Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Bordeaux

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C’est au début du XVIIIe siècle que paraissent s’être réunis pour la première fois à Bordeaux, en société, des musiciens amateurs, joints à des membres exécutants, chanteurs et instrumentistes, et à des musiciens gagistes ; mais bientôt on ajouta, à ces trois classes, une quatrième composée, suivant l’abbé Bellet, d’un nombre de demoiselles pour chanter aux récits et aux chœurs, parce que « sans dessus chantant, on ne peut avoir de belle exécution de musique. »

L’emblème de la Société étant une lyre avec la devise Felicius una, on appela celle-ci l’« Académie des Lyriques », et il est démontré que les concerts qui s’y donnaient étaient très variés. En attendant l’ouverture des concerts, les académiciens, tous gens qui avaient fait de bonnes études, traitaient entre eux des sujets d’histoire, de lettres, de physique, dans le lieu même de leurs réunions. Mais bientôt la lutte devint assez vive entre les partisans des lettres et ceux des sciences pour qu’une rupture s’ensuive.

De là sortirent deux Académies : une ayant son siège rue Sainte-Eulalie, l’autre rue Sainte-Catherine. La première ne paraît pas avoir vécu longtemps ; quant à la seconde, elle continua à s’occuper de physique en même temps qu’elle donnait des concerts chez l’un ou l’autre de ses membres jusqu’au jour où, en 1711, elle s’installa rue des Ayres, dans le logis du sieur Bretons, avocat.
 C’est ce goût pour la musique qui, réunissant des gens intelligents et instruits, fit naître l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, à laquelle, grâce à la protection du duc de La Force, Louis XIV octroya, le 5 septembre 1712, des lettres patentes assurant son existence.

L’influence de Sarreau de Boynet, premier directeur de la nouvelle Académie, se fit sentir à Bordeaux pendant la plus grande partie du XVIIIe siècle, et Montesquieu lui-même s’intéressait beaucoup aux études sur le son et la musique.

[modifier] Source

  • Actes de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, Paris, A. Picard, 1904, p. 372-3.