Discuter:Érard de La Marck

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[modifier] Article du journal Le Soir, reporté de l'article

Le 30 décembre 1505, on en fêtait donc (discrètement) le 500e anniversaire vendredi, Erard de la Marck était désigné prince-évêque de la principauté de Liège qui, avec lui, va vivre une des périodes les plus fastueuses de son Histoire. Un homme qui mériterait de figurer aujourd'hui en bonne place dans des « plus grands Liégeois de tous les siècles ». Ne serait-ce que par son goût du cumul…

Erard est le neveu de Guillaume, le célèbre « sanglier des Ardennes », et fils du seigneur de Sedan. Il naît en 1472. Il étudie à l'université de Cologne (droit civil et droit canon) avant de perfectionner sa formation à la cour du roi de France Louis XII. Qui lui obtient le titre de prince-évêque de Liège que convoitent également les Habsbourg.

La première chose qu'Erard décide n'est pas de gagner Liège mais, comme le veut la coutume de l'époque, de partir remercier son bienfaiteur en France. Désigné prêtre le 13 mai 1506, il est évêque à Tongres le 17 et ne fera sa « joyeuse entrée » en principauté que le 30 mai. Une des rares manifestations qui marquera le 500e anniversaire de cette destinée liégeoise exceptionnelle sera d'ailleurs la reconstitution de cette joyeuse entrée le 4 juin 2006.

Depuis 1492, la principauté de Liège a fait reconnaître sa neutralité. Elle dispose de ses propres troupes et refuse le passage des autres. S'il fait tout pour développer « son » pays et notamment l'inscrire dans le mouvement de la Renaissance, Erard de la Marck se servira aussi de cet État pour satisfaire son ambition personnelle. Qui n'est pas mince.

Ainsi, il retourne rapidement à la cour du roi de France qui lui a promis un autre évêché. Ce sera celui de Chartres. François Ier, successeur de Louis XII, ne respectant pas l'engagement de le faire désigner cardinal, il se considère libéré de ses engagements envers la France et répond aux approches de Charles Quint avec qui il négocie des traités d'alliance.

Sur la route de son sacre, le futur empereur s'arrête d'ailleurs à Liège où il fait/on lui fait une entrée triomphale. Du coup, Charles fait Erard évêque de Valence et le désigne ensuite comme cardinal. Erard est alors le plus important prélat du nord de l'Europe. Polyglotte, c'est un diplomate apprécié qui occupe la même position que sa principauté, enclave neutre au cœur de grandes puissances en concurrence.

Mais il sait aussi se faire apprécier à l'intérieur de ses terres. Il restaure l'économie et les finances de la principauté, il refait places fortes et fortifications, l'industrie prend son envol (notamment l'industrie du textile à Verviers). La « collaboration dans la paix » entre Liège et les Habsbourg prendra diverses voies. Fin du siècle, n'est-ce pas un certain Curtius qui est fournisseur officiel des armées espagnoles en matière de munitions… ?

Puis c'est lui qui fait construire le palais de la place Saint-Lambert. Joyau architectural qui tient la comparaison à bien d'autres en Europe. C'est aussi un humaniste et un mécène qui correspond avec Érasme, qui envoie Lambert Lombard « capter » la Renaissance italienne. Il le charge d'acheter des œuvres des peintres italiens de l'époque.

Mais Erard meurt avant qu'il n'ait achevé sa mission et L. Lombard revend ce qu'il a acheté aux Médicis.

Si Erard s'oppose aux thèses de Luther, sans toutes les trouver dénuées de pertinence, l'inquisition contre les Protestants sera peu sanglante dans la principauté.

Bref, c'est un homme qui symbolise une époque et qui a su inscrire toute sa région dans son temps.

En 1538 il meurt. Bêtement. Après avoir mangé un plat de moules avariées. Une bien belge fin...?

Je reporte ici ce texte qui figurait dans l'article entre des balises empêchant son affichage ! Polmars, Parloir ici, le 14 septembre 2007 à 14:24 (CEST)