Autoroute tunisienne A1

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L'autoroute A1 relie Tunis, capitale de la Tunisie, à la région du Sahel sur l'axe nord-sud (140 kilomètres).

L'ouverture de sa première section a lieu en 1986. L'autoroute relie alors Tunis à Hammamet. Il faut attendre le début des années 1990 pour que sa construction soit relancée en direction du Sahel.

Il s'agit d'une autoroute à 2 x 2 voies (3 voies ponctuellement au niveau de quelques cols où une voie pour véhicules lents est prévue) qui est limitée à 110 km/h. Un système de péage « ouvert » est choisi dès l'extension de l'A1 en accord avec le ministère de tutelle. Le paiement est effectué à chaque barrière rencontrée (Mornag récemment élargie à 21 voies, Hergla et Sousse) où le prix est variable pour chaque type de véhicules.

Péage de Mornag au coucher du soleil
Péage de Mornag au coucher du soleil

Sommaire

[modifier] Historique

  • 1986 : mise en service de la première section Tunis-Hammamet
  • 24 juillet 1993[1] : mise en service de la section Enfidha-M'saken (57 km pour un coût global estimé à 177 millions de dinars)
  • 199? : mise en service de la section Hammamet-Enfidha

[modifier] Description du tracé

L'autoroute A1 relie les grandes villes de la côte orientale à la capitale. Étroitement liée à la GP1, elle représente le principal cordon de liaison entre le nord et le sud du pays. Longue de 140 kilomètres, elle comporte 14 échangeurs, 3 barrières de péage en pleine voie et 4 gares de péage sur échangeur.

[modifier] Échangeurs

  1. Fouchana
  2. El Fahs
  3. Hammam Lif
  4. Mornag
  5. Grombalia
  6. Turki
  7. Hammamet-Nord
  8. Hammamet
  9. Bouficha
  10. Enfida
  11. Hergla
  12. Sidi Bou Ali
  13. Kalâa Kebira
  14. Sousse

[modifier] Aires de service

[modifier] Gouvernorats traversés

L'autoroute A1 traverse 4 gouvernorats. La liste suivante répertorie les villes desservies et les sites visitables à proximité de l'autoroute.

[modifier] Tunis

[modifier] Ben Arous

[modifier] Nabeul

[modifier] Sousse

[modifier] Spécificités

  • Trafic intermaghrébin : Il s'agit d'un maillon essentiel de l'axe nord-sud qui accueille des trafics d'échange et de transit à destination ou en provenance de la Libye et prochainement de l'Algérie via l'autoroute A3 (avec un fort pourcentage de poids lourds de l'ordre de 30%).
  • Trafic régional : L'autoroute relie le sud au centre du pays via la GP1 et la GP2. Elle favorise également les échanges entre le centre et le nord du pays.
  • Trafic local : L'autoroute traverse la zone péri-urbaine de Mornag et joue un rôle de contournement pour les agglomérations de Sousse, Hammamet et Grombalia.

Généralement, l'autoroute bénéficie d'une surélévation par rapport au terrain naturel en zone de remblais. La section en déblais la plus importante est la section qui correspond à la traversée de la montée et du col du Khanguet (kilomètre 13,875) sur environ 4 kilomètres de déblai et sur une emprise de 28 m.

[modifier] Trafic

L'autoroute canalise aujourd'hui un important trafic de transit et un important trafic local. Elle est également un axe privilégié pour la desserte urbaine interne à l'agglomération de Tunis. Les prémices de la saturation du trafic se font déjà sentir en période estivale et aux heures de pointe. Le niveau de 28 000 véhicules par jour, considéré comme une valeur seuil pour un passage à 2 x 3 voies, est déjà largement dépassé sur certaines sections. De plus, le trafic augmente actuellement de l'ordre de 5 à 7% par an et Tunis devrait connaître, dans les prochaines années, un rythme de croissance parmi les plus élevés du territoire national. Aussi, à long terme, l'autoroute sera complètement saturée avec tous les risques que cela comporte en terme de sécurité routière et de nuisances environnementales. Ainsi, le projet de dédoublement de l'A1a par une autoroute A1b à 2 x 3 voies entre les échangeurs de Turki et d'Hammamet permettra de restaurer le niveau de service de l'A1 pour le trafic de transit en dédiant l'autoroute actuelle (A1a) aux trafics d'échanges et de desserte locale.

