Arme automatique modèle 1952

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L'Arme automatique modèle F1 (version modernisée de l'AA-52 chambrée pour la 7,62 OTAN) montée sur une tourelle de char Leclerc
L'Arme automatique modèle F1 (version modernisée de l'AA-52 chambrée pour la 7,62 OTAN) montée sur une tourelle de char Leclerc

L'Arme automatique transformable modèle 1952 ou AAT-52 remplaça le Mac 24/29 et diverses mitrailleuses étrangères, alors en service dans l'Armée de Terre française au début des années 1960. Le terme transformable indique qu'elle peut être employé comme mitrailleuse légère, ou lourde, par simple changement du canon. Elle tirait du 7,5mm 1929C

Sommaire

[modifier] Histoire

A la fin des années 1940, la France était armée de mitrailleuses d'origine allemande (MG34 et MG42), américaine, britannique et française. Cette disparité posait de gros problèmes, notamment lors de la guerre d'Indochine, car toutes ces mitrailleuses étant chambrées dans des calibres différents et nécessitant des pièces détachées spécifiques. L'approvisionnement des troupes devenait d'une extrême complexité, il fut donc décidé de lancer un programme de conception d'une arme française d'emploi général qui devrait remplacer toutes celles déjà en service. Il s'agissait là d'une solution permettant de grandes simplifications, que ce soit au niveau de l'intendance : plus qu'un seul calibre et pièces détachées standard ; et de la production industrielle. Mais aussi de l'entraînement des hommes, qui n'avaient plus qu'à connaître une seule arme. Le développement de la nouvelle mitrailleuse, fut confié à la Manufacture d'Armes de Saint-Étienne, celle-ci utilisera par la suite son expérience et le fonctionnement général, pour la conception du FAMAS).

[modifier] Fonctionnement

L'AA-52 fait exception parmi les mitrailleuses modernes par son fonctionnement interne basé sur le recul libre, la culasse n'étant pas verrouillée, lors du tir. La force appliquée sur la cartouche au moment du tir est employée pour renvoyer la culasse en position arrière, où le ressort récupérateur la renvoie vers l'avant et lui fait introduire une nouvelle cartouche. Ce système fonctionne parfaitement bien avec des cartouches de pistolet sur des pistolets mitrailleurs, mais l'utilisation de cartouches de fusil dans les fusils mitrailleurs demande quelque chose de plus rigoureux si l'on veut conserver une certaine sécurité. La chambre risque en effet de s'ouvrir, alors que la pression des gaz est trop forte, ce qui peut endommager l'arme et blesser le servant.

Pour pouvoir se passer d'un système de verrouillage de la culasse, l'usine de Saint-Étienne, va innover en employant, un système d'amplification d'inertie du recul. L'AA-52 utilise, en effet, un bloc de culasse en deux parties, reliées par un levier amplificateur d'inertie. La partie avant du bloc qui ferme le tube est freinée dans son recul, par la masse plus importante de la partie arrière, qui est, de plus amplifiée par la forme du levier. La culasse n'est certes pas bloquée lors du tir mais elle s'ouvre bien moins rapidement qu'avec une culasse traditionnelle, il n'y a donc plus aucun risque, malgré la puissance de la cartouche.

Afin de faciliter l'éjection des étuis percutés, la chambre possède des rainures permettant aux gaz de s'introduire entre la chambre et la cartouche et d'éviter l'enrayement, par le blocage de l’étui dans la chambre. C'est pourquoi une cartouche tirée par une AA-52 se reconnaît facilement à l'écrasement de la partie supérieur de l’étui.

L'AA-52 peut tirer avec un bipied ou un trépied, mais, quand le trépied est utilisé pour un tir continu, la mitrailleuse est équipée d'un canon lourd, donc plus long à chauffer, ce qui permet des tirs plus soutenus. Dans sa version fusil-mitrailleur, l'AA-52 est une arme relativement lourde à porter, et spécialement si la boîte de munitions de 50 cartouches est portée de l'autre main. De ce fait, la boîte est souvent laissée de côté et les bandes de cartouches pendent librement. Un détail inhabituel de l'AA-52 pour une mitrailleuse réside dans la présence d'une bretelle fixée sous la crosse ; ce qui peut-être embarrassant à certains moments. Un autre point gênant réside dans le changement du canon : normalement assez rapide, le bipied fixé en permanence sur le tube peut rendre le démontage très difficile, d'autant plus que le canon ne dispose d'aucun traitement de la chambre permettant de réduire la température du tube.

[modifier] Une version modernisée : l'arme automatique modèle 7,62 N F1

À la fin fin des années 1960, la France décide d'adopter le 7,62 OTAN pour ses mitrailleuses. Cette décision vient d'un raisonnement balistique et économique (faciliter les exportations vers les pays soutenus ou proches de l'OTAN).

[modifier] Fiche technique

  • Calibre : 7,5 mm (AAT-52) ou 7,62 x 51 mm OTAN (AN F1)
  • Capacité du chargeur : bandes de 50 (FM) – 200 cartouches
  • Longueur totale avec canon léger/lourd : 1080 mm
  • Longueur du canon : 500/600 mm (canon normal/lourd)
  • Masse avec bipied et canon léger : 10 kg
  • Masse avec canon lourd et trépier : 23 kg sur trépied
  • Cadence de tir : 900 coups / min.
  • Portée efficace : 600 m

[modifier] Utilisateurs de la version d'infanterie

En service dans l'armée française depuis plus de cinquante ans, l'AA-52 s'est révélée être une arme correcte malgré certains défauts, mais n'a pas trouvé de débouché important à l'export. Elle a néanmoins été vendu à l'Argentine, au Cameroun, au Congo, à la Côte d'Ivoire, à la Guinée, au Maroc, à la Mauritanie, au Sénégal, au Tchad et au Togo.

[modifier] Utilisateurs de la version char/hélicoptère

En version lourde, la AA-52 comme elle est désignée communément en France, puis l'AN F1, fut utilisée comme armement auxiliaire des AMX-30, AMX-13 VTT AMX 10 P, AMX-10 RC, ERC-90 Sagaie, Panhard AML 60,Panhard AML 90, Panhard M3 VTT, Peugeot P4, VAB, VBL et VLRA. C'est donc dans cette configuration que l'AA-52 fut la plus exportée.

[modifier] Liens externes

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