Alain Minc

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Alain Jacques Richard Minc dit Alain Minc est un dirigeant d'entreprise, ancien président du conseil de surveillance et de la Société des lecteurs du Monde, et président d'AM conseil. Il conseille à ce titre de nombreux dirigeants politiques et chefs d'entreprises.

Fils d'un dentiste polonais naturalisé français en 1947, il est né le 15 avril 1949 à Paris dans le 19e arrondissement. Il est marié, et père de trois enfants.

Il a été promu commandeur de la Légion d'honneur[1], dont il est membre depuis 1994,[2] en janvier 2008, sur le contingent du Ministère de la culture et de la communication.

Sommaire

[modifier] Carrière

Il est ingénieur diplômé de l'École nationale supérieure des mines de Paris (promo 1971), diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (promo 1971) puis de l'École nationale d'administration (promo 1975) où il fut major de la promotion Léon Blum, voie d'administration économique.

Il intègre l'Inspection générale des Finances puis démissionne de son corps pour rejoindre Saint-Gobain en 1979. Il quitte cette société en 1986 pour travailler avec l'homme d'affaires Carlo De Benedetti, et devient administrateur-directeur général de Cerus. Il quitte la société en avril 1991. Il a participé aux directoires de multiples sociétés (par exemple, Valeo) via des jetons de présence aux conseils d'administration.

Cette ubiquité lui a parfois été reprochée. Ainsi Gérard Mestrallet, PDG de Suez, le rémunérait alors qu'Alain Minc conseillait Albert Frère qui tentait de destituer Mestrallet. Autre conflit d'intérêts : le directeur général de VINCI Xavier Huillard l’a démis du conseil d’administration en janvier 2007, réalisant que Minc conseillait François Pinault, qui préparait une attaque contre le groupe de BTP. Selon Libération, Minc voulait se venger de Huillard qui avait démis son ami Antoine Zacharias l'année précédente.[3]

Il est ou a été membre de plusieurs groupes de réflexion influents, comme la défunte Fondation Saint-Simon (dont il fut le trésorier) ou le club le Siècle. Publiant environ un livre par an, il est un conseiller sollicité par les principales entreprises françaises. Administrateur de nombreuses sociétés, il traite d'économie comme du discours de communication avec sa société AM conseil [4].

Depuis l'ouverture de Direct8, chaîne de la TNT, Alain Minc est éditorialiste de l'émission intitulée Face à Alain Minc, l'éditorialiste européen du quotidien Metro et président de l'organisation non gouvernementale EuropaNova. En janvier 2007, il devient l'animateur de cette émission.

Aujourd'hui proche de Nicolas Sarkozy, c'est lui qui lui aurait suggéré, selon le journal "Le Monde" la suppression de la publicité sur les chaînes publiques.[réf. nécessaire]

[modifier] Condamnation judiciaire pour plagiat

Alain Minc a été condamné le 28 novembre 2001 par le Tribunal de grande instance de Paris à verser 100 000 francs (environ 15 000 euros) à titre de dommages et intérêts pour plagiat, reproduction servile et contrefaçon, pour son ouvrage intitulé Spinoza, un roman juif, dont le tribunal a statué qu'il était une contrefaçon partielle de l’ouvrage Spinoza, le masque de la sagesse de Patrick Rödel.

[modifier] Le Monde

Le 28 juin 2007 lors du renouvellement de la présidence du conseil de surveillance, Claude Perdriel déclare réélu Alain Minc, alors que ce dernier a obtenu 10 voix "pour" sur 20 (7 "contre" et 3 abstentions), au mépris des statuts du groupe selon la Société des rédacteurs du Monde.[5] Les membres de la SRM critiquent la proximité affichée d'Alain Minc avec le président de la République Nicolas Sarkozy. L'influence en coulisses de Minc avait été critiquée dans le livre Petits conseils de l'ancien journaliste du Monde Laurent Mauduit, qui s'était vu empêcher la parution d'un article sur une opération conseillée par Alain Minc.[6] Le 25 juillet, cinq sociétés du personnel du quotidien ont engagé une médiation judiciaire pour obtenir le retrait d'Alain Minc[7]. Il a annoncé le 15 octobre 2007 son intention de quitter à la fin mars la présidence du conseil de surveillance du journal Le Monde.

