Bonneteau

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Jeu de bonneteau vers la fin du XIXe siècle.Prestidigitation par Joseph Faverot.
Jeu de bonneteau vers la fin du XIXe siècle.
Prestidigitation par Joseph Faverot.

Le bonneteau est un jeu d'argent, de l'ordre de l'escroquerie, proposé à la sauvette sur les marchés et dans les lieux publics. Il est pratiqué au moins depuis le XIVe siècle en France[1], et encore dans de nombreux pays, dénommé Kümmelblättchen en allemand, Find the Lady en anglais britannique, et Three Card Monte en anglais des États-Unis, avec son calque lituanien trijų kortų monte, טריק שלושת הקלפים en hébreu moderne.

Sommaire

[modifier] Moyens et matériel

Les acteurs :

  • un manipulateur
  • plusieurs larrons (complices)
  • des badauds naïfs et joueurs

Le matériel :

  • trois cartes - deux rois noirs et la dame de cœur
  • une tablette - ou un gros carton pouvant servir de table

Lieu :

  • la rue

[modifier] Description

Le jeu se fait avec deux cartes noires et une carte rouge, généralement les rois de trèfle et de pique et la dame de cœur (trouver la dame). Le maître du jeu manipule les trois cartes et demande au joueur de miser et de découvrir la carte rouge. Si celui-ci réussit, il reçoit le double de sa mise ; dans le cas contraire, il l'abandonne.

Le manipulateur tient deux cartes dans l'une de ses mains et montre où elles sont placées. Les cartes sont tenues entre le pouce l'index et le majeur d'une main et la troisième dans l'autre main. La carte rouge (dame de cœur) est dans la main tenant deux cartes et placée de sorte qu'elle doit logiquement être déposée en premier. La troisième carte ne sert qu'à distraire l'attention. Le manipulateur fait plusieurs déposes des cartes et la dame est immédiatement identifée au centre… Mais ce n'est que pour créer la confiance et mieux duper.

Le manipulateur peut bouger les cartes juste pour donner le change d'une manipulation faussement excessive et maladroite. Le tour arrive lorsque l'argent est posée sur la plaque de jeu. Le manipulateur relance les cartes, mais ce n'est plus la carte de la dame rouge qu'il laisse s'échapper en premier, mais l'autre, ce qui raisonnablement ne paraît pas possible. Dans le cas où le parieur connaîtrait le tour, il ne gagnera pas comme cela, puisque des larrons sont à proximité et interviennent pour récupérer la mise.

Le badaud, mis en confiance par des gains faciles au début, n'hésite pas ensuite à parier gros et c'est à ce moment que l'arnaqueur met en pratique la technique expliquée ci-dessus, faisant perdre du coup son « client ».

Le maître du jeu - jadis appelé bonneteur - est un professionnel assisté de complices (ou compères) - appelés parfois barons - chargés de rabattre les clients, de faire le guet, voire de jouer les gros bras pour calmer les perdants revanchards ou récuperer les gains de « petits malins » ayant eu vent de l'astuce. En partie à cause de cette organisation malhonnête, le bonneteau est déclaré illégal dans la plupart des pays.

Dans son livre Les Tricheries des Grecs dévoilées, l'Art de gagner à tous les jeux[2], Jean-Eugène Robert-Houdin fait une description de cette tromperie, sans toutefois lui donner de nom[3]. Il indique que ce jeu est interdit sur la place publique, mentionne un jeu de dés (thimble game) de même type, pratiqué en Angleterre par des parieurs (gamblers).

[modifier] Références

  1. Le bonneteau sur le site du magazine Arcane
  2. Paris, 1861, p. 47 à 51.
  3. Jean-Eugène Robert-Houdin, Comment on devient sorcier, une vie d'artiste, L'art de gagner à tous les jeux, Magie de physique amusante, Le prieuré, Éditions Omnibus, 2006, p. 693-695. [1]

[modifier] Bibliographie

  • Whit Haydn, Chef Anton, Notes on Three-Card Monte. The School for Scoundrels, 2001.

[modifier] Filmographie

  • Fric frac. Réalisateur : Maurice Lehmann, Claude Autant-Lara (1939). Bonneteau aux cartes exécuté par Michel Simon.
wikt:

Voir « bonneteau » sur le Wiktionnaire.