Armée du Liban Sud

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L'Armée du Liban Sud ou ALS ( en arabe : جيش لبنان الجنوبي - Jaysh Lubnān al-Janūbiyy ; en hébreu : צבא דרום לבנון, צד"ל - Tzvá Dróm Levanón, Tzadál) est une milice libanaise qui opéra avec le soutien de l'armée israélienne pendant l'invasion d'Israël au Liban Sud au cours de la Guerre du Liban.

Sommaire

[modifier] Histoire

L'ALS fut fondée en 1976 par des membres de l'armée libanaise basée dans les villes de Marjayoun et Qlayaa. Constituée pour l'essentiel de Chrétiens, mais aussi de Chiites et de Druzes libanais qui n'acceptaient plus les factions armées palestiniennes qui contrôlaient le sud de leur pays, l'objectif officiel de la milice était de protéger les civils libanais des exactions de l'OLP de Yasser Arafat.

Rapidement allié à Israël face à leur ennemi commun de l'OLP, l'ALS combat le groupe palestinien sur le terrain jusqu'à l'invasion israélienne de 1982.

À la mort de son premier dirigeant, le Major Saad Haddad, des suites d'un cancer en 1984, l'ALS prend pour nouveau chef le lieutenant-général à la retraite, Antoine Lahad.

Après la prise de contrôle du Liban Sud par Israël et son retrait partiel sur la "Zone de Sécurité" en 1985, l'ALS continua à l'aider en combattant les forces d'autres milices libanaises menées par le Hezbollah jusqu'en 2000 et le retrait total décidé par le gouvernement de Ehoud Barak. L'ALS était aussi responsable de l'administration civile de la zone sous contrôle militaire de Tsahal. Israël fournit en contre-partie à l'Armée du Liban Sud, des fonds, des armes, des uniformes et des équipements logistiques.

L'ALS ouvrit en 1985 un centre de détention à Khiam, lieu où des cas de torture ont été rapportés. Israël a toujours rejeté toute la responsabilité des activités de ce centre à la seule ALS. Ce point est discuté par Amnesty International [1]. L'ALS mit également en place un service militaire obligatoire d'un an pour tous les hommes de plus de 18 ans vivant dans la Zone de Sécurité du Liban Sud. L'ALS comprit dans les années 1980 jusqu'à 5000 combattants.

Dans les années 1990, le Hezbollah et les services de renseignement libanais infiltrés au sein de l'ALS affaiblirent progressivement la milice dont les effectifs diminuèrent en 10 ans de 3000 à 1500 combattants vers l'an 2000.

En mai 2000, le gouvernement israélien décida soudainement de retirer son armée de l'intégralité du territoire libanais, sans concertation avec l'ALS qui fut rapidement dépassée et s'effondra. Le Hezbollah prit contrôle des positions précédemment tenues par l'Armée du Liban Sud [1]. Certains membres influents de l'ALS et leurs familles émigrèrent en Israël tandis que les autres se rendirent aux autorités libanaises ou furent faits prisonniers par le Hezbollah qui les livra à la police libanaise pour être jugés pour collaboration avec l'ennemi. Ceux qui furent condamnés firent des courts séjours en prison sauf pour ceux qui étaient accusés d'attaques contre des civils et qui n'avaient pas fui le pays, qui firent de longues périodes de travaux forcés [2]. Certains membres de l'ALS furent protégés par le Hezbollah parce qu'ils leur auraient transmis des informations pendant l'occupation israélienne[3].

Le gouvernement de Ehoud Barak fut grandement critiqué en Israël, notamment pour avoir provoqué l'effondrement rapide de l'ALS alliée. Le 6 avril 2006, la Comité des finances de la Knesset (parlement israélien) approuva le paiement, dans les 7 années qui suivaient, de 40.000 shekels pour chaque famille des vétérans de l'ALS[4].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Domont et Charrara, Le Hezbollah: un mouvement islamo-nationaliste
  2. Palmer-Harek, Judith, Hezbollah: the Changing Face of Terrorism, London, IB Tauris
  3. Palmer-Harek, Judith, Hezbollah: the Changing Face of Terrorism, London, IB Tauris
  4. Knesset approves grants to SLA families Jerusalem Post, le 6 avril 2006

[modifier] Sources

  • Le Hezbollah : un mouvement islamo-nationaliste, Frédéric Domont et Walid Charrara, Éditions Fayard : Paris, 2004 ISBN 2213620091

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes