Albert Lautman

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Albert Lautman est un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils du docteur Samy Lautman (engagé volontaire dans la Légion étrangère dés septembre 1914, grand mutilé de guerre et de Claire Lajeunesse), il est né le 8 février 1908 à Paris IXe. Après des études au lycée Condorcet, où il entre en Khâgne, il réussit le concours de l’École normale supérieure en 1926. Agrégé de philosophie, il passe son doctorat à Paris avec deux thèses :

Essai sur les notions de structure et d'existence en mathématiques
Essai sur l'unité des sciences mathématiques dans leur développement actuel

Philosophe des mathématiques, il est proche des fondateurs du groupe Bourbaki.Il épouse Suzanne Perreau-Detrie en septembre 1931, juste après son service militaire. Le couple part pour deux ans au Japon où Albert enseigne la littérature et la philosophie française à l'Institut des Langues occidentales d'Osaka.

[modifier] Deuxième guerre mondiale

Jeune, il est influencé par le pacifisme des socialistes, cependant à l'Ecole normale il fait avec succès la préparation militaire pour officiers.

Face à la montée du nazisme, début 1938, il s'inscrit volontairement à un cycle assez lourd de perfectionnement pour officiers de réserve avec période au camp de Suippes. Cest ce qui lui vaut à la mobilisation, alors qu'il n'est que lieutenant de se voir confier le commandement d'une batterie. Lorsque la la guerre se déclare, il est capitaine de la 1021ème Batterie 404 R.A.D.C.A. Avec une batterie de DCA, il abat sept avions allemands notamment lors de la débâcle fin mai 1940. Il est fait prisonnier sur la frontière Belge et est envoyé au camp Oflag IV B en Silésie, d'où il s’évade le 14 octobre 1941 avec d’autres officiers pour arriver en zone libre le 28 octobre 1941.

Dés son retour, il veut rentrer dans l’Armée secrète. Pendant quelque temps, il s'occupe de l'évasion vers l'Espagne des aviateurs américains, anglais et canadiens qui transitent par Toulouse. Il est chef du 3e bureau du Secteur I (GRENADE).

Il est arrêté le 15 mai 1944 alors qu’il cherchait à prendre des nouvelles de son frère, Jules Lautman également résistant et ayant été interné à la prison Saint-Michel à Toulouse. Peut-être dénoncé par le patron d'un restaurant Toulousain, la Gestapo lui tend une souricière.

Déporté dans le convoi du train fantôme, il est évoqué par Francesco F. Nitti dans son livre : 8 chevaux 70 hommes[1]. Il sera fusillé avec 49 autres de ses camarades le 1er août 1944 au camp de Souge à Martignas sur Jalle, prés de Bordeaux.

[modifier] Hommages

Albert Lautman a été décoré de la Croix de guerre avec palme et étoile d’argent, citation à l’ordre de la division et citation à l’ordre de l’armée, et à titre posthume, de la médaille de la Résistance, du « British Medal Order » et de la « Medal of Freedom » dont le diplôme sera signé par Eisenhower.

La première rue de Toulouse qui a été débaptisée, après la guerre, pour recevoir un nom de résistant, lui a été dédiée. Son nom est inscrit sur le monument aux morts, quartier Croix Daurade à Toulouse. Il figure sur la liste des écrivains, morts pour la France pendant la guerre de 1939-1945, cités au Panthéon de Paris.

[modifier] Bibliographie

  • Essai sur les notions de structure et d'existence en mathématiques
  • Essai sur l'unité des sciences mathématiques
  • Symétrie et dissymétrie en mathématiques et en physique
  • Les Mathématiques, les idées et le réel physique

[modifier] Notes et références

  1. 8 chevaux 70 hommes, Francesco F. Nitti, Éditions Chantal, avril 1945