Il est accusé par la Société des Rédacteurs du Monde, rejointe par les syndicats CGT et SNJ, d'avoir précipité la crise amenant à la démission du nouveau président du directoire Pierre Jeantet afin de précipiter une recapitalisation du groupe au profit du Groupe Lagardère, dont il est le conseiller.[8]. Il a quitté la présidence du conseil de surveillance le 11 février 2008 et a été remplacé par Louis Schweitzer.

[modifier] Publications

  • L'informatisation de la société, avec Simon Nora, rapport au président de la République, La Documentation française, Paris 1978 ; également publié au Seuil, Paris, 1978, ISBN 2020049740
  • L'Après-crise est commencé. Gallimard, 1982.
  • L'Avenir en face. Seuil, 1984.
  • Le Syndrome finlandais. Seuil, 1986.
  • La Machine égalitaire. Grasset, 1987.
  • La grande illusion. Grasset, 1989.
  • La Vengeance des nations. Grasset, 1990.
  • L’Argent fou, Grasset, 1990
  • Français, si vous osiez. Grasset, 1991.
  • Le Média choc. Grasset, 1992
  • Le Nouveau Moyen Âge, Paris, Gallimard, 1994
  • La France de l'an 2000 (rapport au premier ministre de la commission présidée par Alain Minc), Odile Jacob, 1994
  • Deux France ?, avec Philippe Séguin et Éric Laurent, Plon, 1994
  • Contrepoints. Librairie générale française, 1994-2002
  • L’Ivresse démocratique, Gallimard, 1994
  • Louis-Napoléon revisité. Gallimard, 1996
  • Antiportraits. Paris, Gallimard, 1996
  • La mondialisation heureuse. Plon, 1997
  • Au nom de la loi. Gallimard, 1998
  • Spinoza : un roman juif. Gallimard, 1999
  • www.capitalisme.fr. Grasset, 2000
  • Le Fracas du monde : Journal de l'année 2001, Seuil, 2002
  • Épîtres à nos nouveaux maîtres. Grasset, 2002
  • Les Prophètes du bonheur : une histoire personnelle de la pensée économique. Grasset, 2004
  • Ce monde qui vient. Grasset, 2004
  • Le Chômage, à qui la faute ? avec Nicolas Baverez, Jean-Baptiste de Foucauld et Alain Houziaux, éditions de l'Atelier, 2005
  • Le Crépuscule des petits dieux, Grasset, 2005
  • Une sorte de diable : les vies de John Maynard Keynes, Grasset, 2007

[modifier] Ouvrages sur Alain Minc

  • Laurent Mauduit, Petits conseils, Stock, 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080131.OBS8190/legion_dhonneur__enfin_une_vraie_parite_hommesfemmes.html?idfx=RSS_notr
  2. Décret du 31 décembre 1993 portant promotion et nomination à titre exceptionnel
  3. Confit d'intérêts, Nicolas Cori, Libération, 29 juin 2007, http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/264146.FR.php
  4. Voir http://www.lentreprise.com/article/3.1209.1.245.html, http://www.lexpansion.com/art/6.0.116002.0.html et http://www.lexpansion.com/art/6.0.112252.0.html.
  5. D'un revers de Minc, Catherine Mallaval et Olivier Costemalle, Libération 29 juin 2007, http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/264145.FR.php
  6. Le système Minc, Denis Sieffert, Politis, 26 avril 2007, page 25
  7. http://info.france2.fr/medias/32969498-fr.php
  8. Ghislaine Buffard, « "SNJ et CGT réclament le départ immédiat de Minc" », 16 janvier 2008, Nouvelobs.com. Consulté le 16-01-2008