 quai de Conti à Paris) sont dirigés par madame Hélène Renard, écrivain et ancienne journaliste à France 2 et RTL.

L'objectif de Canal Académie est de promouvoir et faire connaître à travers le monde la culture, les sciences et les technologies, l'art, les religions, la médecine, le droit, l'économie, l'histoire de France, la littérature et les prestigieuses activités de l'Institut de France. Pour ce faire, les académiciens apportent fréquemment leur précieux concours.

Une équipe d'une cinquantaine de journalistes spécialisés réalise quotidiennement des programmes de haute qualité sonore et éditoriale.

Elle édite depuis 2006 une lettre d'information hebdomadaire intitulée Message. Elle est disponible en téléchargement au format HTML ou PDF. Tous les anciens numéros sont archivés.

En partenariat avec le Centre d'approches vivantes des langues et des médias (CAVILAM) de Vichy[5], Canal Académie propose sur son site internet un espace francophone d'apprentissage.

[modifier] Notes

  1. Le lycée Henri-IV (Paris), G. Klopp, Thionville, 1996, p. 96.
  2. L’Académie des sciences dispose de deux secrétaires perpétuels.
  3. L’expression est de Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut.
  4. abc Texte du discours du 6 mars 2008.
  5. Site du CAVILAM.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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