Bruno Guigue

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Bruno Guigue, né en 1962 à Toulouse, est un essayiste et politologue français. Il est ancien élève de l'École normale supérieure et énarque.

Il est chroniqueur de politique internationale sur le Moyen-Orient.

Sommaire

[modifier] La tribune sur Oumma.com

En septembre 2007, Bruno Guigue est nommé sous-préfet de Saintes, dans le département de la Charente-Maritime[1]. Il publie depuis février 2005 des tribunes libres sur le site oumma.com[2].

En réponse à une tribune publiée le 27 février 2008 dans les colonnes du quotidien Le Monde, titrée « L'ONU contre les droits de l'homme »[3], il publie le 13 mars 2008 une réponse intitulée « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l'ONU »[4]. Il y développe pourquoi il estime que le texte du Monde est « d’une hystérie verbale et d’une mauvaise foi insondables [et que] les accusations qu’il profère à l’égard du conseil des droits de l’homme de l’ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu’à peine [sa] stupéfaction : Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel... ». Il ajoute qu'« on peut facilement compléter la liste[5] tant l’omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien (...) est devenue familière »[4].

Le 18 mars 2008, l'éditorialiste Luc Rosenzweig attaque cette tribune sur le site « france-israël.org »[6] qu'il qualifie de « torchon antisémite ». Interpellé par l'identité de l'auteur, qui se présente comme ancien élève des grandes écoles, Luc Rosenzweig découvre que Bruno Guigue ne mentionne pas son statut de Sous Préfet. Luc Rosenzweig conclut : « Une telle diatribe, postée sur un site islamiste, est-elle compatible avec le devoir de réserve auxquels sont soumis les haut-fonctionnaires ? Evidemment non. Sa hiérarchie, en l'occurrence le ministre de l'intérieur a-t-il eu connaissance de l'activité littéraire de ce grand commis de l'État ? Si c'était le cas, un silence de sa part vaudrait approbation. »

Le 20 mars 2008, Bruno Guigue est limogé par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie qui, selon le ministère de l'Intérieur, « a été mise au courant mercredi [19 mars] du contenu de cette tribune et a immédiatement décidé de mettre fin [aux] fonctions [de M. Guigue] ». Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Gérard Gachet, a justifié cette sanction par, selon ses termes, la « violation du devoir de neutralité et de réserve d'un sous-préfet », après avoir estimé que si, « sur le fond, chacun est libre d'avoir une appréciation d'historien ou de spécialiste [...] il n'appartenait pas à un sous-préfet en exercice de tenir ce genre de propos [...] de nature très politique, qui [sortent] du domaine d'expression du préfet (sic) », puis après avoir souligné la « grande violence » que revêtiraient, selon le ministère, certaines comparaisons et critiques émises par Bruno Guigue dans sa tribune [7].

Une partie de la presse lui reproche d'avoir décrit Israël comme le « seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles » et d'ironiser sur « les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s'interrompt de torturer durant le shabbat »[8],[9].

Depuis, Bruno Guigue a protesté publiquement, affirmant qu'« il s'agit [dans la tribune incriminée] d'une matière qui n'a rien à voir avec l'activité professionnelle qui est la [sienne] et les responsabilités qu'[il] exerce localement ». Bruno Guigue, qui écrit des chroniques de politique internationale depuis dix ans, affirme militer pour l'application du droit international au Proche-Orient. L'intéressé a intenté un recours pour excès de pouvoir auprès du Conseil d'État. Plusieurs associations ou personnalités lui ont apporté leur soutien, dont l'Union juive française pour la paix, le MRAP, des associations militant pour le respect du droit international au Proche-Orient, ainsi que plusieurs parlementaires, dont Patrick Braouzec, député de Seine-Saint-Denis. Enfin, près de 5 000 personnes ont cité une pétition en sa faveur, dont Mgr Jacques Gaillot, l'écrivain Maurice Rajsfus et le comédien Jamel Debbouze[10].

[modifier] Œuvres

  • Aux origines du conflit israélo-arabe : L'invisible remords de l'Occident, L'Harmattan, coll. « Questions contemporaines », Paris et Montréal, 1999, 145 p., (ISBN 2-7384-7304-0) – Réédition, revue et augmentée : L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », Paris, Budapest et Turin, 2002, 190 p., (ISBN 2-7475-2093-5)
  • Faut-il brûler Lénine ?, L'Harmattan, Paris, Montréal et Budapest, 2001, 144 p., (ISBN ISBN 2-7475-0160-4)
  • Économie solidaire : alternative ou palliatif ?, L'Harmattan, coll. « Économie et innovation », Paris et Montréal, 2002, 79 p., (ISBN 2-7475-1907-4)
  • Les raisons de l'esclavage, L'Harmattan, coll. « Économie et innovation. Krisis », Paris, Budapest et Turin, 2002, 125 p., (ISBN 2-7475-2119-2)
  • Proche-Orient : la guerre des mots, L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », Paris, Budapest et Turin, 2003, 110 p., (ISBN 2-7475-4250-5)


[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Décret du 31 août 2008, Journal Officiel de la République Française, n° 203, 2 septembre 2008, texte n° 33.
  2. Tribunes de Bruno Guigue sur oumma.com.
  3. Le texte de l'article du Monde : « L'ONU contre les droits de l'homme »
  4. ab Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU de Bruno Guigue
  5. A qui Bruno Guigue fait-il allusion ? Parmi les autres signataires nous pouvons citer Chala Chafiq, Chahdortt Djavann, Mohamed Sifaoui, Georges Charpak, Élisabeth Badinter, Élisabeth de Fontenay, Adrien Barret, Christian Charrière-Bournazel, Bernard Debré, Albert Memmi ou encore Thierry Jonquet.
  6. Billet de Luc Rosenzweig sur france-israel.org
  7. Article « Un sous-préfet limogé pour un article anti-israélien », sur france-info.com, accompagné d'un commentaire audio de Gérard Gachet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
  8. AFP
  9. Le Monde
  10. Bruno Guigue répond au quotidien "Le Parisien" Come 4 news (consulté le 27 mars 2008)