Apaches (Paris)

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« L'apache est la plaie de Paris.Plus de 30,000 rôdeurs contre 8,000 sergents de ville. »Le Petit Journal. 20 octobre 1907.
« L'apache est la plaie de Paris.
Plus de 30,000 rôdeurs contre 8,000 sergents de ville. »
Le Petit Journal. 20 octobre 1907.

En 1902, deux journalistes Parisiens, Arthur Dupin et Victor Morris, nomment ainsi les petits truands et voyous de la rue de Lappe, qui se différencient de la pègre et des malfrats par leur volonté de s'afficher.

Sommaire

[modifier] Description

Les apaches sont des escrocs plutôt jeunes, ne dépassant souvent pas vingt ans, qui se déplacent en bandes, avec des accoutrements spécifiques qui leur permettent de se distinguer. L'élément le plus important de leur habillement réside dans les chaussures. Quelles qu'elles soient, elles se doivent de briller, surtout aux yeux de leur bande ou de leur dulcinée. Un apache n'hésitera d'ailleurs devant rien pour s'approprier la paire de bottines jaunes plus importante que son veston semi-ouvert sur une chemise fripée, le pantalon patte d'éph ou la casquette vissée au-dessus d'une nuque rasée. Originaires des quartiers hauts de l'est parisien, comme Ménilmuche ou Belleville, ils investissent à la nuit tombée la Bastoche ou la Mouff'. Pour subvenir à leurs besoins, ils pratiquent, selon leur âge et leur expérience, le bonneteau (arnaque de rue), le proxénétisme ou l'escroquerie. Certains sont d'ailleurs particulièrement violents, n'hésitant pas à aller jusqu'au viol ou au meurtre.

La présence et le rôle actif des femmes dans les méfaits attribués aux Apaches ainsi que le libéralisme des attitudes qu'elles adoptent et affichent volontairement tranchent avec les mentalités de l'époque. Un exemple particulièrement relaté dans la presse du rôle des femmes dans cet univers fut celui de Casque d'or, immortalisée ensuite par Simone Signoret dans le film éponyme de Jacques Becker, et qui fut au centre d'une lutte entre deux souteneurs, Leca et Manda, en 1902.

[modifier] Origine

[modifier] Le nom

Si beaucoup attribuent la paternité de l'expression aux rédacteurs en chef des principaux journaux de l'époque qui relataient les faits de ces voyous (Le Matin et Le Petit Journal), d'autres y voient une appropriation du nom par les délinquants eux-mêmes, encore imprégnés des histoires des derniers vrais Apaches, dont Géronimo lui-même, dans les années 1880.

[modifier] Le phénomène

Ce début du XXe siècle marque une forte régression des valeurs religieuses, une mise en avant croissante de grands procès qui apportent leur lot de fascination pour une frange de la population. Mais il faut sans doute aussi évoquer le rôle des grands journaux parisiens qui n'hésitèrent pas à mettre à la une les « exploits » de ces bandes et à entretenir ce sentiment d'insécurité, qui auto-alimenta le phénomène.

[modifier] Disparition

La population des faubourgs, initialement effrayée par ces bandes, de même que les patrons des troquets, des Auvergnats qui ne tardent pas à être assimilés aux yeux du peuple à ces malfrats, finissent par les lâcher sous la pression des journaux et les efforts de la police. En 1920, on abandonne le terme d'apaches, sans doute aussi à la suite des nombreuses pertes engendrées par la Première Guerre mondiale sur cette classe d'âge de la population.

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