En conséquence, l'État, concédant de l'autoroute, demande à Tunisie-Autoroutes, son concessionnaire, de mettre à l'étude l'élargissement de cet axe sur ces 50 premiers kilomètres jusqu'à l'échangeur d'Hammamet. Cette décision majeure pour éviter la congestion du réseau routier et autoroutier de la côte orientale va permettre d'améliorer cette artère aussi bien pour les automobilistes qui l'empruntent que pour les riverains confrontés aux nuisances grandissantes du trafic croissant.

[modifier] Projet d'élargissement

Le projet a pour but d'augmenter la capacité de l'autoroute et d'accroître la sécurité. En ce sens, la société Tunisie-Autoroutes se propose de confier l'étude d'ingénierie à SCET-Tunisie afin de vérifier la faisabilité du projet. Une fois arrêtées les grandes lignes du projet, une analyse des données sera présentée sous la forme d'un avant-projet qui permettra d'opter pour une décision définitive sur le choix à effectuer. Tunisie-Autoroutes pourra ainsi statuer sur l'opportunité et le financement de l'opération. SCET-Tunisie devra envisager plusieurs situations :

  • l'élargissement simple
  • l'élargissement avec renforcement de certains tronçons ou de l'ensemble de l'itinéraire considéré
  • l'élargissement des grands ouvrages hydrauliques : Oued Abid (kilomètre 23) et Oued Tahouna (kilomètre 28)

D'autres variantes d'aménagement pourront être envisagées lors de la détermination de la rentabilité des investissements à effectuer :

  • la suppression des points noirs (col d'El Khanguet entre le kilomètre 14 et le kilomètre 18) et l'homogénéisation du tracé
  • l'aménagement des interruptions du terre-plein central
  • des raccordements aux extrémités de l'aire de péage de Mornag (kilomètre 10).
  • l'aménagement des accès autorisant aux automobilistes des zones urbaines la traversée de l'autoroute entre le kilomètre 3 et le kilomètre 7.

SCET-Tunisie présentera un rapport d'établissement regroupant l'ensemble des éléments nécessaires pour l'examen et le choix de la solution adoptée. L'impact du projet sur l'environnement sera l'un des critères du choix. Les caractéristiques à donner à l'autoroute et les points à desservir obligatoirement étant connus, le tracé existant sera pris comme référence pour l'exécution de la nouvelle chaussée :

  • la vitesse de base qui dépend à la fois des possibilités offertes par la configuration du terrain et de l'importance de la liaison réalisée (120 km/h)
  • la largeur qui dépend du trafic de pointe escompté et du terrain disponible (largeur de 50 m dont 34 m emprise totale de la chaussée)

À ces éléments de base correspondent des caractéristiques géométriques maxima ou minima. Toutefois, toutes les fois qu'on le peut sans dépense supplémentaire notable, il faut donner à la route un tracé meilleur que l'exigerait le strict respect des impératifs géométriques propres à l'autoroute existante. Le choix des caractéristiques de la 3e voie doit également tenir compte de la nature des sols rencontrés qui doit être appréciée en considération de la portance du terrain de fondation et des possibilités de fourniture de matériaux pour la construction de la chaussée, de l'importance des terrassements (au niveau du terre-plein central) et du nombre et du type des ouvrages hydrauliques à élargir. Parallèlement à cette connaissance qualitative du terrain doit s'ajouter une mesure quantifiée de la capacité du sol à porter une autoroute et son trafic. Ces caractéristiques seront déterminées suite à une étude géotechnique comportant des essais in situ et de laboratoire et qui permettra l'appréciation des natures des sols (aux abords du terre-plein central pour la chaussée) et les ouvrages de franchissement hydrauliques concernés.

