André Neher

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André Neher (1914-1988), rabbin, écrivain et philosophe juif français fut l'un des chefs de file de l'école de pensée juive de Paris et, à ce titre, l'un des principaux artisans du renouveau du judaïsme en France après la Shoah.

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[modifier] Résumé biographique

André Neher naît en 1914 à Obernai dans le Bas-Rhin puis la famille déménage à Strasbourg qui redevient française en 1918. Son éducation développe en lui un grand amour de la France. Dès l'âge de 22 ans, il enseigne l'allemand au collège de Sarrebourg et continue en parallèle d'étudier le judaïsme notamment à la yechiva de Montreux.

Il est mobilisé en 1939 et après la débâcle rejoint sa famille réfugiée à Brive la Gaillarde où il reprend l'enseignement avant d'être nommé à Lanteuil. Mais le 2 décembre 1940, il est chassé de l'enseignement de par le statut des Juifs décrété par le gouvernement de Vichy. Il est particulièrement sensible à l'indifférence de ses collègues enseignants à cette injustice. C'est ce qui le conduira après la guerre à abandonner ses études de la littérature allemande pour se tourner vers le judaïsme et la littérature juive.

Il épouse en 1947 Renée Bernheim avec laquelle il cosignera plusieurs ouvrages. En 1955, il est nommé professeur de littérature juive à l'Université de Strasbourg et obtient l'enseignement de l'hébreu comme langue vivante par l'université française. En 1962, il publie avec son épouse « L'histoire biblique du peuple d'Israël » puis « Le Puits de l'exil ». Après la guerre des six jours, il émigre en Israël, à Jérusalem. Cette émigration, une des premières par un intellectuel juif français de renom, est ressentie très vivement en France comme en Israël car elle constitue en quelque sorte une réponse aux propos du général de Gaulle qualifiant le peuple juif de « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur »[1]. Il y enseignera la pensée juive à l'Université de Tel Aviv.

[modifier] Citation

  • "Le risque":

(...) En créant l'homme libre, Dieu a introduit dans l'univers un facteur radical d'incertitude, qu'aucune Sagesse divine ou divinatoire, qu'aucune mathématique, qu'aucune prière même, ne peuvent ni prévoir, ni prévenir, ni intégrer dans un mouvement préétabli: l'homme libre, c'est l'improvisation faite chair et histoire, c'est l'imprévisible absolu, c'est la limite contre laquelle viennent se heurter les forces directrices du plan créateur, sans que nul ne puisse dire par avance si cette limite consentira à se laisser franchir ou si, par la puissance du barrage qu'elle leur oppose, elle n'obligera pas ces forces créatrices à rebrousser chemin mettant en danger, par ce choc en retour, le plan créateur dans son ensemble."

  • "Faisons l'homme!" C'est le grand défi lancé par Dieu à son propre être, qu'Il limite en décidant d'introduire dans la création une créature qui soit libre".
  • in "Faust et le Maharal de Prague: le mythe et le réél", PUF

[modifier] Œuvres

[modifier] Références

  1. La conférence de presse du Général De Gaulle du 27 novembre 1967, Association France Palestine Solidarité. Consulté le 10 octobre 2007

[modifier] Liens externes

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