Adrien IV

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Adrien IV
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Adrien IV
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[[|100px|Armoiries pontificales de Adrien IV]]
Nom de naissance Nicolas Breakspear
Naissance vers 1100 Abbots Langley
Élection
au pontificat
4 décembre 1154
Intronisation: 5 décembre 1154
Fin du
pontificat :
1er septembre 1159
Prédécesseur : Anastase IV
Successeur : Alexandre III
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Antipape :
Listes des papes: chronologie · alphabétique
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Nicolas Breakspear, né à Abbots Langley (Hertfordshire) vers 1100, pape sous le nom d'Adrien IV de 1154 à 1159 – « De rure albo » dans la prophétie de Saint Malachie. C'est le seul pape d'origine anglaise.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'un clerc anglais, il est élevé à l'abbaye bénédictine de Saint-Albans, près de Londres. L'abbé lui ayant refusé l'accès au noviciat, il se rend en France pour poursuivre ses études. Il finit par prendre l'habit chez les chanoines réguliers de Saint-Ruf, près d'Avignon. Il en devient prieur et en 1140, il est élu abbé.

[modifier] Légat

En 1145, Nicolas rejoint la cour pontificale. Avant 1150, Eugène III le fait cardinal d'Albano, et l'envoie comme légat en Scandinavie. En 1153, Nicolas promulgue une série de constitutions qui fixent le cadre de l'Église de Norvège. Il l'organise sur un modèle romain : la même année, il constitue la province ecclésiastique de Norvège, avec Nidaros (actuelle Trondheim) comme métropole. En Suède, il convoque le synode de Linköping pour mettre sur pied les institutions ecclésiastiques. Cependant, les Suédois ne s'accordent pas sur le choix du siège archiépiscopal — celui-ci ne sera déterminé qu'en 1164 : ce sera Uppsala. Dans l'intervalle, Nicolas se contente de promettre la primatie à l'archevêque danois de Lund. Nicolas rentre à Rome en novembre 1154.

[modifier] Pape

À la mort d'Anastase IV, Nicolas est élu pape. Il est couronné le 5 décembre à la basilique Saint-Pierre et prend le nom d'Adrien IV, peut-être en souvenir de son compatriote, saint Adrien de Cantorbéry. Aussitôt élu, Adrien doit reprendre en main la ville de Rome, secouée par des prédications subversives. Rompant avec les demi-mesures de son prédecesseur, il lance l'interdit sur la ville. La cessation des pèlerinages, et donc des flux d'argent apportés par les pélerins, finit par mettre la Ville au pas : le prédicateur Arnaud de Brescia est expulsé.

Sur le plan temporel, il doit affronter les Normands de Sicile : quand Roger II meurt en 1154, son fils Guillaume le Mauvais s'empare de la couronne, sans l'aval du pape, et envahit le Bénévent et la Campanie. Contre lui, Adrien IV espère l'appui de l'Allemagne. Malheureusement pour lui, le roi Frédéric Barberousse, malgré le récent renouvellement du traité de Constance, lance une campagne en Italie du Nord, occupant au passage une partie des États pontificaux. Une réconciliation intervient : Barberousse fait exécuter Arnaud de Brescia et le 18 juin 1155, il est couronné par le pape empereur du Saint-Empire. Cependant, pendant la messe, Adrien décide de lui-même de modifier le rituel pour bien marquer sa supériorité sur l'empereur. Furieuses, les troupes allemandes manquent d'emprisonner le pape. Très vite, le conflit entre pape et empereur reprend et Barberousse décide finalement de ne pas attaquer les Normands de Sicile.

Or c'est précisément le moment où des barons adversaires de Guillaume le Mauvais se soulèvent contre lui. Soutenus par l'Empire byzantin, ils font également appel au pape. À leur demande, Adrien IV se rend à Bénévent. Las, au printemps 1156, Guillaume parvient à repousser les Byzantins et à défaire les rebelles. Il assiège Bénévent, où se trouvent encore Adrien et quelques-uns de ses cardinaux. Contraint de négocier, Adrien IV doit reconnaître à Guillaume la couronne de Sicile et accepter la création d'un État unifié comprenant la Sicile, l'Apulie ou encore la Campanie. En compensation, Adrien IV obtient le droit de libre nomination des évêques dans ces régions.

Du côté allemand, les relations restent tendues. En 1157, Adrien doit dépêcher deux cardinaux en Allemagne, pour justifier auprès de Barberousse le traité de Bénévent conclu avec les Normands. Une « erreur » de traduction du chancelier allemand provoque la colère des princes allemands : Adrien IV considèrerait l'Empire comme un « fief » (beneficium) de la papauté. Les légats sont aussitôt expulsés. Adrien IV doit expliquer l'année suivante qu'il avait voulu parler d'un « bienfait », et non d'un fief. Les relations s'apaisent, du moins en apparence. Dès 1159, Barberousse lance une nouvelle campagne en Italie du Nord. L'organisation qu'il met en place est loin de rencontrer l'approbation du pape. Le désaccord s'envenime et à la mi-année, Adrien menace même d'excommunier l'empereur. La mort d'Adrien le 1er septembre met fin à la crise.

Le corps d'Adrien IV repose à la basilique Saint-Pierre.

[modifier] La donation d'Adrien

On attribue à Adrien IV la bulle Laudabiliter qui autorise Henri II d'Angleterre à envahir l'Irlande. Un passage du Metalogicus de Jean de Salisbury confirme la donation, qu'Adrien IV aurait fondée sur la donation de Constantin. Cependant, l'authenticité de Laudabiliter est fortement contestée.

[modifier] Sources

Les principales sources sur la vie d'Adrien IV sont la Vie d'Adrien du cardinal Boso et la relation de Jean de Salisbury dans son Historia pontificalis. Guillaume de Newburgh évoque également le passage d'Adrien IV au monastère de Saint-Ruf.

[modifier] Bibliographie

  • Karl Schnith, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-618577) ;
  • (en) W. Ullmann, "The Pontificate of Adrian IV", Cambridge Historical Journal 11 (1955), p. 233-252.


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