Cambia

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Cambia
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Pays
drapeau de la France
     France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Corte
Canton Bustanico
Code INSEE 2B051
Code postal 20244
Maire
Mandat en cours
Michel ANGELI
2008-2014
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
42° 21′ 51″ Nord
         9° 17′ 38″ Est
/ 42.3641666667, 9.29388888889
Altitudes moyenne : 765 m
minimale : 510 m
maximale : 1421 m
Superficie 828 ha = 8,28 km²
Population sans
doubles comptes
79 hab.
(1999)
Densité 9 hab./km²
Carte de localisation de Cambia
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Cambia (prononciation : [kã: bia]) est une commune française, située dans le département de Haute-Corse et la Collectivité territoriale de Corse. Cambia est située dans la pieve de E Vallerustie, en Castagniccia

San Petrone. Villages de Cambia et de Loriani (commune de Cambia)
San Petrone. Villages de Cambia et de Loriani (commune de Cambia)

Sommaire

[modifier] Composition

La commune de Cambia comprend plusieurs hameaux : Cambia, Corsuli, Loriani, et San Chirgu.

De fait, la commune actuelle regroupe quatre villages qui constituèrent longtemps quatre entités religieuses, politiques et économiques indépendantes.

  • Corsuli. Prononciation : l'accentuation porte sur la première syllabe avec par conséquent une voyelle /o/ très ouverte.
Gentile : Corsulinchi et Corsulacci.
Ce village, est cité en premier parce qu’il était autrefois le bourg le plus important et le plus "connu". Il fut chef-lieu (lieutenance) à l’époque féodale. Puis pendant longtemps, son nom (selon les textes : Corsuli, Corsoli, Cursuli, ou Cusuli) servit encore pour désigner la zone, voire une partie de la pieve. Le Pudestà (responsable élu) de Corsuli était l’un des plus importants de la pieve des Vallerustie. On mesure également la notoriété qu’avait autrefois ce village, à l’usage qui était fait de son toponyme, comme référence connue dans toute la Corse. Ainsi beaucoup de personnages historiques de la pieve (quels que fussent les hameaux dont ils étaient réellement originaires) sont désignés par leur prénom suivit du nom du bourg (principal ou le mieux connu), c’est à dire ‘’Corsoli’’.
  • Cambia. Prononciation : [kã: bia]. (Rappel : contrairement au toscan, en corse, on prononce les nasales comme en français).
Gentile : Cambinchi [kã: binki].
Village où se trouve la mairie, et dont le nom fournit le politonyme actuel. Ce nom s’est progressivement substitué à celui de Corsuli, pour désigner l’ensemble des quatre communautés.
  • Loriani. Prononciation : [loriã: ni].
Gentile : Lorianinchi et Lorianacci.
Le village s'accroche aux pentes de San Petrone
  • San Chirgu. Prononciation : [sã: ki: rgu].
Le village se perche sur une arrête dominant Corsuli. Il a conservé, pour nom, la titulature de la chapelle : Capella di San Chirgu. Cette titulature correspond, en français à Saint Cyr. Le prénom (fréquent dans la région) est traduit communément ‘’en français’’ par "Quilicus". Autrefois, en langue écrite, le nom de l'église était logiquement traduit en toscan par "Santo Quilico" [san: tokui: ligo]. [1]

[modifier] Géographie

Cambia est situé au pied du San Petrone (cf. photo), à environ quarante kilomètres de Corti. Pour s'y rendre, prendre la Nationale 193, puis la route de Sa'Lurenzu (deux kilomètres après Francardu, en venant de Corti). Au au niveau du pont de Lanu (Pont'à Lanu) prendre à gauche.

Les terrains et l'exposition de la commune en font un terroir particulièrement favorable pour la plantation de variétés de châtaigners, qui sont célèbres dans toute la Castagniccia, pour la forte teneur en fructose de leurs fruits.

[modifier] Histoire

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Ange Michel ANGELI
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
112 116 89 80 81 79
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Personnages célèbres

Fils d'agriculteurs, Page-Marie Vincenti naquit à Cambia en 1872. Ce Corse intrépide "à la moustache soignée et au regard valeureux" comme l'écrivit le soldat Louis Torre dans son journal, s'illustrera dans de nombreux combats. Son courage lui vaudra, au delà du respect qu'il lui fera gagner auprès de ses hommes, d'être décoré sur le champ d'honneur par le maréchal Pétain. Rentré à l'âge de dix huit ans dans l'armée, il participe notamment à la campagne du Tonkin. Lieutenant à la déclaration, il est mobilisé dans le 173e régiment d'infanterie. L'officier ne tarde pas à se faire remarquer par la bravoure qu'il manifeste en montant à l'assaut et c'est ainsi qu'il atteint le grade de capitaine. Vincenti participera à la prise du fort de Douaumont le 24 octobre 1916. Il sera blessé à deux reprises (bras gauche et jambe droite). A son retour il sera élu maire de Cambia.

Pendant la seconde guerre mondiale, il se montera un farouche partisan du régime de vichy. Voyant en la personne du maréchal Pétain, le véritable sauveur de la FRANCE. Il sera après la libération contraint de ne pas se représenter aux élections municipales, payant ainsi son engagement durant la guerre.

Il s'éteint à Paris en 1956.

Page-Marie Vincenti aura trois fils: Jean-Benoît, François et Charles-Louis Joffre qui tous les trois, à leur manière, résisteront lors du second conflit mondial.

[modifier] lieux et évènements touristiques

  • Chapelle romane Santa Maria.

Pour la datation Geneviève Moracchini-Mazel écrit : "nous avons proposé de retenir que sa construction, comme celle de l'église de San Chilico, pourrait dater des dernières années du XIIe ou du XIIIe s. et qu'elle a dû intervenir en remplacement d'une précédente chapelle préromane (remplois dans la campanile). " [2].

Il faut souligner (importance dépassant le cadre local ) l’originalité de cette chapelle romane : "c'est le seul autel roman en place qui nous ait été conservé en Corse" (G. Moracchini-Mazel). En outre, sa forme de stazzona (dolmen) est troublante : les trois orthostates et la table lui donnent la forme dolménique classique au Sud de l'île, mais dont il ne reste aucune trace en Castagniccia. D'autant plus, que c'est le seul autel de ce type retrouvé intact, et qu'il est attesté que la chapelle a remplacé un précédent édifice préroman.

  • Stantara Santa Maria

statue menhir christianisée dressée au pied de la chapelle du même nom.

  • A proximité, un gros rocher plat nommé a Petra Frisgiata.

La Petra frisgiata I, est le site d'art rupestre le plus complet de Corse (importance dépassant le cadre local) : "595 signes ont été relevés, ce qui fait de la Petra Frisgiata I le site d'art rupestre le plus complet et par conséquent le plus fourni de l'île." "L'étude des superpositions et de la nature des signes renvoie à plusieurs périodes, entre l'âge du fer et la période contemporaine". [3].

Il est remarquable que, en limite de la même pieve, (E Vallerustie), (entre les communes de Carticasi et de Bustanicu), se trouve le site d'art rupestre E Schippiate qui est second de Corse pour le nombre de signes gravés. La nuance afffichée par ces deux appellations (A Petra Frisgiata et E Schippiate) est, linguistiquement et historiquement, très intéressante. A Cambia, comme dans toute la pieve, d'autres rochers gravés existent dans le maquis. Les trois monuments de Corsuli (Capella Santa Maria, Stantara Santa Maria, Petra Frisgiata di Santa Maria), qui ne sont pas encore inscrits en tant que MH, sont facilement accessibles et bien indiqués (des visites sont même organisées).

  • Chapelle romane San Chirgu.

Plus haut en remontant vers le hameau de San Chirgu on trouve une superbe chapelle romane datant du XIIIe siècle: La chapelle San Chirgu (Saint Cyr) ornée de décors sculptés. La chapelle a été classée Monument historique le 15 juin 1976 sous le nom de Église San Quilicu (locution constituée d'un surprenant mélange de français et d'italien, le tout assorti d'un "u" final pour faire couleur locale).

La tradition orale veut que les deux chapelles (qui sont à portée de voix) aient été bâties, en même temps. San Chirgu par le père (qui supervisait l'ensemble des travaux), Santa Maria par le fils. Geneviève Moracchini-Mazel confirme qu'elles "ont certainement été bâties en même temps".

  • Oppidum de Corsuli

Ce promontoire était le site du château médiéval, vraisemblablement démantelé en 1358. C’était le lieu de résidence du ‘’Lieu-Tenant’’, représentant les seigneurs Bianculacci, au grand fief desquels (Ghjuvellina), la pieve des Vallerustie appartenait.

  • Sépulture préhistorique de Luriani (table sur montants naturels). Fouilles Michel-Claude Weiss.
  • Cambia est connu pour la survivance protohistorique et historique des cultes dits "lunaires".

[modifier] Notes et références

  1. Il faut relever l'usage fréquent de toponymes impropres : sont apparues des graphies du type * san chilicu, avec, la première syllabe (chi) en corse, la seconde syllabe (li) en italien, et la troisième syllabe (cu) en …’’roumain’’ ? (co en italien, rgu en corse). Il est regrettable que de tels néologismes (forgés sur une pseudo «re-corsisation» d’un toponyme «toscanisé»), aient été parfois adoptés par les monuments historiques, et par la signalisation routière. Ignorance d’autant plus regrettable que cela fut fait, dans la louable, mais maladroite, intention, de respecter (conformément à la Charte des Toponymes) le toponyme local corse ‘’’San Chirgu’’’. En ce qui concerne le nom du village, hameau ne portant plus de politonyme, son nom et sa graphie corrects (cf. Charte) sont également San Chirgu.
  2. Geneviève Moracchini-Mazel, Les Eglises romanes de Corse, Librairie C.Klincksieck, Paris, 1967, vol.2, p.323. .
  3. S.Leconte-Tusoli & L.Franceschini, Guide archéologique de la Corse, sous la direction de M-C Weiss, Albiana, Aiacciu, 2006, p.67.

[modifier] Liens externes