La section de l'autoroute concernée a actuellement le profil suivant :

  • 2 chaussées de 7 m de largeur chacune
  • 2 bandes d'arrêt d'urgence de 3 m de largeur
  • 1 terre-plein central de 12 m de large
  • 1 berme (côté extérieur) de 1 m de large
  • 1 arrondi de talus de 0,50 m de largeur en remblai ou un dispositif de drainage en déblai

[modifier] Programme d'aménagement

À terme, ce projet aura pour conséquence pratique l'élargissement de l'autoroute dans les 2 sens de circulation. Cette réalisation assurera :

  • le prolongement autoroutier entre l'A1 et la sortie sud de Tunis sans giratoire
  • la desserte locale des zones d'activités comme celles de Grombalia et d'Hammamet

[modifier] Circulation améliorée

Attendue depuis longtemps par ses utilisateurs, la mise en 2 x 3 voies de l'autoroute fluidifiera le trafic, non seulement en période estivale mais également toute l'année en cas d'accidents. Elle améliorera la sécurité des automobilistes et réduira les perturbations causées par les travaux de maintenance et par les accidents, tant sur l'autoroute que sur le réseau local qui est totalement saturé lors d'accidents sur l'A1.

[modifier] Intégration environnementale

Le tracé s'inscrit à proximité de zones touristiques (Yasmine Hammamet) et de plusieurs zones naturelles sensibles, dont celles d'El Khanget et de Grombalia (dans un contexte souvent périurbain). L'élargissement sera l'occasion d'une mise à niveau très importante des aménagements pour la préservation et le respect de l'environnement.

[modifier] Protection acoustique

Dans le cadre du projet, la limitation des nuisances sonores est une priorité. La protection des habitations sera assurée par la mise en place de dispositifs acoustiques de hauteurs adaptées, complétés le cas échéant par des isolations de façade nécessaires au respect des niveaux de bruit réglementaires de jour comme de nuit.

[modifier] Protection hydraulique

Le projet sera conçu de manière à limiter les risques de pollution : il s'agit de limiter la pollution chronique liée au trafic et de prévenir les conséquences de pollutions accidentelles (par ex. lorsqu'un poids lourd se renverse sur la chaussée et déverse des produits toxiques). Les eaux de ruissellement issues de la chaussée seront collectées, décantées et traitées par un réseau d'assainissement spécifique avant rejet dans le milieu naturel.

[modifier] Retombées économiques

Le montant de l'opération, évalué à plus de 50 millions de dinars, générera des retombées pour les entreprises locales et régionales.

[modifier] Futures extensions

L'A1 doit être prolongée par étapes vers la frontière libyenne.

La construction de la nouvelle section reliant M'saken à Sfax, longue d'environ 98 kilomètres et estimée à environ 430 millions de dinars, est lancée le 9 août 2004[2], tout comme celle de la bretelle du Sahel (37 kilomètres), qui reliera l'A1 à la ville de Mahdia, et de la bretelle menant l'A1 à la ville de Sfax (6 kilomètres). La section, comportant 5 échangeurs et 5 ponts principaux, se compose de deux tronçons : le premier reliant les villes de M'saken et El Jem et le second El Jem et Sfax-Nord. Cet ensemble devrait être mis en service en juin 2008.

Au delà, les sections vers Gabès puis Ras Jedir (frontière libyenne) sont actuellement en cours d'étude.

[modifier] Références

  1. (fr) Le Président Zine El Abidine Ben Ali inaugure l'autoroute Enfidha-M'saken (Présidence de la République)
  2. (fr) Le Président Zine El Abidine Ben Ali donne le coup d'envoi des travaux de l'autoroute M'saken-Sfax et s'enquiert du projet de Taparura (Présidence de la République)

[modifier] Voir aussi