Académie de Béziers

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Dans le cours du XVIe siècle, et peut-être auparavant, une réunion d’hommes studieux s’était formée à Béziers avec le titre d’académie.

On lit dans les articles accordés en septembre 1599 par Henri IV de France à la province de Languedoc à l’occasion du don gratuit qu’il en reçut, que 4 deniers sur la crûe du sel étaient accordés à l’Académie de Béziers.

ll n’est rien resté des travaux des académiciens bitterrois de cette époque. Il parait même que leur institution n’eut pas une longue existence, car on n’en trouve aucune mention dans les documents postérieurs à cette époque.

Au commencement du XVIIIe siècle, une seconde académie fut créée à Béziers par trois personnages unis de la plus étroite amitié qui vivaient dans cette ville : Dortous de Mairan, dont trois mémoires sur des sujets de physique avaient été couronnés par l’Académie de Bordeaux, avait déjà posé les fondements de sa réputation européenne, et était membre de l’Académie des sciences de Paris. Antoine Portalon était versé dans le droit, l’histoire, l’astronomie, et cultivait les lettres avec succès. Jean Bouillet était médecin, physicien et astronome. Ces trois hommes fondèrent de concert en 1723 la nouvelle académie de Béziers destinée à répandre le goût des sciences exactes dans le midi, et Mairan en présida lui-même la première séance.

Sous l’épiscopat de Joseph-Bruno de Bausset de Roquefort, cette société était devenue languissante par les pertes réitérées survenues dans son sein. Voulant raviver le feu sacré, le prélat, qui en était membre, appela les savants et les littérateurs bitterrois dans son palais. Il partagea leurs travaux et ne laissa échapper aucune occasion d’être utile à ses collègues. De concert avec Mairan, il appela la bienveillance du souverain sur l’académie de Béziers, qui par lettres patentes de l’an 1766 fut érigée en Académie royale des sciences et belles-lettres ; M. de Bausset en fut nommé président perpétuel.

M. de Bausset aurait voulu que l’académie pût tenir ses réunions dans un local voisin du collège, et dans lequel eut été un observatoire astronomique. Il ne put voir ses vœux se réaliser à cet égard. L’académie avait pour ses séances publiques la grande salle de l’Hôtel-de-Ville et, le 28 octobre 1787, le conseil de ville lui concéda la salle du balcon pour tenir ses assemblées particulières.