Abbaye Saint-Étienne de Bassac

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Abbaye Saint-Étienne de Bassac
Ville Bassac
Pays France France
Région Poitou-Charentes
Département Charente
Culte
Type Abbaye
Début de la
construction
XIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style(s)
dominant(s)
Gothique
Classé(e) Monument historique

L'abbaye Saint-Étienne de Bassac, située à Bassac (Charente), est une abbaye bénédictine fondée au début tout début du XIe siècle.

Sommaire

[modifier] Histoire de l'Abbaye

[modifier] Fondation

L'abbaye Saint-Étienne de Bassac aurait eu pour fondateurs en 1002 Wardrade Lorichès, comte de la Marche et premier seigneur connu de Jarnac et sa femme Rixendis à leur retour d'un pèlerinage à Rome. Tous deux ont leur sépulture dans l'église de Bassac[1]. La charte signée à Rome en présence de Guillaume Taillefer, comte d’Angoulême, est parvenue jusqu'à nous :

moi, Wardrade, sus-désigné, je donne au Seigneur Dieu et aux dits habitants du monastère Saint-Etienne de Bassac et à leurs successeurs, à perpétuité, ma forêt de Marive, prés, boqueteaux et jardins, eaux et moulins, et tout ce qui l’entoure et m’appartient. De même, le bourg où est situé le monastère et toute la terre qui l’environne, paroisse et dîme, les revenus, toutes les coutumes, les maisons (...).

[modifier] Evolution du statut

Aymard sera le premier abbé, accompagné de vingt moines bénédictins de l’abbaye Saint-Cybard.

C'était une abbaye du diocèse de Saintes.

Elle a été consacrée vers 1015 par Grimoard, évêque d'Angoulême, et son frère Iso, évêque de Saintes. Elle est dédiée à Notre-Dame, saint Etienne premier martyr et aux saints apôtres Pierre et Paul.

Rattachée en 1092 à l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély, elle redevient libre en 1246.

Cette abbaye de bénédictins de l'ordre de Saint Maur avait droit de justice sur Bassac[2].

[modifier] Guerres, pillages et destructions

L'abbaye a souffert durant la guerre de cent ans : le comte de Derby la saccage une première fois. Les moines la fortifient en perçant les murs des communs de meurtrières.

Puis elle a été restaurée sous Guillaume de Vibrac, abbé de 1247 à 1286.

Elle est pillée par les troupes anglo-gasconnes en 1434 Les habitants du village et de l’abbaye sont dispersés ou faits prisonniers. Découragé, ou ne se sentant pas l’homme de la situation, Pierre-Bernard III résigne sa charge en 1450. Elle est restaurée et fortifiée sous Henri de Courbon, abbé de 1451 à 1476 qui reconstruit également le logis de l'abbé et le cloître.

Elle est à nouveau pillée, par les Protestants cette fois, en 1564 puis assiégée et pillée par les Catholiques au moment de la bataille de Jarnac en 1569[3].

[modifier] Perte temporaire de fonction religieuse

L'abbaye a été désertée en 1793, puis réoccupée par les Mauristes.

Elle est actuellement occupée par les frères missionnaires de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus

On peut lire sur sa façade romane une inscription de la phrase de Robespierre: Le peuple français reconnait l'être suprême et l'immortalité de l'âme.

[modifier] Architecture de l'Abbaye

Elle est classée Monument Historique par arrêté du 10 décembre 1880.

[modifier] L’église abbatiale Saint-Étienne

La première église, romane, est remplacée au XIIIe siècle par une église gothique en conservant les bases des murs du XIe siècle. Elle est de plan rectangulaire et se compose de quatre travées terminées par un chevet plat. Ses voûtes d'ogives bombées sont du style gothique de l'ouest.
L'intérieur, partagé en deux parties égales par un jubé, garde, dans sa portion inférieure, sous un arceau, la sépulture des fondateurs, Wardrade et Rixendis, seigneurs de Jarnac.[4]

Le mur du chevet a été percé postérieurement, au XVe siècle d'une grande baie à remplages. Elle a été alors fortifiée, flanquée d' échauguettes. Deux échauguettes carrées servant d'archères sont construites au-dessus des contreforts qui encadrent la façade. Elles sont reliées par un passage qui permet aussi de desservir les deux autres archères percées dans le pignon[5].

En 1677 et 1688 des voûtes de l' abbatiale ont été reconstruites.

[modifier] Le clocher

Le clocher roman a été conservé et sa partie supérieure achevée au XIIIe siècle. Il possède un rez-de-chaussée couvert d'une petite coupole très élevée du XIIe siècle; il présente, au-dessus de la souche, quatre étages en retrait les uns sur les autres, soulignés par un cordon, avec colonnettes aux angles, et il est surmonté d'une flèche conique à imbrications, accostée à son départ par quatre pinacles en pyramide triangulaire[6].

[modifier] L’abside et les absidioles

On trouve, entre-autres, une chapelle du XIIIe siècle percée d'une baie et couverte d'une voûte d'ogives avec liernes, suivie d'une autre chapelle du XVe siècle, voûtée seulement sur ogives, ayant une baie à trois meneaux et réseau flamboyant.[7],[8].

[modifier] Les bâtiments monastiques

Au XVe siècle l'abbaye a été entourée d'un mur d'enceinte.

Des bâtiments conventuels ont été construits de 1677 à 1716.

Le cloître a été détruit en 1820[9].

L'abbaye a été en partie reconstruite par les Mauristes puis restaurée au XIXe siècle.

[modifier] Activité

L'abbaye a l'agrément pour recevoir les classes vertes, mais c'est surtout un lieu d'accueil, qui se présente ainsi : "Les Frères Missionnaires de Sainte-Thérèse vous accueillent à l'Abbaye de Bassac dans un écrin de verdure, baigné de soleil. Agrémenté d'un parc de 2,5 ha sur les bords de la Charente, cet édifice de pierres chargées d'histoire, vous offre calme et beauté, au cœur d'une région pittoresque".

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Le château de Jarnac, ses barons et ses comtes, P. Lacrois, Aux Librairies Historiques, Paris, 1875
  2. Histoire de Cognac, abbé Cousin,1882, réédition 2007, ISBN2.84618.496.8
  3. Base Mérimée de l'inventaire général du patrimoine culturel
  4. J. Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, Tome II, 1915, Éditions Martin-Buchey, Châteauneuf-sur-Charente.
  5. L'architecture gothique en Saintonge et en Aunis, Yves Blomme, éditions Bordessoules, ISBN 2-903504-33-4
  6. Base Mérimée de l'inventaire général du patrimoine culturel
  7. Bull. Soc. arch. Charente; 1881-1881, p.3.
  8. Congrès arch. d'Angoulême, t.1, 1912, p.398.
  9. Base Mérimée de l'inventaire général du patrimoine culturel

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

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